Premiers secours : gestes de première urgence

Premiers secours : gestes de première urgence

Gestes de première urgence

Sommaire

Urgences évidentes

Les urgences évidentes sont des situations où le témoin peut voir du premier coup d'œil que la personne risque de mourir. L'action doit être immédiate : après la protection, avant d'examiner la personne et avant de passer l'appel.

Hémorragies

La première détresse évidente est l'hémorragie externe : une hémorragie est un écoulement de sang en dehors du système circulatoire. Une perte de sang importante va conduire au décès de la victime. En effet, le sang sert à transporter l'oxygène vers les organes (dont le cœur et le cerveau), s'il n'y a plus assez de sang, les organes ne peuvent plus fonctionner et meurent. Si le saignement est abondant (c'est-à-dire peut imbiber un mouchoir en quelques secondes), il faut donc à tout prix stopper l'hémorragie.

Si le sang s'écoule par une blessure visible, un appui manuel sur la blessure est la meilleure solution (on bouche le trou).

Parfois, il est impossible d'appuyer manuellement, ou bien cet appui est inefficace. Dans ce cas-là, on peut comprimer l'artère (le tuyau qui amène le sang) contre un os en appuyant à travers la peau, entre le cœur et la blessure — c'est la compression à distance (point de compression ou garrot).

Il existe deux autres types d'hémorragies : l'hémorragie interne et l'hémorragie extériorisée.

L'hémorragie interne : dans ce cas, la blessure se trouve à l'intérieur du corps. On ne peut bien entendu pas constater cette hémorragie, mais cela se décèlera par des signes extérieurs. Cette situation est considérée en premiers secours comme un malaise grave.

L'hémorragie extériorisée : c'est du sang s'écoulant par un orifice naturel : bouche (crachats, vomissements de sang), oreille, nez, anus, urètre, vagin en dehors de règles. Comme la blessure est cachée (le sang vient de l'intérieur du corps), on ne peut pas intervenir, la seule solution consiste à mettre la victime au repos, à prévenir les secours et à la surveiller en attendant le médecin. Dans le cas de crachats ou de vomissements de sang, on essaiera de les conserver (dans une bassine, un sac plastique) pour les montrer au médecin.

Note

L'hémorragie peut passer inaperçue dans un premiers temps, par exemple, elle est cachée par les vêtements. Ceci montre l'importance de surveiller la victime pendant l'attente des secours.

Article détaillé : arrêt d'une hémorragie.

Victime consciente qui s'étouffe

Le cas est le suivant : la personne a avalé un objet, cet objet empêche totalement le passage de l'air vers les poumons. Si on ne libère pas le passage de l'air, la personne risque de mourir en quelques minutes, sans doute avant l'arrivée des secours. Il existe donc des méthodes de désobstruction des voies aériennes.

Les signes sont les suivants :

  • la personne porte ses mains à sa gorge ;
  • aucun son ne sort, elle ne peut pas parler ni tousser ;
  • elle fait des efforts pour respirer, garde la bouche ouverte, mais l'air ne passe pas.

Il faut dans un premier temps donner cinq grandes claques dans le dos. Le but est de stimuler la toux qui va éjecter le corps étranger. Pour un adulte ou un enfant de plus de un an, on penche la personne en avant (pour faciliter l'éjection), on met sa main sur la poitrine de la victime (pour éviter qu'elle ne tombe lorsque l'on donne les coups), et on tape avec le plat de la main entre les omoplates.

Si cette technique est inefficace, il faut alors remplacer la toux. On va venir comprimer les poumons pour provoquer une surpression qui va déloger l'objet, c'est la méthode d'Heimlich. Pour cela, on se place contre le dos de la victime, on met un poing fermé dos vers le haut sur son ventre, juste au-dessus du nombril, on place son autre main par-dessus le poing et on tire cinq fois vers soi et vers le haut. Ainsi, on pousse les viscères sous les poumons ce qui crée la surpression. Si la méthode ne marche pas, on recommence (5 claques dans le dos puis 5 fois la méthode d'Heimlich) jusqu'à la réussite.

