- Arthur Mugnier
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Arthur Mugnier, plus connu sous le nom d’abbé Mugnier, né en 1853 à Lubersac et mort le 1er mars 1944, est un prêtre catholique connu pour avoir participé à la vie mondaine et littéraire parisienne.
Il est l'auteur d'un Journal, tenu de 1878 à 1939, dans lequel il évoque ses rencontres avec les écrivains de son temps, parmi lesquels Huysmans, dont il relate la « conversion ». Toutes ses archives, qui comportent 1032 pages de manuscrits, ont été données aux archives de France en 1964 par la Comtesse de Castries et Mme de Yturbe. Le manuscrit de ce journal qu'il a tenu a tellement été remanié et réduit qu'on peut se demander s'il est encore authentique[1].
Sommaire
Biographie
Après des études au Petit Séminaire de Nogent-le-Rotrou, Arthur Mugnier poursuit sa formation à Paris, au séminaire de Saint-Sulpice.
Fervent lecteur de Chateaubriand et se déclarant nostalgique de l'Ancien Régime, tout en étant partisan de la messe en français une fois ordonné prêtre et nommé vicaire à la paroisse sainte Clotilde (VIIe arrondissement de Paris), Arthur Mugnier devient le directeur spirituel du Tout-Paris intellectuel et mondain plusieurs décennies durant. Il est admiré et estimé par Proust, Morand ou Valéry. Parmi d'autres, il ramène Huysmans à la foi catholique.
Connu pour son allure de curé de campagne, avec sa soutane élimée et ses souliers à bout carré, réputé pour ses bons mots et ses répliques à l'emporte-pièce, il a tenu du 16 juin 1879 au 27 novembre 1939 (il est mort cinq ans plus tard) un Journal de sa vie sacerdotale et mondaine, qui est aussi un document de l'histoire littéraire française.
Surnoms
Il fut surnommé :
- le « fol abbé » (Joris-Karl Huysmans),
- l'« aumônier général de nos lettres » (Charles Maurras),
- le « bon pasteur » (Marie Noël),
- l'« apôtre de la mèche qui fume encore » (Francis Jammes),
- l'« apôtre des lettres et du pardon » (Lucien Descaves),
- le « compagon d'infini » (Céline),
- un « charmant et vénérable chanoine » (Paul Valéry),
- le « seul homme chez qui l'Esprit soit l'esprit » (Jean Cocteau),
- le « confesseur du Tout-Paris », ou encore le « confesseur des duchesses ».
Œuvre
- Journal de l'abbé Mugnier, 1879-1939, Mercure de France, coll. « Le Temps retrouvé », 1985, ISBN 2-7152-1352-2.
Notes et références
- A. d'Esneval, « Le journal de l’abbé Mugnier : un document très expurgé, parfois remodelé, peut-il être encore tenu pour authentique ? », dans Bulletin de la Société J.-K. Huysmans, n° 78, t. XXII, 1986, pages 13-37.
Bibliographie
Monographies et études
- Henri Clouard,« Chanoine Mugnier » Histoire de la littérature française: de 1915 à 1940", 1949.
- Ghislain de Diesbach, L'Abbé Mugnier, Le Confesseur du Tout-Paris, Perrin, 2003, ISBN 2-262-01970-3.
- Etienne de Montety, « Ghislain de Diesbach - Chronique de la Belle Epoque », Le Figaro Magazine, 11 octobre 2003.
- Claire Paulhan, « L'abbé mondain », Le Magazine des lettres, 2003.
- Benoît Pivert - Une soutane dans les salons. L'abbé Mugnier et son journal ([1]).
- Benoît Pivert - L'abbé Mugnier et l'Allemagne. Un germanophile dans la tourmente. Allemagne d'aujourd'hui, n° 191, janvier-mars 2010.
- Gilles Sicart, "L'abbé Mugnier ou la mémoire des lettres" in Le Uhlan [2].
Ouvrages citant l'abbé Mugnier
- François Desony, L'Art d'écrire une lettre, 1945.
- Claude Escallier Mauriac et l'Évangile, 1993, p. 301.
- Jean Touzot, François Mauriac, 1985.
- Charles Du Bos, Journal: volume 9, 1946.
- Jacques Keryell, Louis Massignon au coeur de notre temps, 1999, p. 83.
- Paul del Perugia, Céline, 1987, p. 612.
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