- Poche (sac plastique)
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Sac plastique
Le sac plastique ou sac de caisse est un sac offert, vendu ou prêté par les commerces à leurs clients pour faciliter le transport de leurs achats. Il est, à ce jour, composé essentiellement de polyéthylène.
Sommaire
Fabrication
Les sacs plastiques sont obtenus par extrusion gonflage, le procédé simple bulle. On extrude un tube qui est ensuite gonflé par de l'air (et/ou étiré) ; on forme ainsi une gaine de film plastique qui va pouvoir être bobinée pour être ensuite imprimée, découpée et soudée si besoin. Le sac le plus courant, appelé le « sac bretelle », a un coût de vente en sortie d'usine de 1 centime d'euro pièce.
Évolution
Jusque dans les années 1960, chacun faisait ses courses avec son cabas. Dans les années 2000, après plusieurs décennies de générosité, la plupart des supermarchés habituent progressivement leurs clients à se passer de sacs gratuits ou à réduire leur consommation. Cela leur permet de faire des économies, de faire une bonne communication sur la thématique environnementale et d'éviter la mise en place de mesures gouvernementales contraignantes telles qu'une taxe comme décidée en Irlande. D'après Michel-Édouard Leclerc, qui a initié en 1996 la suppression des sacs plastiques dans les centres E.Leclerc en France, l'opération lui a coûté plus cher que les économies réalisées en magasin, à cause des dépenses publicitaires et de communication. Il convient cependant de mentionner que, comme en Irlande, les grandes surfaces vendront davantage de sacs poubelles puisque bon nombre de sacs de caisse jouaient ce rôle.
En décembre 2005 une loi votée par l'assemblée nationale française fixe à 2010 la date à laquelle tous les sacs plastiques non biodégradables devront être interdits. Cependant, en décembre 2006 la commission européenne estime que ce texte n'est pas conforme à la directive 94/62/CE qui exige une valorisation des déchets d'emballage sans imposer le compostage.
Contestation
Leur usage massif par les supermarchés a conduit certaines zones telles que la Corse à prendre des mesures contre les sachets plastiques car, abandonnés dans la nature, ils défiguraient le paysage.
Depuis, il y a eu un vote à l’Assemblée Nationale française le 11 octobre 2005 qui interdit la commercialisation et la distribution de sacs plastiques de caisse au 1er janvier 2010 et un amendement d’orientation agricole a été approuvé voté pour promouvoir la recherche sur les matières 100% biodégradables.
De même à Mayotte, les sacs plastique à usage unique sont interdits depuis le premier janvier 2006 par arrêté préfectoral. En effet, en France chaque année 15 milliards de sacs de sortie de caisse sont distribués dans les magasins, soit environ 500 sacs par seconde et 83 000 tonnes de déchets à éliminer. 150 millions de ces sacs (soit un sac sur cent) finissent sur le littoral français et sont à l'origine de la mort de certains animaux qui s'étouffent en essayant de les manger, en particulier les tortues et les mammifères marins qui les confondent avec des méduses ou des céphalopodes (calmars par exemple). Un sac de caisse est fabriqué en 1 seconde, a une durée moyenne d'utilisation de 20 minutes et mettrait 400 ans à se décomposer dans la nature.
L'utilisation du sac de caisse en guise de sac poubelle peut certes produire de l'énergie s'il est incinéré, mais le meilleur déchet reste celui qu'on ne produit pas. Le sac a consommé des ressources (énergie, pétrole raffiné, encres...) pour être produit, autant éviter de les gaspiller. Il convient cependant de préciser que selon Hugo Verlomme[1] : « (...) contrairement à ce que l'on pourrait croire, ils [les sacs plastiques de caisse] ne représentent que 1,4 % des 5,6 millions de tonnes de plastique consommées en France ».
Par ailleurs, l'ensemble de la production mondiale des matières plastiques n'utilise en tout et pour tout que 4% de la consommation annuelle de pétrole.