Si l'on ne peut pas comprimer le ventre (par exemple sur une femme enceinte) ou si la personne tombe inconsciente, alors on place la victime plat-dos, et on comprime la poitrine en appuyant au milieu du sternum (compressions thoraciques similaires à la réanimation cardio-pulmonaire).

Sur un enfant, on réalisera la technique avec précaution.

Sur un nourrisson (bébé de moins d'un an), les techniques se réalisent comme suit. Pour les claques dans le dos (méthode de Mofenson), on s'assied, on place le bébé à plat-ventre à cheval sur notre avant bras, la main maintenant la tête, on pose l'avant-bras sur notre cuisse, et on donne cinq tapes sur le dos. Si l'objet se décoince, il faut alors venir le chercher délicatement. Sinon, on retourne le bébé pour le placer sur le dos sur notre autre avant-bras, on place l'avant-bras sur notre cuisse, et l'on appuie cinq fois avec trois doigts sur le sternum (méthode similaire aux compressions thoraciques de la réanimation cardio-pulmonaire). Comme précédemment, si l'objet est décoincé, il faut aller le chercher délicatement, sinon, on recommence (5 tapes dans le dos puis cinq compressions thoraciques) jusqu'à la réussite.

Dans tous les cas, on demandera un avis médical (appel au 15), en effet, la personne devra subir un examen médical.

Notez que si une personne tousse, elle n'est pas en danger de mort puisque l'air passe. L'objet est coincé mais laisse l'air passer. Tout geste pourrait faire bouger l'objet et il pourrait alors venir empêcher totalement le passage de l'air. Dans ce cas, il faut au contraire ne pas toucher à la personne. On la laisse dans la position qu'elle adopte (le plus souvent assise), on la rassure et on prévient les secours.

Le mieux est quand même d'éviter que l'accident n'arrive... C'est l'importance de la prévention. Pour les bébés, éviter de laisser traîner de petits objets, attentions aux cacahouètes, n'acheter que des jeux aux normes européennes et adaptés à l'âge du bébé. Pour les adultes, bien couper sa nourriture et la mâcher avant d'avaler.

Urgences vitales constatée par le bilan

Victime inconsciente qui respire

La victime ne bouge pas, elle ne réagit ni lorsqu'on lui touche la main, ni lorsqu'on lui parle. Après lui avoir dégrafé les vêtements (cravate, col, ceinture, bouton du pantalon) et basculé prudemment sa tête en élevant son menton, soit on perçoit un souffle d'air, soit on voit le ventre ou la poitrine se lever et se baisser.

Cette situation peut être due à une maladie, à un choc sur la tête, à une intoxication ou à un manque d'air.

Une personne inconsciente n'a ni tonus musculaire, ni réflexe de survie (notamment pas de toux, pas de déglutition). L'épiglotte (clapet qui sert normalement à empêcher les aliments de passer dans les voies respiratoires) pend mollement, il faut donc que la tête reste en bascule pour maintenir l'épiglotte ouverte. Par ailleurs, si la personne est à plat-dos, la salive va s'accumuler dans le fond de la gorge, gênant le passage de l'air ; son estomac va se vider (le muscle qui ferme l'estomac n'a plus de tonus) et le contenu (dont les sucs gastriques, acides) va venir dans les poumons.

Pour cette raison, toute personne inconsciente, qui respire et qui est à plat-dos doit être tournée sur le côté, en position latérale de sécurité (PLS). Dans cette position, la personne est couchée sur le côté en chien de fusil, la bouche tournée vers le bas (ce qui permet au liquide gastrique de s'écouler), la tête en bascule (ce qui maintient l'épiglotte ouverte). Il existe une méthode permettant de limiter les risques d'aggravation de blessure, mais ce qui importe, c'est la position finale, pour préserver la respiration.

Si la personne est à plat ventre, il suffit de vérifier que la bascule de la tête est suffisante. Si la personne est assise dans une voiture, il suffit de la laisser assise en maintenant sa tête en bascule prudente.

