- Arthur Ranc
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Arthur Ranc, fils de Joseph Odilon Ranc (originaire de Villefort, en Lozère) et de Julie Masse, né à Poitiers le 20 février 1831 et mort à Paris le 10 avril 1908, est un journaliste et essayiste politique, républicain et révolutionnaire qui participa brièvement à la Commune de Paris avant de s'en éloigner. Elu en juillet 1871 au conseil municipal de Paris avec son ami Clemenceau, il dût néanmoins s'exiler en Belgique après une condamnation, en 1873, par le Conseil de guerre. Amnistié en 1880, il est ensuite élu député puis sénateur, fondant notamment la Société des Droits de l'Homme et du Citoyen.
Sommaire
Biographie
Il fait ses études de droit à Paris. En décembre 1851, il combat sur les barricades pour s'opposer au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte. Il sert d'intermédiaire entre Auguste Blanqui et Giuseppe Mazzini, ce qui lui vaut d'être condamné à un an de prison pour appartenance à une société secrète. Impliqué dans un complot, il est condamné à la déportation à Lambessa en Algérie en 1854. Il réussit à s'évader et à rejoindre l'Italie, puis la Suisse. Il rentre à Paris après l'amnistie de 1859 et collabore au journal républicain Le Réveil de Charles Delescluze, puis à La Rue de Jules Vallès. Il est condamné à de multiples amendes et peines de prison pour « incitation à la guerre civile ».
Après la proclamation de la République le 4 septembre 1870, il est nommé maire du IXe arrondissement de Paris. Pendant le siège de la capitale, il rejoint en ballon monté Léon Gambetta qui anime une délégation du Gouvernement de la Défense nationale à Tours. Le 8 février, il est élu député de l'Assemblée nationale, mais en démissionne le 2 mars pour protester contre la signature des préliminaires de paix avec les Allemands. Le 26 mars, il est élu au Conseil de la Commune par le IXe arrondissement. Il démissionne le 6 avril pour protester contre le décret sur les otages que vient de prendre la Commune.
Membre de la Ligue d'union républicaine des droits de Paris, qui regroupe les maires démissionnaires (dont son ami Clemenceau), il tente de concilier le gouvernement Thiers et la Commune. Après la Semaine sanglante, il est élu fin juillet 1871 lors des élections municipales de Paris, mais la presse de droite l'attaque et il doit s'enfuir en Belgique. Il est condamné à mort par contumace par le conseil de Guerre en octobre 1873.
Il revient en France après l'amnistie de 1880, et est élu député de gauche de la Seine en 1881.
En 1888, face au danger du boulangisme, avec Clemenceau et Joffrin, Ranc créé la Société des Droits de l'Homme et du Citoyen contre le césarisme et le plébiscite du général Boulanger :
« A ces diverses manifestations de l'indignation républicaine provoquée par les débuts du boulangisme, il fallait une conclusion pratique. De tous côtés, on le comprit. D'abord, la jeunesse républicaine s'organisa en Ligue antiblébiscitaire, à laquelle firent aussitôt adhésion tous les républicains du Parlement et de la presse. Une autre Société se fonda bientôt, au milieu d'un profond mouvement d'enthousiasme, entre les nuances les plus diverses et jusqu'alors les plus divisées de l'opinion républicaines. Sur l'appel de MM. Clemenceau, Joffrin et Ranc, la Société des Droits de l'Homme et du Citoyen s'organisait[1]. »
En 1891, il est élu sénateur.
Publications
- Le Roman d'une conspiration (1869)
- Le Bilan de l'année 1868, politique, littéraire, dramatique, artistique et scientifique, avec Jules-Antoine Castagnary, Paschal Grousset, et Francisque Sarcey (1869)
- Sous l'Empire : roman de mœurs politiques et sociales (1872)
- Une évasion de Lambèse, souvenirs d'un excursionniste malgré lui (1877)
- Sous l'Empire, mémoires d'un républicain (1878)
- Souvenirs, correspondance, 1831-1908 (1913) Texte en ligne
- De Bordeaux à Versailles. L'Assemblée de 1871 et la République (s. d.)
- Bagnes d'Afrique : trois transportés en Algérie après le coup d'État du 2 décembre 1851, textes de Pauline Roland, Arthur Ranc, Gaspard Rouffet établis, annotés et présentés par Fernand Rude, F. Maspero, Paris, 1981
Sources
- Bernard Noël, Dictionnaire de la Commune, Flammarion, collection Champs, 1978
Notes et références
- Lissagaray, Le bilan de Boulanger, p. 15. in
Catégories :- Opposant au Second Empire
- Journaliste français du XIXe siècle
- Élu de la Commune de Paris
- Ancien député de la Seine (troisième République)
- Ancien sénateur de la Seine
- Sénateur de la Troisième République française
- Déporté
- Essayiste politique du XIXe siècle
- Naissance à Poitiers
- Naissance en 1831
- Décès en 1908
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