Les alternatives
Les polyéthylénes oxo-biodégradables
Il y a de nombreux termes pour caractériser les plastiques dégradables : « dégradable », « totalement dégradable » et « oxo-biodégradable ». Tous ces termes se ressemblent et intègrent une technologie identique à celle utilisée par les PE additivés.
La caractéristique commune est une dégradation primaire basée sur une oxydation, accélérée par l’action combinée de la lumière, de la chaleur, du stress mécanique et de l’oxygène.
Les autres terminologies sont « biodégradable », et « hydro-biodégradable ». Ces termes définissent les modes de dégradation basées sur la présence d’un environnement biologique actif, par exemple le compost, où la destruction et la consommation du matériau sont basés sur l’activité microbienne.
Des produits oxo-biodégradables se décomposent dans la majeure partie des environnements y compris celui des produits biodégradables. L’inverse n’est, par contre, pas nécessairement vrai.
Le polyéthylène (PE) n’est pas naturellement biodégradable.
Un agent pro dégradant est introduit dans le mélange au moment de la fabrication. Celui-ci va modifier le comportement du film plastique pour le rendre oxo-biodégradable. En favorisant chimiquement la rupture des chaînes moléculaires hydrocarbonées composant la matière, il devient oxydable par l’air, la chaleur puis biodégradable et bio assimilable.
En cas d'abandon dans la nature, au bout de 14 à 16 mois (cette durée est programmable) suivant les conditions climatiques, il devient fragmentable, fragile, il perd ses propriétés mécaniques et cesse d'être un polymère, il devient hydrophile et biodégradable, c'est-à-dire assimilable par les micro-organismes présents dans le sol, jusqu'à sa disparition totale.
Ce phénomène, appelé oxo biodégradation, commence dès la fabrication ; il est irréversible. Il conduit à une dégradation totale du produit additivé à l’issue de la période programmée d’utilisation ne laissant que de l'eau, du C02 et une biomasse.
Les additifs entrant dans la composition des films plastiques ont subi des tests sévères par différents laboratoires européens spécialisés dans leur domaine afin de garantir l’absence d’effets nocifs sur l’environnement.
Certains produits additivés sont aptes au contact alimentaire (UE et USA)[2] et les tests de biodégradation effectués selon la norme EN 13432 en garantissent la totale disparition. La biodégradation, souvent mise en cause, est désormais prouvée par de nombreuses publications et a été déterminée selon les protocoles prévus par les normes ISO. Toutefois ces films, de par la plus faible émission de CO2 lors de la biodégradation, ne sont pas certifiés à ce jour par la norme EN 13432. Néanmoins ces films sont compostables car les thermo-inducteurs qu'ils contiennent permettent de satisfaire les tests de désintégration prévus par les normes de compostage en garantissant des composts de très bonne qualité.
Le Néosac
Le Néosac, invention d'origine française, est un sac en polyéthylène additivé qui est, d'après ses promoteurs, biodégradable. Il a la même résistance mécanique que le sac classique mais sa composition chimique le rendrait « biodégradable » car il se fragmente en morceaux de plus en plus petits jusqu'à disparaître au bout d'environ 3 mois.
Les écologistes doutent de la réelle biodégradabilité de ce nouveau polyéthylène additivé et reprochent au Néosac de laisser dans la nature des particules en plastique, peut-être invisibles, mais potentiellement nocives.
En effet, si la bio-assimilation des particules de polyéthylène (PE) est reconnue possible, c'est-à-dire qu'il est possible que ce polymère se découpe en fragments suffisamment petits pour passer les membranes des micro-organismes présents dans le sol voire l'eau. Or il n'existe aucune étude attestant de l'innocuité du polyéthylène en cas d'accumulation dans la chaîne alimentaire néanmoins les tests actuels ne permettent pas non plus d'affirmer le contraire . L'argument des promoteurs du Néosac est qu'il acquiert sa biodégrabilité par oxo-dégradation. L'oxo-dégradation est un processus de fragmentation sous l'effet de la chaleur et de la lumière, que l'adjonction d'additifs dans le PE permet d'accélérer et de maîtriser (1 an en usage normal, quelques mois en pays tempérés à dans l'environnement) dans le cas du Néosac. Le second problème soulevé par les écologistes est la nocivité potentielle des additifs inclus dans le Néosac, car la précédente génération de PE additivé, utilisé pour le paillage agricole, utilisait des dithiocarbamates, comme additifs favorisant la fragmentation, qui sont désormais interdits. Il existe à ce jour quatre sels de métaux capables d'induire l'oxo biodégradation que l'on retrouve normalement dans la nature les végétaux et les poissons.