Dans tous les cas, il faut prévenir les secours, et contrôler régulièrement que la personne continue de respirer.

La victime ne respire pas

La victime est inconsciente (pas de mouvement, pas de réaction au toucher ni à la parole), et après avoir dégrafé ses vêtements et basculé sa tête, on ne perçoit ni souffle, ni mouvement du ventre ou de la poitrine.

Cette situation peut être due à une maladie, à un choc sur la tête, à une intoxication, à un manque d'air ou à une électrocution.

Les organes, dont le cerveau et le cœur, ne sont plus alimentés en oxygène, la victime risque donc de mourir. C'est donc une urgence vitale, il faut immédiatement prévenir les secours, puis pratiquer la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) afin d'alimenter le cerveau en oxygène.

Situations pouvant évoluer vers une urgence vitale

Malaise

Un malaise est un « mal à l'aise », une sensation pénible ressentie par la victime (consciente), et qui traduit un mauvais fonctionnement de l'organisme ; il peut être provisoire ou durable, survenir soudainement ou progressivement. Contrairement aux traumatismes et blessures, on ne peut pas en déterminer la cause.

La personne elle-même peut ne pas être consciente de ce malaise, cela se verra alors par des signes extérieurs (déséquilibres, paleur, tremblements ou gestes mal coordonnés, respiration irrégulière ou spasmodique, discours devenant incohérent, manque de réaction aux stimulis usuels, la personne semblant soudainement "absente"). Le malaise peut avoir comme origine une maladie connue ou ignorée, un accident précédent dont les conséquences ont été négligée, ou une intoxication, voire le début d'un arrêt cardiaque ou un choc d'origine diabétique (ces deux affections ont des conséquences vitales graves si elles ne sont pas traitées rapidement, car la personne n'en a pas toujours conscience).

Le malaise peut être la conséquence d'un état de choc qui peut évoluer vers la perte de conscience ou des dysfonctionnements cardio-respiratoires, et s'accompagne souvent de nausée pouvant aller jusqu'au vomissement. Parfois ce vomissement provient directement de l'affection (intoxication) ou du traumatisme lié à un accident (saignements ou écoulements d'organes internes). D'autres signes de l'état de choc sont les pertes urinaires, ou l'assèchement de la bouche pouvant indiquer une surventilation (pouvant conduire à de la spasmophilie ou une tachycardie, dangereuse chez certaines personnes) ou une surabondance salivaire (avec risque de noyade si la personne devient inconsciente), et indiquent souvent un traumatisme psychologique difficile à maîtriser par la victime (et il convient de la mettre en sécurité et de rassurer la personne).

Suite à un choc, on constate aussi une sudation importante provoquant un refroidissement de la personne qui peut se mettre à greloter, et il faut pouvoir la protéger du froid. La sudation abondante peut aussi, chez les jeunes enfants, provoquer un choc lié à la déshydratation rapide. Chez les personnes trop exposées au soleil ou à la chaleur, la déshydratation est un risque vital pouvant mener à la perte de conscience (notamment chez les nourrissons et personnes âgées, qui n'expriment ou ne ressentent pas correctement la sensation de soif) et une température trop élevée doit conduire à les rafraichir. Si le malaise n'est pas lié à l'ingestion d'un produit, il faut leur mettre de quoi boire sans les forcer (le secouriste en première urgence ne doit rien faire absorber à la personne si elle ne prend pas la décision elle-même, pas même ses propres médicaments même s'ils sont prescrits, cependant on peut l'assister à sa demande si elle est consciente, sauf en cas de suspicion d'intoxication où il vaut mieux ne rien lui laisser boire ou avaler). Mais on pourra sans problème rafraîchir la personne superficiellement avec un linge humide en applications successives en cas de chaleur, ou la couvrir en cas de froid.

