- Qiblih
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Article connexe : Translittération baha'ie.
La Qiblih (en arabe : قبلة) est, dans certaines religions abrahamiques, la direction vers laquelle le croyant doit se tourner pour effectuer le rite de la prière.
Sommaire
Historique
Selon la Bible[1],[2],[3], les juifs doivent se tourner vers Jérusalem.
Les musulmans firent de même aux premiers temps de l'islam, jusqu'à ce qu'en l'an 2 de l'Hégire Mahomet (vers 570-632) reçoive la révélation de se tourner dorénavant vers la Ka'bih (en arabe: الكعبة ) de La Mecque[4]. Cette construction cubique fut selon la tradition islamique construite par Adam et restaurée après le Déluge par Abraham et son fils Ismaël sur l'ordre de Dieu[5]. Jusqu'à la conquête de La Mecque par les musulmans en l'an 8 de l'Hégire, elle était entourée et remplie d'idoles païennes, "détail" qui n'empêcha pas le Mahomet et les musulmans d'accomplir leurs prières rituelles (Ṣalát) en se prosternant vers ce lieu, car la prière est adressée à Dieu, bien au-delà de la Ka'bih, et ne s'arrête pas sur elle !
Avec la révélation baha'ie, la Qiblih change une nouvelle fois.
Qiblih bahá’íe
La Foi bahá’íe fondée par Bahá'u'lláh (1817-1892) utilise aussi le concept de Qiblih. Pour effectuer leurs prières "obligatoires" quotidiennes (Ṣalát), les baha'is du monde entier doivent se tourner vers le manoir de Bahjí (près de Saint-Jean-d'Acre, au nord d'Israël), où est inhumé Bahá'u'lláh.
Dans son Kitáb-i-Aqdas, le livre le plus saint pour les baha'is, Bahá'u'lláh écrit :
"Nous vous avons prescrit la prière obligatoire de neuf rak`ahs qui, à midi, le matin et le soir, doit être offerte à Dieu, le Révélateur des versets. Nous vous en avons dispensé d'un plus grand nombre par un commandement dans le Livre de Dieu. Il est, en vérité, Celui qui ordonne, l'Omnipotent, Celui qui est sans limites. Lorsque vous voulez accomplir cette prière, tournez-vous vers la cour de ma très sainte présence, ce lieu sacré dont Dieu fit le centre autour duquel circule l'assemblée céleste et qu'Il a décrété être le point d'adoration pour les habitants des cités de l'éternité, la source du commandement pour tous ceux qui sont au ciel et sur la terre. Et lorsque le Soleil de vérité et de la parole se couchera, tournez vos visages vers ce lieu que Nous vous avons ordonné. Il est, en vérité, le Tout-Puissant et l'Omniscient."[6]
"ô peuple du Bayán ! Craignez l'Infiniment Miséricordieux et considérez ce qu'Il révéla dans un autre passage. Il a dit : "La Qiblih est, en vérité, "Celui que Dieu rendra manifeste"; quand il se déplace, la Qiblih se déplace, jusqu'à ce qu'il se fixe." Ainsi en décida le Suprême Ordonnateur lorsqu'Il désira mentionner cette très Grande Beauté. Méditez sur ceci, ô peuple, et ne soyez pas de ceux qui errent perdus dans le désert de l'erreur. Si vos vaines imaginations vous poussent à le rejeter, où est donc la Qiblih vers laquelle vous vous tournerez, ô assemblée de négligents. Pensez à ce verset et, devant Dieu, jugez avec équité, afin que vous puissiez peut-être, glaner les perles des mystères de l'océan qui surgit en mon nom, le Très-Glorieux, le Très-Haut."[7]
Si se tourner vers la Qiblih est requis pour les prières rituelles "obligatoires" (Ṣalát) et la répétition (dhíkr) du "Plus Grand Nom"[8], cela n'est pas exigé pour la "Prière des morts"[9] ni pour les autres prières "non-obligatoires"[10]
Le "Gardien de la Cause de Dieu" (Valí Amr'ulláh) Shoghi Effendi (1897-1957) ajoute cependant à propos de funérailles baha'ies que :
"Les morts devraient être inhumés avec le visage tourné vers la Qiblih. Ceci est aussi en accord avec les pratiques de l'Islam. Il y a aussi une prière en congrégation à réciter. En dehors de cela, il n'y a pas d'autre cérémonie à effectuer;"[11]
Signification symbolique
Si la Qiblih est physiquement un lieu vers lequel les baha'is doivent se tourner pour accomplir leurs prières rituelles "obligatoires" (Ṣalát), elle est aussi pour eux le rappel qu'afin de trouver conseils et explications ils doivent se tourner spirituellement vers les paroles issues du "Temple Humain" (Haykal), où se manifestent les "qualités" divines (Mazhar-i-iláhí) : Bahá'u'lláh pour les baha'is.
On retrouve une conception similaire dans l'Evangile et le Coran :
"Jésus donc dit aux douze: Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? Simon Pierre lui répondit: Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu."[12]
"ô les croyants! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation (et aboutissement)."[13]
Outils pour trouver la Qiblih bahá’íe
- Planisphère indiquant où trouver Bahjí.
- Programme informatique pour calculer la direction de Bahjí.
Notes
- Premier Livre des Rois, 8/29-30 et 44
- Second Livre des Chroniques, 6/21
- Livre de Daniel, 6/10
- Qur'án 2/143-146
- Qur'án 3/96-97 et 2/125-127
- Kitáb-i-Aqdas, verset 6
- Kitáb-i-Aqdas, verset137
- Au verset 18 du Kitáb-i-Aqdas, il est demandé aux baha'is de s'assoir quotidiennement face à la "Qiblih" après les ablutions rituelles et de répéter 95 fois le "Plus Grand Nom" : Alláh'u'Abhá ("Dieu le Très-Glorieux")
- Kitáb-i-Aqdas, question 85
- Kitáb-i-Aqdas, question 14
- Lettre écrite à un baha'i de la part de Shoghi Effendi le 6 juillet 1935
- Évangile selon Saint Jean 6/67-69
- Qur'án 4/59
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