- Potale
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Tradition remontant au XIVe siècle, une potale était au départ, une niche à larmier creusée dans un mur mitoyen pour s’assurer de sa propriété[1].
Le terme potale en Belgique, désigne une niche contenant une statuette protectrice.
Ce mot provenant de la langue wallonne dans laquelle sa signification originelle est petit trou (potè) est passé à la langue française[2].
Les potales peuvent être de plusieurs types et formes en fonction du lieu où elles sont placées et de la fonction qu’elles sont censées remplir, et constituées de différents matériaux. Certaines remontent au Moyen Âge, où elles faisaient l’objet de dévotion à la vierge ou aux saints réputés comme apportant leur protection contre différentes maladies ou calamités.
En raison de leur valeur esthétique ou historique, de nombreuses potales sont considérées comme faisant partie du petit patrimoine et sont protégées par des arrêtés de classement.
Sommaire
Différents types de potales
Dans les villes et villages, les potales sont généralement intégrées sous forme de niches aux constructions dont elles constituent un élément architectural. À l’intérieur des maisons elles sont un petit autel dédié à un saint protecteur. En façade, placées au-dessus de la porte d’entrée, elles apportent leur protection aux habitants de la maison. Certaines surmontent les arches qui ferment les ruelles. Sur les quais, leur protection couvre à la fois les marins et leurs bateaux du naufrage ainsi que les citadins des maladies, peste ou choléra, souvent propagées par les voies fluviales. Elles ponctuent parfois l’itinéraire d’une procession, comme c’est le cas des célèbres potales de bois du quartier d’Outremeuse à Liège.
Dans les campagnes, elles prennent souvent la forme de bornes-potales, ou potales sur pied, édicules constitué d’une colonne surmontée d’une ou plusieurs niches. Parfois à trois faces, mais très rarement deux: à Poucet[3] datée de 1667 ou quatre à Tourinne-la-Chaussée: anciennement placée le long de la voie romaine il pourrait s'agir de la récupération d'un monument plus ancien[4]. Elles sont placées à un carrefour, au bord d’un chemin pour la protection des voyageurs ou au bord d’un champ pour assurer de bonnes récoltes. Elles remplissent aussi fréquemment la fonction de point de repère.
Elles peuvent aussi être constituée de simples planches de bois et accrochées au tronc d’un arbre, ou encore d’une statuette placée dans un arbre creux.
Les potales ont parfois été érigées en commémoration d’un événement ou en remerciement pour une guérison. Elles prennent alors valeur d’ex-voto.
Particularités régionales
Dans le Pays de Herve, le village de Saint-Hadelin, pour marquer sa différence avec le village voisin d'Olne — où étaient accueillis des protestants fuyant la contre-réforme —, a quasiment orné tous ses bâtiments d'une potale en pierre[5] au-dessus du linteau[6] pour marquer sa fidélité au culte catholique et sa dévotion à la Vierge.
Article détaillé : Architecture et Patrimoine du ban d'Olne.En Hesbaye, dans la région de Hannut — probablement vestige d'un pèlerinage — est signalé un groupe d'une dizaine de potales en pierre[7],[8] sur pied, typiquement à trois faces et symbolisant probablement la Trinité. Certaines portant le chronogramme de l'abbaye de Val-Notre-Dame ainsi que la représentation de Notre-Dame de Hal et datée de 1730 à 1817 semble attester l'hypothèse d'un pèlerinage[9].
Il ne semble pas y avoir d'explication rationnelle quant au choix des saints qui étaient très populaires: Saint-Donat, Saint-Eloi, Saint-Hubert ou encore Saint-Roch [10].
Elle ressemble parfois à des travaux d'ébenisterie, comme les horloges à gaine[11].
Voir aussi
Notes et références
- Moutschen J-Ph, Dumont B. & all Visages d'Olne, 2006
- Haust J., Dictionnaire du wallon liégeois, 1942
- in Potale de Hesbaye Liégeoise de Bury Charles: Province de Liège Tourisme, 126, 1973, pp.15-16
- Comanne J, ibiden vide infra
- calcaire dinantien
- ibidem Moutschen J-Ph. & all, 2006
- calcaires bioclastiques
- Wanze (circa 1730), Braives (1790), Lens-Saint-Remy (circa 1774), Ambresin (1806), Bertrée (1771), Crehen (1817), Tourinne, Hanret, Thisne (1836) et Liers
- Wanze, Braives, Lens, Ambresin, Bertrée, Crehen
- Commanne Jacques, A propos de quelques potales à plusieurs niches de Hesbaye, in BSR Vieux-Liège, Janvier-Mars 1985, pp 1-8
- Commanne Jacques, Potalles de Vinalmont (sic) in BSR Vieux-Liège (ref?) pp 148-149 et Notes sur l'architecture et la sculpture en Hesbaye in BSR Vieux-Liège 224, 1984, p. 453
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