Si l'état initial de la personne n'est pas inquiétant (la personne est consciente), l'affection cachée peut être grave et entraîner une détresse vitale. La conduite à tenir pour le sauveteur est la suivante :

  1. mettre la personne au repos, dans un lieu sécurisé et rassurant, en veillant à la protéger du froid, du vent ou d'une trop forte chaleur, et si possible non exposé directement au lieu de l'accident (notamment s'il y a d'autres victimes) ;
  2. relever les plaintes de la personne (sensations, douleurs) et relever les signes anormaux ;
  3. questionner la personne (ou si elle ne peut pas parler son entourage) sur son état de santé habituel, ses antécédents, les traitements médicamenteux en cours ;
  4. appeler les urgences médicales, même si la victime s'y oppose, et retransmettre les informations collectées ; répondre aux questions du médecin et suivre ses conseils.
  5. rester sur place (tant que cela ne place pas le sauveteur lui-même en danger vital) et surveiller la personne durant toute la durée de son malaise ou jusqu'à l'arrivée des secours, celle-ci pouvant avoir un malaise plus sérieux plus tard, et connaître alors une détresse vitale.

Dans une situation d'urgence, il est courant, même pour le sauveteur, d'oublier certains détails ou certains gestes, et il est utile de prendre des notes ou de se faire assister par un ou deux témoins, afin de mieux renseigner les secours. La transmission de l'information sera plus facile et plus précise (ne pas oublier de noter les heures où surviennent certains évènements, ou de début d'un geste d'urgence, et de faire le point sur la personne et l'environnement pendant l'attente, pour savoir ce qu'on a pu oublier, dès que le danger vital immédiat est écarté, en se remémorant les principes de base: prévenir, protéger, alerter, secourir).

On demandera aussi à quelques témoins de veiller à la sécurité de l'environnement de la victime jusqu'à l'intervention des secours, et éviter l'attroupement de témoins inutiles et peu rassurants pour elle (d'autant qu'un malaise chez une victime peut la placer dans une situation génante et difficile psychologiquement, par exemple en cas de chûte, de vomissement, de pertes urinaires, ou de nudité partielle, mais aussi en cas de blessure qui impressionnent visiblement et inutilement trop de personnes autour d'elle).

La notion de malaise en premiers secours (et d'une manière générale pour le grand public) est plus large que la notion médicale (lipothymie et syncope), elle regroupe des maladies et des traumatismes cachés.

Les signes et plaintes seuls ne suffisent pas à déterminer l'origine du malaise, en tant que témoins, sauveteur ou secouriste, on ne peut pas connaître la cause — et on n'en a d'ailleurs pas besoin. La conduite à tenir est donc la même quelle que soit le malaise : interroger, observer, mettre au repos, alerter les urgences médicales.

Article détaillé : Malaise (premiers secours).

Agressions et comportements violents

Pour les victimes d'agression, la priorité passe au secours à la personne, et il est inutile de chercher à rattraper l'agresseur (cela demande une formation spéciale) d'autant que cela peut accroître le risque tant pour la victime que pour les sauveteurs et empêcher les gestes de premier secours. Il peut arriver que la victime a un comportement incohérent voire violent, on fera en sorte de l'isoler en écartant toutes les autres personnes impliquées dans l'agression et en la plaçant dans un lieu ouvert où elle n'aura pas accès à des armes par destination dangereuses pour elle ou pour les sauveteurs (en extérieur de préférence à un lieu fermé), et on ne répondra pas aux agressions verbales. Rétablir le calme est donc une priorité afin de pouvoir intervenir efficacement.

Suite à un traumatisme, le choc psychologique peut conduire à un tel comportement des victimes, et il vaut mieux alors la placer dans une situation où elle a le sentiment de maîtriser la situation sans faire preuve de violence physique (il faut alors être prêt à accepter les agressions verbales sans perdre soi-même son calme). S'il y a eu bagarre ou agression mutuelle, il ne faut appuyer aucun des intervenants, mais les amener à s'isoler en évitant trop de témoins. Il n'est pas nécessaire ni utile de chercher à maîtriser la personne: on n'approchera et secourera la personne que si elle y consent et se sent rassurée et en sécurité. Un sauveteur n'est pas un policier et n'a pas à juger la personne ni même ses actes qui ont pu l'amener dans cette situation nécessitant un secours.

