- Presse féminine
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On appelle presse féminine (parfois aussi presse pour femmes) les titres de presse écrite spécifiquement destinés à un lectorat féminin. Ses origines sont liées à celles du mouvement féministe au XVIIIe siècle. Parmi les magazines féminins contemporains les plus célèbres figurent le mensuel américain Cosmopolitan et l'hebdomadaire français Elle.
Outre ces magazines spécialement conçus pour un public féminin, sont parfois rattachées à cette catégorie la presse culinaire, la presse de décoration, la presse familiale et une partie de la presse de loisirs.
De par les « clichés » (idéal de beauté) et thèmes (cuisine, mode, déco, astrologie) qu'elle propose, la presse féminine est parfois accusée de favoriser la conservation d'une société fondée sur la division et les inégalités des sexes[réf. nécessaire].
Sommaire
Historique
Les prémices de la presse féminine au XVIIe siècle
L'édition de journaux pour un lectorat féminin commence à partir de la deuxième moitié du XVIIe siècle avec des journaux peu illustrés comme La Muse Historique de Loret (1650-1665) ou le Mercure Gallant de Donneau de Vizé (1672-1710)[1].
XVIIIe siècle
Les origines de la presse féminine remontent au mouvement d'émancipation des femmes. En France, dès le XVIIIe siècle siècle apparaissent des publications alors que les femmes commencent à jouer un rôle social plus visible : Le Journal des dames (1759-1788), Les Annales de l'Éducation et du Sexe (1790). La Révolution française sera particulièrement propice à l'éclosion de nouveaux titres comme Les Étrennes nationales des dames, qui ne dura que six mois après sa création le 30 novembre 1789, Les Événements du jour et La Feuille du soir.
XIXe siècle
Au fur et à mesure que le mouvement féministe se développe, la presse féminine se divise en deux catégories, avec d'un côté des titres militants et de l'autre des parutions renvoyant à l'image traditionnelle de la femme. Tandis que les femmes se voient cantonnées dans le rôle de ménagères par Le Petit Courrier des Dames, Townsend's Selection of Parisian Costumes et Le Journal des dames et des modes (1797-1836), la presse féministe explose aussi bien en France que dans les pays anglo-saxons : The Lily, The Genius of Liberty, The Pioneer and Women's Advocate, The Una, The Woman's advocate and The Sybil, La Gazette des femmes, La Voix des femmes, La Politique des femmes et L'Opinion des femmes. En France, toute la presse féminine sera censurée durant le Second Empire, mais réapparaîtra dans les années 1880-1900 avec comme figures de proue La Citoyenne (1881) et La Fronde (1905), publication qui atteindra les 200 000 exemplaires.
XXe siècle
Le premier magazine de la presse féminine française est Midinette, publié par les Éditions Rouff[réf. nécessaire]. L'entrée des femmes dans la vie active et la reconnaissance de leurs droits civiques permettent l'émergence de nouveaux titres au caractère résolument politique. En France, ce sera L'Écho des Françaises, Les Heures Claires de l'Union des femmes françaises (rebaptisé Clara) ou encore Antoinette, journal de la CGT créé en 1955. Après Mai 68, le Mouvement de libération des femmes publie de nombreux titres, avec en France Questions féministes (renommé Nouvelles questions féministes) et en Belgique Les Cahiers du Grif. La fin du XXe siècle est marquée par une dépolitisation de la presse féminine, le féminisme étant jugé trop « poussiéreux »[2].
Principaux éditeurs en France
- Groupe Alain Ayache : Numéro, DS Magazine, Question de Femmes, Réponse à Tout...
- Alliance Presse : SpirituElles
- Condé Nast : Vogue, Glamour, AD, GQ, et Vogue Hommes International
- Hachette Filipacchi Médias : Elle, Isa, Jeune & Jolie, Version Femina, Top Famille Magazine...
- Groupe Marie Claire : Avantages, Cosmopolitan, Famili, Marie Claire, Marie France...
- Mondadori France : 20 Ans, Biba, Modes & Travaux, Pleine Vie...
- Prisma Presse : Femme actuelle, Prima, Bien dans ma vie !...
Notes et références
- Catherine Örmen, Comment regarder la mode : histoire de la silhouette, Edition Hazan, 2009
- Les féminins se débarrassent du féminisme - interview de Fabienne Malbois par Virginie Poyetton, Le Courrier, 18 février 2005
Bibliographie
- Vincent Soulier, Presse féminine : La puissance frivole, éd. L'Archipel, 2008, 300 pages (ISBN 2-8098-0039-1)
- Évelyne Sullerot, La Presse féminine, éd. Armand Colin, 1963, 320 pages.
- Martine Bonvoisin et Michèle Maignien, La Presse féminine, éd. PUF, Que sais-je ?, 1996 (2e édition), 128 pages.
- Ann Russo (sous la direction de Cheris Kramarae), The Radical Women's Press of the 1850s, éd. Routledge, 2003, 325 pages (ISBN 0-4152-5687-9).
- Suzanna Van Dijk, Traces de femmes. Présence féminine dans le journalisme français du XVIIIe siècle, Pays-bas, Holland University Press, Amsterdam & Maarssen, 1988. (ISBN 9-0302-1000-1)
- Liliane Kandel, « Journaux en mouvements: la presse féministe aujourd'hui », Questions féministes, n°7, 1980.
Lien externe
- La presse féminine, laboratoire de « l’information » publicitaire - articles critiques d'Acrimed
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