- Arthur Schreiber
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Arthur Schreiber, de nationalité américaine, est un des participants à la première traversée aérienne française de l’Atlantique Nord, réalisée à bord de l’Oiseau Canari. Il est connu comme le premier passager clandestin de l’histoire aérienne transatlantique.
Présentation
Lorsque Jean Assollant, René Lefèvre et Armand Lotti décollent de la plage d’Old Orchard Beach, dans l’État de Maine aux Etats-Unis, le 13 juin 1929, ils évitent de justesse la grande jetée par manque d’altitude. Ils en découvrent au bout de quelques minutes la raison : la présence d’un passager clandestin. De nationalité américaine, il est âgé de vingt-deux ans et se nomme Arthur Schreiber.
Ce dernier, vêtu de cuir, comme les « vrais pilotes », sort du réduit où il s’est caché et se présente à l’équipage en annonçant : « Here I am »[1]. Armand Lotti, le commanditaire du vol, prend la précaution de lui faire signer en plein vol un document de renoncement à ses droits en cas de publication de ses mémoires.
Lorsque l’Oiseau Canari touche enfin le sol français sur une plage de Mimizan, dans le département des Landes, le 16 juin 1929, la gendarmerie s’étonne de la présence du jeune passager, voyageant sans visa ni passeport. Armand Lotti déclare alors :
- « Nous ne remettrons pas Schreiber entre les mains de la police. Il a participé à nos périls et il fait maintenant partie de notre équipe. Nous ferons en sorte qu’il puisse réaliser son rêve en visitant Paris. Après quoi nous le renverrons à New York par bateau. C’est un jeune homme qui est plein d’honneur et nous sommes fiers de lui ».[2].
Schreiber déclare quant à lui :
- « Je viens de réaliser la plus grande ambition de ma vie et c’est le merveilleux Lindbergh qui m’a inspiré. J’ai voulu comme lui traverser l’Atlantique en avion et comme je ne sais pas piloter, il a bien fallu que, faute d’argent, je m’arrange comme je pouvais et me cache dans l’Oiseau Canari ».[3].
La présence d’un passager clandestin suscite néanmoins les plus vives réprobations dans la presse nationale et internationale. Schreiber, convoqué le 19 juin à l’ambassade des États-Unis, est sommé de rentrer chez lui. Il regagne New York à bord de l’Olympic après avoir embarqué à Cherbourg. Le billet lui est offert par Armand Lotti, qui entretiendra d’excellents rapports avec lui tout au long de sa vie. Schreiber ne tirera aucun bénéfice financier de son épopée.
Lors des commémorations du cinquantième anniversaire de la traversée, célébrée au Bourget la 16 juin 1979, Schreiber voit son statut commué en celui de « premier passager clandestin de l’histoire aérienne transatlantique ». Il est invité le 16 juin 1989 à la célébration du soixantième anniversaire avec Armand Lotti à Mimizan, suivie du jumelage de la ville avec Old Orchard Beach, d’où l’avion a décollé[4].
Notes et références
- Me voici
- Georges Cassagne, Mimizan-les-Bains : première traversée française de l'Atlantique nord, Biarritz, Atlantica, juin 2009, 47 p. (ISBN 978-2-7588-0244-0), p. 24
- Georges Cassagne, Mimizan-les-Bains : première traversée française de l'Atlantique nord, Biarritz, Atlantica, juin 2009, 47 p. (ISBN 978-2-7588-0244-0), p. 26
- Georges Cassagne, Mimizan-les-Bains : première traversée française de l'Atlantique nord, Biarritz, Atlantica, juin 2009, 47 p. (ISBN 978-2-7588-0244-0), p. 40
Voir aussi
Catégorie :- Histoire de l'aéronautique
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