En l'occurrence, une victime violente est une personne consciente, capable de se sortir elle-même d'une situation de danger, et a priori le risque vital n'est pas avéré si la victime ne se laisse pas approcher. Le travail d'un secouriste dans cette situation est essentiellement de prévenir, et sera surtout psychologique, et l'élément clé est alors de conserver son calme et adopter une attitude apaisante. Il est beaucoup plus facile d'aider une personne qui se sent en sécurité car isolée des personnes à l'origine de son comportement incohérent.

Dans le cas de tentatives de suicide (ou de violence de la victime contre elle-même), le travail est aussi psychologique avant tout et dans le domaine de la prévention du risque, avant même celui du secours. La personne demande d'abord à être écoutée, et doit faire déborder son "trop plein" émotionnel sur quelqu'un, même si le discours semble incohérent ou irraisonné (dans une situation d'émotion débordante, la raison n'a pas sa place, et il est inutile et dangereux de la convaincre qu'elle a tort ou d'appuyer ses raisons). C'est l'écoute patiente qui rétablira son calme et permettra d'intervenir le plus vite en cas de risque vital.

Si la personne est armée, on ne tentera pas de l'approcher et surveillera seulement son emplacement pour la maintenir à l'écart et prévenir le risque pour les autres personnes. C'est alors aux secours spécialisés et bien entraînés d'intervenir, et il est essentiel de les prévenir et de bien analyser la situation pour l'expliquer et évaluer les risques.

Dans d'autre cas, la violence physique est la conséquence d'une affection dont la personne n'a pas la volonté de nuire, même si elle est encore consciente de son état. Certaines "crises" sont totalement incontrôlées et d'origine somatique, et il est important de prévenir les risques en écartant autant que possible les objets qui pourraient blesser cette personne. Si on n'a pas la force de maîtriser la personne dans une telle situation de détresse, on peut encore l'assister en empêchant qu'elle se fasse mal, sans forcément avoir à la toucher: les gestes incontrôlés ne durent pas, car la personne se fatigue vite, cependant il faut être prêt à intervenir car les risques cardio-respiratoires sont importants, et la crise peut rapidement se transformer en perte de conscience et en une détresse vitale grave.

Traumatismes physiques

Atteinte des os et des articulations (chute, choc, faux mouvement)

Fracture : une fracture est une rupture d'un os. Les fragments d'os étant coupants, il est impératif de couvrir les plaies éventuelles causées par les fragments, et d'essayer d'immobiliser les membres atteints. Ne bouger la victime que si c'est absolument vital. Si elle est consciente, lui recommander de rester immobile. En particulier, en cas de fracture de la colonne vertébrale, le moindre mouvement peut entraîner une paralysie définitive, voire la mort.

Plaie

Une plaie est une atteinte traumatique de la peau, qui se caractérise par une rupture de la peau (effraction cutanée) : piqûre, déchirure...

Il convient de distinguer les plaies graves, qui peuvent atteindre un organe sensible voire entraîner la mort, des plaies simples qui ne nécessitent pas de traitement médical.

Dans le cas d'une plaie grave, il faut laisser la victime dans la position dans laquelle elle se sent le mieux et prévenir les secours.

Article détaillé : Plaie.

Brûlure

Une brûlure est une atteinte traumatique de la peau, en général due à la chaleur, à un rayonnement (comme les ultraviolets pour les coups de soleil) ou à un produit chimique.

Il convient de refroidir la brûlure le plus tôt possible en faisant ruisseler de l'eau froide dessus, par exemple l'eau du robinet. Le jet d'eau doit couler le long de la brûlure et ne pas la heurter. Cette action, inutile après 15 minutes, a une influence considérable sur la guérison si elle est menée dans les premières minutes. Si la brûlure est grave (elle est très étendue, ou bien située près d'un organe sensible, ou encore la peau est partiellement détruite), il faut prévenir les secours.

