- Professeur Pellerin
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Pierre Pellerin
Pour les articles homonymes, voir Pellerin.Pierre A. J.-C. Pellerin (né le 15 octobre 1923 à Strasbourg) est un expert en radioprotection.
Il a été professeur à la Faculté de médecine de l'université de Paris V (1962-1992), dont il est émérite depuis 1993. Fondateur et directeur du Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI), il a en outre été fondateur et directeur (de 1956 à 1992) du Centre international de référence pour la radioactivité de l'OMS (1967-1995).
Sommaire
Grades universitaires
- Docteur en médecine (Paris, 1948), diplômé en électro-radiologie et en médecine du travail ;
- Licencié en sciences (Paris, 1948) ;
- Assistant de biophysique à la Faculté de médecine de Paris (1946-52), puis chargé de cours (1952-54) ;
- Maître de recherche (INSERM-CEA, 1950-56) ;
- Chargé de cours à la Faculté de médecine de Nancy, en biophysique et médecine nucléaire (1954) ;
- Agrégé de biophysique (1955) ;
- Professeur agrégé à la Faculté de médecine de Nancy ;
- Titulaire de la chaire de biophysique et médecine nucléaire à l'université de Paris V (1971-92) ;
- Médecin-biologiste des Hôpitaux de Paris (médecine nucléaire) (1962).
Commissions, missions, etc.
- En France :
- Président du Comité national d'experts médicaux en cas de sinistre nucléaire de 1960 à 1993.
- Membre du Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France de 1962 à 1993.
- Commissaire du Gouvernement à l'Assemblée nationale, au Sénat et au Conseil d'État pour tous les textes réglementaires relatifs à la protection contre les rayonnements et la radioactivité de 1964 à 1993.
- Expert auprès des Tribunaux de 1962 à 1993.
- Missions gouvernementales d'inspection des centres d'expérimentations de Reggane (Algérie) en 1960 et de Moruroa (Polynésie française) en 1978 et en 1982.
- Au niveau international :
- Membre (1955-85) puis chef de la délégation française à l'UNSCEAR (United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiations) de l'ONU de (1985 à 1994).
- Membre de la Commission internationale de protection radiologique (CIPR III) de 1959 à 1998).
- Expert et consultant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1959.
- Mission auprès du gouvernement de la République populaire de Chine (1984).
- Expert et consultant des Fédérations de Croix-Rouge et Croissant-Rouge (depuis 1994): Missions en Biélorussie, Russie, Ukraine, Sibérie, mer de Barents, Kazakhstan.
- Membre de la Commission franco-allemande de sûreté nucléaire de 1958 à 1994.
- Membre du Comité Scientifique et Technique d'Euratom de 1983 à 1995.
Travaux et publications
- 75 publications scientifiques: électrophysiologie, détection des radioéléments, radiobiologie, métabolisme des radioéléments, radiotoxicologie, normes de radioprotection.
- Lauréat de la Faculté de Médecine de Paris - Prix de Thèse (1948).
- Lauréat de la Faculté de Médecine de Paris - Prix Barbier (1951).
- Lauréat de l'Académie de Médecine - Prix Bergonié (1949)
- Lauréat de l'Académie de Médecine - Prix Delherm (1957).
- Lauréat de l'Académie des Sciences
- Prix du Général Muteau (1987).
Rôle lors de la catastrophe de Tchernobyl
Le soir du 30 avril 1986, soit quatre jours après la catastrophe de Tchernobyl, Pierre Pellerin, en tant que directeur du Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI), rédige un communiqué de presse annonçant qu'on observe une augmentation du niveau de radioactivité sur l'ensemble du territoire français, mais que ce niveau ne justifie pas de prendre des mesures de santé publique particulières. Le 1er mai étant jour férié en France, ce communiqué est diffusé par la presse, dont le journal Libération, le 2 mai. Le 12 mai, Libération publie un article prétendant que les pouvoirs publics français ont menti, que le nuage a bien survolé la France, et que le professeur Pellerin en aurait fait « l'aveu » deux semaines après la catastrophe.[1]
On attribue souvent au professeur Pellerin des propos selon lesquels le nuage de Tchernobyl se serait « arrêté à la frontière ». Ces propos ont en réalité été tenus par Noël Mamère, qui les prêtait ironiquement au professeur Pellerin. En outre, l'image du STOP sur la météo d'Antenne 2 le 29 avril présentée par Brigitte Simonetta est une initiative indépendante[2].