Par ailleurs, l'emploi du néologisme biofragmentation (qui n'est pas dû à l'association Néosac mais à la presse) pour parler de l'oxo biodégradation est trompeur : la biofragmentation est présente y compris sur les produits a base de ressources végétales. L'une est chimique, l'autre est effectuée par hydrolyse.
L'amidon de maïs
Une invention d'origine italienne permet de fabriquer des sacs grâce à une combinaison entre de l'amidon de maïs et un polyester aliphatique aromatique d'origine pétrolière. Le procédé de fabrication et les machines de production sont les mêmes qu'avec le polyéthylène, sauf que la matière première est remplacée par des granulés obtenus à partir de l'amidon de maïs. Celui-ci est garanti, selon les fabricants, sans OGM ce qui est invérifiable pour les produits importés. Les sacs produits ressemblent à ceux en plastique mais n'ont pas les mêmes caractéristiques de résistance mécanique. Ils sont en effet sensibles à l'humidité et donc inaptes au transport des matières trop chargées en eau. Leur fabrication dégage une odeur biscuitée. Ces sacs sont donc partiellement d'origine végétale (+/- 30%) et partiellement d'origine pétrolière (+/- 70%). La part d'origine pétrolière est nécessaire à la souplesse du produit, elle est absente des produits rigides de type barquette. Les sacs sont totalement biodégradables en quelques mois, mais génèrent une forte eutrophisation des eaux (micro algues vertes qui tuent la faune). D'autre part, le coût de fabrication actuel est trois fois supérieur à celui du polyéthylène. Le Mater-Bi, nom commercial des granulés à base d'amidon de maïs et copolymère, permet par ailleurs de fabriquer la plupart des produits actuellement en plastique. Il existe également des procédés faisant appel à d'autres grains ou à de l'amidon de pomme de terre.
Régionalisme
On désigne souvent par poche ou pochon le sac en plastique, dans les régions du midi de la France.
En Franche-Comté, en Lorraine et en Suisse romande, on parle de cornet ou éventuellement de cornet plastique.
On parle aussi de bourse en Roussillon ou de "nylon" a Marseille.
Collection
L'Association des Collectionneurs de Sacs Plastique Publicitaires (ACSPP) a entrepris de médiatiser une collection unique au monde de 24 000 sacs plastique publicitaires (SPP) pour conserver cet objet, promis à une probable disparition, et lui rendre l'hommage qui convient.
Son fondateur a commencé la collection en 1984, elle est officialisée dans le Guiness des records de 2001 . Comme gage de perennité il a créé l'association " ACSPP" en 2002 à Toulon.
Un collectionneur de sac plastique est un saccuplastikophile.
L'ACSPP communique sur le sujet, récemment le 2 juin 2009, avec le concours de la mairie de Toulon, elle a organisé une conférence sur le thème : « Le sac plastique publicitaire, coupable ou victime ? »[3]. A cette occasion un livre blanc Les sacs de caisse et l'environnment a été mis sur le blog Collection de sacs plastique publicitaires.
Notes et références
- ↑ La Guerre du Pochon (Editions Yago, juin 2006)
- ↑ Sacs plastiques dégradables
- ↑ Le sac plastique publicitaire, coupable ou victime ?
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Comparaison de l'écobilan de différents types de sacs de caisse
- Étude sur des composts en polyéthylène additivé
Catégories : Sac | Emballage
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