Dans le cas d'une brûlure chimique, le ruissellement a pour but de laver le produit, il faut faire attention à ne pas contaminer de partie saine. On préviendra systématiquement les secours.

Article détaillé : Brûlure.

Position d'attente

Lorsqu'une personne est consciente, elle adopte spontanément la position dans laquelle elle se sent le mieux. Il convient donc de respecter cette position en attendant les secours.

Cependant, certaines positions permettent d'améliorer l'état de la victime et peuvent donc lui être proposées, sauf en cas de suspicion d'atteinte des os ou des articulations.

Article détaillé : Position d'attente.

Gestes non-urgents

Il existe un certain nombre de situations qui ne relèvent pas de l'urgence, mais dont il faut s'occuper car elles pourraient avoir des conséquences fâcheuses à l'avenir ; c'est par exemple le cas des petites plaies, qui ne présentent aucune gravité, mais qui peuvent s'infecter.

Article détaillé : Bobologie.

Numéros utiles

  • SAMU (Assistance médicale) : 15 (en France uniquement, gratuit chez tous les opérateurs). Numéro recommandé pour toute détresse vitale demandant une assistance immédiate sans attendre les secours.
  • Sapeurs-pompiers : 18 (en France uniquement, gratuit chez tous les opérateurs). Secours d'urgence nécessitant des moyens techniques spécialisés.
  • Police : 17 (en France uniquement, gratuit chez tous les opérateurs). En cas de danger aux personnes, mais aussi pour connaître les adresses de services de garde en médecine ou pharmacie.
  • Numéro unique d'appel des urgences : 112 (partout en Europe chez tous les opérateurs, en Suisse le 144). Gratuit, accessible sur tous les mobiles même bloqués ou sans carte d'abonnement). Ce numéro est relayé d'un pays à l'autre dans toutes les langues officielles de l'Union européenne, mais son défaut tient justement à sa couverture et à son prix, relayée via satellite pour les appels depuis un mobile (communications lentes, coûteuses pour l'État, et difficiles à localiser) ; son intérêt est de disposer d'interlocuteurs parlant de nombreuses langues, ce qui s'avère intéressant pour un appelant en voyage, alors qu'il peut avoir des difficultés à obtenir l'information et s'expliquer par un numéro local comme le 18.

Préférer toutefois l'appel depuis une ligne fixe ou une borne d'appel d'urgence (sur route) qui permettent une localisation plus précise et plus rapide de l'appel et une durée de communication accrue (pas besoin de batterie). Ne pas téléphoner en conduisant, ne pas s'arrêter n'importe où sur les voies rapides, les emplacements des bornes d'appel d'urgence disposent de zones d'arrêt plus sûres.

Note:

  • Pour les urgences graves (sauf l'arrêt cardio-respiratoire), appeler de préférence le 18, en effet, les secours seront souvent plus vite arrivés sur les lieux, car sont les plus proches, et mieux disséminés. Cependant, ils ne disposent pas tous de l'ensemble des compétences techniques en matière médicale, leur domaine d'intervention étant moins spécialisé.
  • Par contre en milieu urbain, le 15 est souvent plus rapide et permet de disposer d'une assistance médicale immédiate et plus précise par téléphone en attendant l'arrivée des secours.

De toute façon tous les numéros d'urgence sont reliés entre eux et coordonnés et peuvent mobiliser les moyens des autres services d'urgence.

Cependant, aucun service de secours ne peut souvent être sur place dans les 5 minutes, et l'urgence vitale d'une détresse cardio-respiratoire implique de pouvoir effectuer les gestes vitaux immédiatement. C'est pourquoi la Croix Rouge recommande plutôt le 15 pour disposer de cette assistance médicale immédiatement, afin de connaître précisément les gestes à effectuer en attendant les secours.

