Radovan Karadžić

Radovan Karadžić
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Radovan Karadžić
Radovan Karadžić le 3 mars 1994
Radovan Karadžić le 3 mars 1994

Nom de naissance (sr) Радован Караџић
Naissance 19 juin 1945
Petnjica, RS Monténégro, RFS Yougoslavie
Nationalité Serbe
Profession Psychiatre
Formation Université de Sarajevo - Université de Columbia
Compléments
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Radovan Karadžić (alphabet cyrillique serbe : Радован Караџић ; né le 19 juin 1945) est un homme politique de la république serbe de Bosnie, psychiatre de formation.

Il est le dirigeant des Serbes de Bosnie durant la guerre de Bosnie et accusé de crimes de guerre et de génocide à deux reprises : pour avoir orchestré le siège de Sarajevo, et pour le massacre de Srebrenica. Après plusieurs années de fuite, son arrestation est annoncée par la présidence serbe et confirmée par le Tribunal pénal international le 21 juillet 2008[1].

Sommaire

Vie politique

Né dans le village de Petnjica (municipalité de Šavnik) au Monténégro, il passe son enfance à Niksic toujours au Monténégro, près de la frontière avec la Bosnie puis arrive en 1960, à Sarajevo où il poursuit des études de médecine. En juin 1968, il prononce des discours nationalistes serbes à la faculté de philosophie de Sarajevo. Le 19 juillet 1971, il devient docteur en médecine et il se spécialise dans la psychiatrie et tout particulièrement le traitement des névroses et de la dépression. De 1974 à 1975, il étudie à l'Université Columbia de Manhattan, New York. En mars 1977, il travaille au Centre pour l’éducation des adultes "Duro Dakovic," de Sarajevo. De 1979 à 1992, il exerce au service de psychiatrie de l’hôpital d’Etat de Sarajevo. En 1981, il construit des maisons à Palé. En 1983-1984, il devient psychologue du club de football l'Étoile rouge Belgrade. En 1984-1985, il fait 11 mois de détention préventive pour détournement de fonds publics. Le 26 septembre 1985, il est condamné à 3 ans de prison mais la sentence n’est pas appliquée.

En juillet 1990, il est co-fondateur du Parti démocratique serbe SDS (Srbska Demokratska Stranka) en Bosnie-Herzégovine dont le but est de rassembler la communauté serbe et de protéger ses intérêts. Après l'éclatement de la Yougoslavie en 1991, le 27 mars 1992, il devient Président du Conseil de sécurité nationale de la République serbe de Bosnie ("Republika Srpska"), le 12 mai 1992, il est membre de la présidence à trois de la République serbe, puis du 17 décembre 1992 au 19 juillet 1996, président unique de la République serbe. Il est accusé d'avoir ordonné le nettoyage ethnique des Bosniaques et des Croates lors de cette guerre.

Inculpé de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité depuis le 25 juillet 1995 et le 16 novembre 1995 par le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, Radovan Karadzic quitte sa maison de Pale une nuit de 1997 et prend la fuite. Il est recherché par les forces de l'ONU présentes en Bosnie-Herzégovine. L'avis de recherche d'Interpol indique notamment crimes contre l'humanité, atteintes graves à la convention de Genève (1949), meurtre, et génocide, en particulier pour ce qui concerne le massacre de Srebrenica. Pour sa défense, ses partisans affirment qu'il n'est pas plus coupable que n'importe quel leader politique en temps de guerre. Le fait d'avoir été en fuite durant 13 ans lui a donné une importante réputation chez certains Serbes de Bosnie.

