- Racisme anti-anglais
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Anglophobie
Le mot anglophobie désigne une aversion systématique réelle ou présumée pour ce qui est anglais, ou britannique, voire anglo-saxon. Elle s'oppose à l'anglophilie du siècle des Lumières. Le mot provient d'anglo et du suffixe grec phobe (phobos signifiant peur, effroi).
Elle ne se résume pas à la simple ponctuelle critique de l'Anglais, mais relève d'une vision générale de ce qui est anglais. L'anglophobie s'apparente à une ethnophobie dans la mesure où elle considère l'Anglais comme appartenant à une ethnie anglaise ou anglo-saxonne, mais cette distinction ne lui est pas propre en ce sens qu'elle reprend une spécificité revendiquée par l'objet décrit (Rule, Brittania ; Right or wrong, my country, etc.).
Anglophobie est un nom utilisé pour écarter toute critique de valeurs britanniques qui leur opposerait d'autres valeurs.
Sommaire
Les anglophobies
Au cours des XIXe et XXe siècles, elle atteint des sommets dans la presse en Europe (Allemagne, France), comme aux États-Unis, sur fond de rivalités coloniales ou commerciales.
L'anglophobie française
L'anglophobie en France, parfois exprimée à travers l'utilisation du terme « perfide Albion », est avant tout la résultante de l’antagonisme historique et des conflits d'intérêts avec l’Angleterre à travers les siècles dont les jalons principaux sont :
- la question de la succession du dernier roi capétien en ligne directe, Charles IV le Bel, au trône de France auquel Édouard III, un Plantagenêt, ne put prétendre ;
- jadis les multiples possessions anglaises sur le sol continental, considérées comme autant d’intrusions ;
- la guerre de Cent Ans, conséquence immédiate du différend sur la succession, et la fin tragique de Jeanne d'Arc ;
- les actes de piraterie anglaise sur les côtes de la Manche ;
- les guerres sous Louis XIV et les nombreux conflits dans les périodes de domination française en Europe ;
- les guerres de la Révolution et napoléoniennes où l’Angleterre soutient systématiquement les coalitions formées contre la France, jusqu’au choc de Waterloo ;
- la rivalité dans la conquête de nouveaux territoires (Amériques, Indes, Égypte) puis dans l’expansion coloniale, illustrée par divers épisodes dont la crise de Fachoda ;
- l'épisode de Mers-el-Kébir pendant la Seconde Guerre mondiale ;
- durant la période du Régime de Vichy, certains vichystes ont tenté d'imposer l'anglophobie comme doctrine officielle (tels Jean Hérold-Paquis qui martelait à la radio : « L'Angleterre comme Carthage doit être détruite ») ;
- l'opposition de De Gaulle à l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun.[réf. nécessaire]
Bien que parfois de longue date, certains épisodes de ces conflits restent vivaces dans la mémoire collective française. Cette hostilité des Français à l’égard de leurs voisins d’Outre-Manche, contrepartie d’une traditionnelle francophobie des Anglais, se nourrit également d’éléments plus contemporains :
- l’euroscepticisme des Britanniques et les divergences de vue sur les questions européennes ;
- la politique américaine de la Grande-Bretagne, parfois perçue comme le vassal des États-Unis, particulièrement depuis sa participation militaire en Irak ;
- l'établissement massif de Britanniques sur le territoire français, notamment dans le sud-ouest, considéré par certains Français comme envahissant.
L'anglophobie aujourd'hui
Hormis les situations conflictuelles en Afghanistan, en Irak, au Pakistan, ou à l'occasion de débats dans le cadre de l'Union européenne, elle ne se trouve plus aujourd'hui qu'à l'état résiduel dans le monde, dans d'anciennes colonies, comme l'Inde ou l'Égypte ou au Canada, voire dans le domaine sportif. Cette aversion a aujourd'hui perdu de sa spécificité face à l'effacement du Royaume-Uni, et est relayée par l'antiaméricanisme.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Jean Guiffan, Histoire de l'anglophobie en France, de Jeanne d'Arc à la vache folle, Editions Terre de Brumes, Rennes
- Fabrice Serodes, Les dirigeants français face à l'anglophobie de Fachoda à l'Entente Cordiale, mémoire de maîtrise, sous la direction de M. le professeur R. Frank, Paris I, 2000,
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