Le 112 et l'appel depuis un téléphone mobile offrent le service le plus lent, car la localisation est plus difficile. Pour ces raisons, le 112 dispose aussi d'une assistance médicale immédiate par téléphone (ce dont ne dispose pas toujours le 18 qui, s'il peut amener des moyens d'intervention le plus rapidement sur place, n'est pas le mieux armé pour répondre aux urgences médicales), et est généralement assuré par le même service que le 15, au plan départemental.

Ainsi le service à appeler dépend des personnes présentes:

  • (1) pour un sauveteur formé aux gestes de premier secours, le 15 est idéal car il permet d'effectuer les gestes immédiatement; le 15 cherchera les meilleurs moyens disponibles, et les plus rapides pour traiter la demande, qu'ils nécessitent des matériels spécialisés ou non :
    • pompiers, notamment sur les routes en cas d'accident avec risque d'incendie ou besoin de désincarcération (cependant les véhicules de pompiers sont faiblement ou pas médicalisés)
    • police, gendarmerie ou véhicules d'intervention routière (sur autoroute) pour assurer la sécurité des lieux et des personnes présentes (victimes, témoins et sauveteurs).
    • véhicule d'assistance médicale (SAMU)
    • médecins de garde du secteur (mobilisés par la police ou la gendarmerie locale)
    • autres médecins du secteur privé
    • centre anti-poison régional
    • urgence psychiatrique
    • recherche et alerte d'un service hospitalier pour accueillir la victime avec des moyens de soin plus important
    • services publics de l'énergie (EDF, GDF, etc.) pour la sécurité des réseaux et les coupures éventuelles de l'alimentation, ou les interventions urgentes (fuites de gaz, lignes électriques à terre)
    • services publics et privés de transport (pour les évacuations obligatoires, ou l'intervention en montagne)
    • services préfectoraux ou de l'État (en cas de plan rouge avec un nombre potentiel important de victimes, par exemple en cas d'incendie important, d'accident industriel, d'inondation, de carambolages routiers, d'accidents de transport en commun)
    • autres services d'intervention (hélicoptère, plongeurs, et brigades fluviales...)
    • moyens d'intervention spécialisés privés (secours en mer, grues, pompes, moyens de génie civil de construction ou de démolition, prévention de risques chimiques et industriels...)
    • service d'alerte obligatoire des médias au plan régional ou national (radios, télévision...) pour prévenir l'extension du risque;
    • éventuellement armée (avec un grand nombre de victimes et une coordination sur un territoire très étendu dont les accès doivent être protégés); mais à ce stade de toute façon, tous les services sont appelés en même temps, et c'est la Sécurité Civile et l'État qui réserve une part importante des moyens de communication disponibles (priorité qui peut suspendre les autres activités commerciales des opérateurs de télécommunication, mobilisés également pour router le plus efficacement possible les appels d'urgence) et coordonne l'action à grande échelle.
  • (2) en l'absence de tout secouriste formé aux premiers gestes, le 18 reste la meilleure solution pour faire venir un tel secouriste sur place (toutefois, n'étant pas forcément médecin, il ne pourra pratiquer parfois que les gestes de premier secours, et aura de toute façon besoin aussi d'un service médical d'urgence, et les pompiers ne peuvent y faire appel efficacement si la situation d'urgence est mal décrite par le témoin qui les appelle). Les pompiers sont coordonnés par département et nationalement via la Sécurité Civile (qui dispose des moyens d'intervention techniques plus compliqués, comme les hélicoptères, navires de secours, avions de lutte contre les incendie de forêt, centres d'alerte téléphonique pour prévenir les inondations et catastrophes naturelles) qui fait le lien aussi avec le 112 (service d'urgence universel européen).
  • (3) le 112 (accessible gratuitement depuis tous les téléphones quelle que soit la technologie) reste la solution uniquement dans des lieux loin de tout téléphone fixe accessible, sans bornes d'appel proche, quand on n'a pas d'autre moyen. Mais ces appels sont compliqués à gérer et sont gérés par département et non localement. La durée d'intervention est plus longue. À terme, le 112 et le 15 devraient fusionner pour un meilleur service, mais il reste encore du travail pour que le 112 mobilise efficacement les moyens techniques spécialisés locaux des pompiers et ceux départementaux et nationaux de la sécurité civile. Le 112 est aussi le service qui coûte le plus cher à la collectivité en termes de prix par intervention, alors que le 15 est le plus efficace dans la majorité des cas relatifs au risque médical vital.