La cavale ou la seconde vie de Karadžić

Avis de recherche de Milosevic, Karadzic et de Mladic

De 1996 à juillet 2008, Karadžić modifie en profondeur son apparence physique. Lors de son arrestation à Belgrade, le ministre de la Justice serbe exhibe, en fin d'interview, le portrait de Dragan Dabic[2], son nom de substitution[3] : la presse serbe le surnomme le Père Noël, barbe blanche et cheveux longs attachés sur le haut de son crâne[4]. Devenu spécialiste de médecine alternative[5], il participe à plusieurs conférences et est employé par une clinique privée où il gagne bien sa vie. Il a aussi écrit plusieurs articles dans le magazine Zdrav Zivot (en français la « vie saine »). Lors d'une conférence de Dragan Dabic dans la ville de Kikinda, se trouvait au premier rang l'une de ses camarades d'école, Olga Bajsinski (pendant 4 ans) ; elle dit qu'elle n'avait pas reconnu Karadzic. Durant sa seconde vie, il eut aussi une femme, Mila[6].

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Le 21 juillet 2008, à 23 h 18, la chaîne d'informations Al Jazeera annonce sa capture par les forces spéciales serbes en territoire serbe[7]. Cette arrestation aurait été rendue possible par la volonté du nouveau gouvernement serbe sous la présidence de Boris Tadić, élu par l'Assemblée nationale le 7 juillet 2008. Le 22 juillet 2008, l'arrestation de Radovan Karadžić est officiellement déclarée après une longue cavale de 13 années. Il a été transféré le 30 juillet 2008 vers le centre de détention du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

Il comparait pour la première fois devant le TPIY le 31 juillet 2008. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.

Le procès au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie

Mise en place des acteurs du procès

La défense de Radovan Karadzic serait quasiment impossible s'il n'y avait pas restitution de son ordinateur portable et des 50 CD saisis lors de la perquisition, sur lesquels des documents préparés par la défense avaient été enregistrés[8]. "C'est l'ensemble de la documentation, des témoignages, des faits. Sans cela, nous ne pourrons pas assurer la défense, et Radovan Karadzic ne pourra pas le faire lui non plus", témoigne sa défense[8].

Radovan Karadžić a demandé à se défendre lui-même sans l'intermédiaire d'un avocat[9]. Il a aussi refusé de se prononcer sur son acte d'accusation. Le juge déclarant à sa place qu'il plaidait non coupable sans réponse de sa part[9]. Lors du transfert de Radovan Karadzic au centre de détention du TPI à La Haye, le procureur Serge Brammertz avait annoncé qu'il travaillait à une nouvelle version de l'acte d'accusation, la dernière datant de 2000[10]. A l'audience, son adjoint Alan Tieger a indiqué qu'il pensait en disposer "dans la dernière semaine du mois de septembre" en expliquant qu'il souhaitait présenter une "révision la plus large possible". "Je suis surpris de voir que la révision de l'acte d'accusation n'a commencé qu'une fois que l'accusé a été mis en détention", a sévèrement rétorqué le juge Iain Bonomy.

Protection des États-Unis

Richard Holbrooke aurait passé un accord avec Karadžić , lui promettant de ne plus le poursuivre si celui-ci se retirait de la vie politique bosniaque. Le New York Times, citant un diplomate américain, rapporte que celui-ci n'aurait pas respecté l'accord, et M. Holbrooke aurait, en 2000, fustigé l'ancien chef de guerre : « Ce salopard de Karadžić. J'ai passé un accord avec lui : qu'il se retire de la politique et nous ne le recherchons pas. Il a rompu cet accord, nous allons le traquer ».

Radovan Karadžić a été arrêté en juillet 2008 à Belgrade par la police serbe[11].

Famille

Radovan Karadžić est l’aîné de trois enfants. Son père, Vuko, est un tchetnik, résistant royaliste et nationaliste serbe, durant la Seconde guerre mondiale qui a été blessé puis emprisonné pendant 5 ans par les partisans (Yougoslavie) de Josip Broz Tito. En 1964, Radovan Karadžić épouse une camarade de promotion, Liljana (née le 27 novembre 1945 à Sarajevo). Deux enfants naîtront de leur union : Sonia, (née le 22 mai 1967 à Sarajevo) et Alexandre (né le 14 mai 1973 à Sarajevo).

Notes et références

Voir aussi

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Liens externes


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