- Photios de Constantinople
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Photios Ier de Constantinople
Pour les articles homonymes, voir Photios.Photios ou Photius (en grec Φώτιος / Phốtios ; en latin Photius), ou encore saint Photios patriarche de Constantinople (858-867 puis 877-886), fut un érudit et un homme d'État byzantin, né vers 810, mort après 893. L’Église orthodoxe le compte depuis la fin du Xe siècle parmi les saints et les Pères de l'Église : le Synaxaire de Constantinople mentionne sa fête à la date du 6 février. Les Latins l'ont longtemps décrit comme le principal responsable du schisme du IXe siècle. Les travaux de l'historien François Dvornik[1] ont largement fait justice au patriarche qui sut se réconcilier avec le pape Jean VIII et au savant d'exception sans lequel de nombreuses œuvres littéraires ne seraient pas parvenues jusqu'à nous.
Sommaire
Éléments biographiques
Né dans une famille noble — il serait le neveu du patriarche Taraise (784-806) — Photius acquit une culture encyclopédique et enseigna la philosophie, les mathématiques, la logique, la dialectique et la théologie, avant d'occuper, encore jeune, la position importante de protasekretis dans l'administration impériale. Il participa à une ambassade auprès des musulmans en 838, 845 ou 855.
Bien qu'étant encore simple laïc, il fut élu à la succession du patriarche Ignace lorsque celui-ci fut déposé en 858. Il jouissait du soutien de l'empereur Michel III et du césar Bardas. L'abdication d'Ignace ouvrit une lutte d'influence à l'intérieur de l'Église, le parti d'Ignace réussissant à obtenir le soutien du pape Nicolas Ier : en 863 ce dernier dépose Photius, qui riposte en décrétant la rupture avec Rome et exhorte dans une encyclique le roi Louis II à déposer le pape. Mais c'est Photius qui est condamné et exilé en 867, tandis qu' Ignace retrouve le trône du patriarcat constantinopolitain grâce au soutien de l'empereur Basile Ier qui a besoin de l'aide des Italiens contre les armées musulmanes.
Néanmoins, en 876, Photius est rappelé à Constantinople pour s'occuper de l'éducation des enfants de l'empereur. Et lorsqu'Ignace meurt en 878, c'est Photius qui est élu patriarche. L'année suivante, en novembre 879, un concile est réuni dans la capitale byzantine, auquel assiste le pape Jean VIII qui reconnaît formellement Photius comme patriarche, mais ne cède pas sur la question de la juridiction ecclésiastique sur la Bulgarie. La période d'hostilité qui s'ouvre après l'assassinat de Jean VIII à Rome est parfois considérée comme les prémices du schisme de 1054.
Dans le conflit qui oppose Basile à son fils Léon VI, Photius prend le parti du père et se retrouve donc de nouveau déposé et exilé à la mort de celui-ci en 886. Sa mort passe inaperçue et la date exacte n'en est pas connue.
Œuvre littéraire
Grand érudit, excellent connaisseur de la littérature antique, Photius est à l'origine d'un renouveau des études classiques dans la capitale byzantine. Il explique et commente des auteurs antiques, tel Aristote, et réunit le fruit de ces recherches dans son œuvre majeure la Bibliothèque, encore appelée Myriobiblon, dédiée à son frère Tarasios : il s'agit d'une collection de 280 codices (chapitres) consacrés à des auteurs antiques et chrétiens antérieurs, dont il cite des extraits ou donne des résumés. C'est grâce à cet ouvrage que l'on connaît les travaux de Ctésias, Memnon d'Héraclée, Conon, les œuvres perdues d'Arrien et de Diodore de Sicile.
Il est également l'auteur d'un Lexikon, une compilation des termes et expressions remarquables qu'il notait au cours de ses lectures. Tout comme le Myriobiblon, cette œuvre est antérieure au patriarcat.
En tant que patriarche, son activité littéraire est théologique : son ouvrage le plus connu est la Mystagogie du Saint Esprit, dans lequel il développe l'argumentation orthodoxe contre la doctrine du filioque.
Il est aussi l'auteur d'un traité contre les Pauliciens ; de Nomocanon et d'un recueil de 300 réponses exégétiques adressées à l'archevêque de Cyzique, Amphilochus, les Amphilochia.
Notes et références
- ↑ François Dvornik, Le schisme de Photius : histoire et légende, Paris, éd. du Cerf, coll. Unam Sanctam n° 19, 1950, 664 p., rééd. anglaise Cambridge University Press, 1970.
Bibliographie
Oeuvres de Photius
- Bibliothèque, trad. R. Henry, Les Belles Lettres, 2° tirage 2003. T. 1 : codices 1-83. T. 2 : codices 84-185. T. 3 : codices 186-222. T. IV : codices 223-229. T. V : codices 230-241. T.VI : codices 242-245. T. VII : codices 246-256. T. VIII : codices 257-280. T. IX : index par J. Schamp (524 p., 1991). En ligne [1]
- Mystagogie du Saint Esprit, Fraternité orthodoxe St Grégoire Palamas, Paris, 1991.
Études sur Photius
- Oxford Dictionary of Byzantium, s. v. Photios, vol. III, 1669.
- W. Buchwald e. a., Dictionnaire des auteurs grecs et latins de l'Antiquité et du Moyen-Âge, s. v. Photius, 674-676.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- La "Bibliothèque" de Photius, traduite en français , sur le site de Remacle
- Notice de l'encyclopédie catholique
- Vie de saint Photios, patriarche de Constantinople, par Despina Stratoudaki White, Longue biographie, complète, documentée par des extraits de Chroniques d'époque, illustrée par des miniatures & enluminures de ces mêmes documents.
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