Un rapport de 2005 de Paul Genty et Gilbert Mouthon critique le rôle du Pr. Pellerin ; il s'inscrit dans l'instruction judiciaire entamée en mars 2001 par la juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy, initiée par le dépôt de plainte contre X pour défaut de protection des populations contre les retombées radioactives de l'accident par l'Association française des malades de la thyroïde.
Aspect judiciaire
Poursuites en diffamation
Pierre Pellerin a attaqué en diffamation plusieurs médias.
1) Contre Mmes Michèle Rivasi et Crie, et l'Editeur devant la Chambre de Presse du Tribunal de Grande Instance de Paris, plainte en diffamation contre Mmes Rivasi, Crie, et l'éditeur. Le Tribunal se déclare incompétent : Pr. Pellerin étant fonctionnaire, sa plainte aurait dû être déposée au Pénal (TGI, Chambre criminelle). Les prévenus sont donc relaxés pour vice de forme. Sur le fond, le Tribunal conclut que la diffamation de P. Pellerin est incontestable.
2) Contre Noël Mamère et Antenne 2[réf. nécessaire] :
- 2000 : Plainte au Pénal (Chambre criminelle) en diffamation contre Noël Mamère et A2.
- 2001 : Condamnation de Noël Mamère et de A2 en Première Instance. Ils font appel.
- 2002 : Condamnation en Cour d'Appel de Noël Mamère et de A2. Ils se pourvoient en cassation.
- 2002 : Condamnation définitive en Cour de Cassation de Noël Mamère et de A2.
- 2003 : Noël Mamère saisit en 2003 la Cour européenne des droits de l'homme, en invoquant la violation du droit à la liberté d'expression, et obtient gain de cause en 2006 ([3]).
3) Contre J.-M. Jacquemin et l'Editeur
- 2002 : Plainte au Pénal (Chambre Criminelle) en diffamation contre Jacquemin et l'éditeur.
- 2003 : Condamnation de Jacquemin et de l'éditeur en Première Instance. Ils font appel.
- 2004 - 18 mars : Condamnation, en Cour d'Appel, de M. Jacquemin et de l'éditeur. M. Jacquemin se pourvoit en Cassation.
- 2004 - 22 septembre : Rejet par la Cour de Cassation du pourvoi Jacquemin contre l'arrêt du 18/03/04 de la Cour d'Appel. La condamnation de Jacquemin est définitive.
Plainte de la CRIIRAD
Suite aux conclusions du rapport Genty-Mouthon, la CRIIRAD demande la mise en examen du Pr. Pierre Pellerin, en sa qualité d'ancien directeur du SCPRI. Les faits établis sont en effet constitutifs du « délit de mise en danger délibérée et de diffusion de fausses nouvelles de nature à tromper les citoyens sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl », d'après la CRIIRAD.
Pierre Pellerin a toujours soutenu qu'il y avait eu une élévation générale de la radioactivité en France mais que ce niveau de radiation restait à un niveau acceptable par rapport aux conditions sanitaires requises pour la population, et ceci avec une très large marge de sécurité.
Le 31 mai 2006, Pierre Pellerin est mis en examen dans le cadre du dossier dit des cancers de Tchernobyl pour « infraction au code de la consommation » et placé sous statut de témoin assisté concernant les délits de « blessures involontaires et atteintes involontaires à l'intégrité de la personne ». Pierre Pellerin aurait désiré être mis en examen, car il « était dans l’ignorance de la teneur exacte des griefs formulés à son encontre. » [4]
Voir aussi
Articles connexes
- Conséquences de la catastrophe de Tchernobyl en France
- Service central de protection contre les rayonnements ionisants
Liens externes
- (fr) Tel est pris qui croyait prendre. À propos du nuage qui s'arrête à la frontière et de Brigitte Simonetta, présentatrice météo sur France 3, le mardi 29 avril 1986, par Michel Lung (site de l'Association des écologistes pour le nucléaire) : utile pour comprendre la position des uns et des autres.
- (fr) Le nuage de Tchernobyl, chronologie d'un mensonge d'État, par le Réseau Sortir du nucléaire
- (en) Chernobyl’s legacy, par John Sparrow (site de la Croix-Rouge)
- (fr) page de la CRIIRAD
Références
- ↑ http://www.ecolo.org/documents/documents_in_french/fr.mensonge_tchernobyl.doc
- ↑ Tel Est Pris Qui Croyait Prendre
- ↑ Noël Mamère#Affaire Noël Mamère contre le professeur Pierre Pellerin
- ↑ Article de F.Sorin paru dans la Revue générale nucléaire, n°3, mai-juin 2006
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