- Point de compression
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Les points de compression sont des techniques d'arrêt des hémorragies (saignements abondants) à distance. Ils consistent à comprimer l'artère amenant le sang à la blessure contre un os.
Leur utilisation est controversée. En effet, il s'agit d'une compression d'une artère principale, or, généralement, c'est une artère ou une veine périphérique qui est touchée, on « assèche » donc toute la partie sous-jacente sans arrêter le saignement (le membre se vide). D'autre part, les artères principales sont associées à deux veines collectrices dans l'aponévrose ; si l'on comprime l'artère, on comprime également les veines, on empêche donc le retour veineux, on augmente donc la pression sanguine dans le membre, ce qui accélère la perte de sang (même si le volume compris dans le reste du corps reste constant). Ils ont de fait été quasiment abandonnés au profit d'autres techniques. En France, ils ne sont plus du tout utilisés en secourisme.
Par ailleurs, ces techniques ne sont pas des fins en soi, elle s'intègrent dans une démarche de premiers secours : ce n'est pas le geste seul qui va sauver, mais toute la démarche protection-bilan-geste de premiers secours-alerte.
Les points de compressions étaient recommandés lorsque l'appui manuel direct est impossible ou inefficace, par exemple :
- la blessure est trop grande pour être couverte par la main ;
- la blessure comporte un corps étranger, qu'on n'enlèvera sous aucun prétexte (on peut également placer appuyer avec une main en amont et une main en aval du saignement, à proximité du corps étranger, ce qui est moins problématique) ;
- on voit l'os brisé sortir de la blessure (fracture ouverte) ;
- la partie qui saigne est inaccessible (par exemple coincée sous un objet lourd) ;
- le sauveteur ne peut pas appuyer ni avec sa main gauche, ni avec sa main droite car il a une plaie ouverte à chaque main et ne peut pas se protéger (il n'a pas de sac plastique, pas de gant).
En France, désormais, lorsqu'une compression directe n'est pas possible, une personne non entraînée doit appeler le SAMU. Un secouriste titulaire du PSE1 ou un personnel médical ou paramédical pourra, quant à lui, poser un garrot.
Les points de compression ci-dessous étaient enseignés lors des anciennes formations de secourisme, notamment le brevet national de secourisme (BNS), l'AFPS et le CFAPSE. Le programme des formations actuelles ne comprend aucun point de compression.
Sommaire
Hémorragie au cou
Le seul geste efficace face à une hémorragie au cou est le point de compression carotidien, à la base du cou. Il consistait à pincer l'artère carotide contre la colonne vertébrale. Pour cela, on se plaçait du côté de la blessure, pour glisser la main sous la nuque, le pouce contre l'épaule ; puis on venait chercher le creux du cou, pour appuyer avec le pouce en direction de la colonne vertébrale.
Vous pouvez vous entraîner à trouver le creux du cou sur vous-même. Pour cela, mettez vos doigts sur le devant du cou (sous le menton), au milieu ; vous sentez sous vos doigt le « tuyau » qui amène l'air aux poumons, (le larynx, la pomme d'Adam, et en bas la trachée). Faites glisser vos doigts sur le côté, vous allez sentir un creux, entre le larynx et le muscle du cou, c'est à cet endroit qu'il faut appuyer.
Hémorragie au membre supérieur
Lorsque la blessure se situe sur le membre supérieur (bras, avant-bras, main), il existe trois points de compression pour arrêter le saignement à distance.
Le premier est le point de compression huméral, il consiste à appuyer sur la face interne du bras (entre la blessure et l'épaule, au-dessus du coude). On comprime l'artère humérale contre l'humérus (os du bras) avec le pouce ; pour cela, on place la main sous le bras de la victime (victime allongée) paume vers le haut, on met le pouce entre les muscles du dessus (biceps) et du dessous (triceps) du bras, et on tourne la main pour appuyer le pouce.
La seconde technique est le point de compression sous-clavier, dans le creux de la salière. Il est peu utilisé car le point de compression huméral est beaucoup plus simple.
La position du sauveteur est importante, il se place :
- à côté de la victime (côté blessé), au niveau de la tête ;
- en regardant en direction des pieds (il est parallèle à l'axe de la victime) ;
- genou côté tête au sol, l'autre genou relevé (position du trépied).
Cette position permet de bien appuyer dans la bonne direction et elle est suffisamment confortable pour être tenue plusieurs dizaines de minutes.
La paume de la main la plus proche de la victime se place sous l'omoplate de la victime (l'autre main, la plus proche de la blessure, est ainsi libre pour pouvoir faire un garrot si nécessaire). Le pouce longe le cou, passe par-dessus l'épaule et s'enfonce en passant sous la clavicule, dans le creux de la salière, en appuyant en direction des pieds — on comprime ainsi l'artère sous-clavière contre la première côte, à l'endroit où l'artère sort de la cage thoracique. Le coude du bras effectuant le point de compression s'appuie sur la cuisse, c'est donc la poussée de la cuisse qui réalise la compression, les muscles du bras se reposent.
Il peut arriver que l'on pince ainsi un faisceau de nerfs de la victime, ce qui peut être douloureux pour elle, mais le principal est l'efficacité, c'est-à-dire l'arrêt de l'hémorragie.
La troisième technique est le point de compression axillaire, dans l'aisselle.
Sa réalisation est particulièrement simple. Elle consiste à empaumer l'épaule par en dessous, et à enfoncer les deux pouces dans l'aisselle, en poussant en direction de la tête. On comprime ainsi l'artère contre l'épaule. Le schéma montre la réalisation sur une victime allongée et assise.
Il existe un quatrième point de compression permettant d'arrêter les hémorragies de l'avant-bras : le point de compression au pli du coude. Il consiste à appuyer dans le pli du coude pour comprimer l'artère humérale. Il n'est pas enseigné aux premiers secours en France.
Hémorragie au membre inférieur
Lorsque la blessure se situe sur le membre inférieur (cuisse, jambe, pied), on dispose de deux points de compression.
Le premier est le point de compression fémoral, dans le pli de l'aine. On comprime l'artère fémorale contre le fémur (os de la cuisse) ou le bassin, en appuyant le poing fermé, bras tendu, au milieu du pli de l'aine (pli de flexion de la cuisse).
Il existe un deuxième point de compression consistant à appuyer sur la face interne de la cuisse, entre la blessure et l'aine. Il consiste à comprimer l'artère fémorale contre le fémur. Il n'est actuellement pas enseigné en France.
Si la blessure se situe à la jambe ou au pied, on peut également effectuer un point de compression dans le creux poplité. Il consiste à empaumer le genou par derrière et à enfoncer les deux pouces dans le creux poplité, en direction de la rotule. Ainsi, on comprime l'artère contre le genou. Il est peu pratique du fait de la position, mise à part pour une victime à plat-ventre ou sur le côté. Il n'est pas enseigné en France actuellement.
Voir aussi
Bibliographie
- page 39 et suiv. du Guide national de référence - Formation aux premiers secours (GNRFPS), Direction de la défense et de la sécurité civiles, Bureau de la formation et des associations de sécurité civile, éd. ministère de l'Intérieur (France), 2001, téléchargeable sur le site du ministère de l'Intérieur (PDF, 211 pages, 1,3 Mo)
Liens internes
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