La formation individuelle aux premiers secours d'au moins 20% de la population résoudrait bien des problèmes: les pompiers ne sont pas spécialisés dans le secours médical d'urgence et leur compétence dans ce domaine est nécessairement plus limitée, et ils font presque systématiquement appel aux autres services médicaux d'urgence. Hors le temps pour eux de faire venir sur place un véhicule du SAMU (départemental) ou de recherche d'autres services médicaux n'est pas de leur ressort et est trop long: ils conduisent presque systématiquement les victimes à l'hôpital, sans pouvoir pratiquer de réanimation (seulement les gestes de base pour la survie) ce qui n'est pas forcément la meilleure solution. Tant qu'ils ne sont pas sur place, ils peuvent difficilement appeler le médecin coordinateur du 15 pour trouver un service médical approprié et ils ne peuvent même rien diagnostiquer, même sommairement.

Aussi, il n'est pas rare que les pompiers demandent de raccrocher une fois l'appel enregistré et localisé et d'attendre au téléphone qu'un médecin du 15 appelle et coordonne le début de l'intervention d'urgence, même imparfaite... C'est une perte de temps pour l'urgence vitale, et les pompiers arrivent alors trop tard pour intervenir avec les premiers gestes efficaces.


Note:

Avec l'évolution des pratiques et des protocoles, il est nécessaire de réactualiser les propos ci-dessus concernant le domaine d'intervention des sapeurs-pompiers:

  • En effet, dans les grandes villes les sapeurs-pompiers sont renforcés par un médecin sapeur-pompier (MSP) de garde et/ou par un infirmier sapeur-pompier (ISP) protocolé. Ainsi il n'est pas systématiquement nécessaire de demander une médicalisation par le SAMU, celle-ci pouvant se faire par le personnel du SSSM (service de santé et de secours médical des sapeurs-pompiers).
  • Concernant les arrêts cardio-respiratoires, les sapeurs-pompiers sont habilités à utiliser un DSA, un cardio-pompe et l'oxygénothérapie, ce qui dépasse le domaine du simple secourisme.
  • Quoi qu'il en soit, la politique du "stay and play" fait que sur un ACR dans la plupart des cas, une équipe de sapeurs-pompiers sera engagée pour la rapidité d'intervention et une équipe SAMU ou MSP/ISP pour la médicalisation.


Avec plus de personnes formées aux gestes de survie, on pourrait mobiliser des services de secours médicaux de meilleure qualité, et les gestes vitaux pratiqués par les personnes formées permettent de gagner un temps précieux et d'assurer une meilleure récupération post-traumatique (notamment car ils évitent souvent la perte de conscience prolongée et limitent les dégâts irréversibles qui se produisent en quelques minutes sur le cerveau pour les détresses cardio-respiratoire ou une dizaine de minutes pour les hémorragies sérieuses qui conduisent aussi à la détresse cardio-respiratoire mais aggravée car elle nécessite absolument une transfusion sanguine pour refaire partir le système circulatoire).

Aussi, un sauveteur formé, s'il peut assister immédiatement une personne dans un environnement où elle et lui ne sont pas en danger n'a pas besoin du moyen des pompiers, alors que l'assistance médicale reste toujours nécessaire, même en l'absence de traumatisme visible (l'état de choc lié à un accident a des conséquences retardées pouvant être grave dans les heures qui suivent, et il est nécessaire de placer la victime sous surveillance médicale pendant au moins une demi-journée, et certaines fractures ou lésions ne sont pas douloureuses immédiatement et peuvent provoquer des hémorragies internes complètement insensibles par le patient).

Voir aussi

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