Philippe Meyer (journaliste)

Philippe Meyer (journaliste)
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Philippe Meyer lors d'une réunion publique dans le cadre des élections municipales de 2008 à Paris

Philippe Meyer, né le 25 décembre 1947 à Germersheim en Rhénanie-Palatinat, est un journaliste (plus précisément un chroniqueur), un écrivain, un homme de radio et de télévision français.

Sommaire

Carrière

Après des études qui le conduisent à un doctorat de sociologie dans le domaine de la psychiatrie, Philippe Meyer consacre une dizaine d'années à la recherche au Centre de santé mentale (1969-1973) puis au Groupe d'étude des fonctions sociales (1973-1979). Il se tourne ensuite vers le journalisme.

Pendant plusieurs années, il anime le Journal à plusieurs voix de la revue Esprit et il collabore successivement à L'Express (1980-1986), au Point, à L'Événement du jeudi (1991-1994) et de nouveau au Point (1994-2002).

À la radio, il travaille depuis mars 1982 pour des stations de service public. Il a animé de nombreuses émissions sur France Culture, France Inter et France Musique, parfois simultanément, sur des thèmes très variés (musique classique et chansons, histoire des idées, déchiffrage de l'information, des médias et de l'actualité). On peut citer :

  • Télescopages (France Inter), de 1982 à 1989.
  • Allegro serioso (France Culture), diffusé le samedi à 18 h 50 dans les années 1984-1995.
  • Libre examen (France Culture), diffusé le samedi à 18 h 50 dans les années 1995-1998.
  • une chronique quotidienne (France Inter), diffusée à 7 h 45 entre 1989 et 2000 (Nous vivons une époque moderne puis Le progrès fait rage) dont il tire plusieurs livres. Il réalise aussi le portrait de l'invité politique jusqu'en octobre 1999.
  • depuis 1998 : L'Esprit public (France Culture) diffusée le dimanche matin entre 11 et 12 heures.
  • La prochaine fois je vous le chanterai[1] (France Inter), diffusée le dimanche, puis le le samedi de 12 h à 13 h. Émission musicale hebdomadaire où il fait partager à ses auditeurs sa passion et sa connaissance de la chanson jusque dans ses marges.
  • depuis septembre 2010 : une chronique quotidienne dans Les Matins (France Culture), La Chronique du toutologue ; chaque chronique débute invariablement par Auditeur sachant auditer, ça n'est pas pour me vanter, mais... et se termine par Le Ciel vous tienne en joie !

À la télévision, il a animé sur M6 une émission consacrée à la musique classique en 1987 (Revenez quand vous voulez), puis sur Arte, Anicroches. Pendant quelques mois (2000-2001), il s'est fait portraitiste de l'invité de l'émission L'Heure de vérité, développant son sens de la formule et son talent de pamphlétaire. Il a aussi collaboré à des documentaires pour la télévision, notamment le fameux De Nuremberg à Nuremberg de Frédéric Rossif, dont il a rédigé et enregistré le texte.

Depuis 1984, il est maître de conférences à Sciences Po où il a d'abord enseigné la sociologie des médias, et où, depuis 1997, il anime un séminaire consacré à Paris, son histoire et ses problématiques urbaines contemporaines. Il interrompt son enseignement en 2007.

Acteur au cinéma (Ça commence aujourd'hui de Bertrand Tavernier, L'Affaire Picpus de Jacques Fansten) et à la télévision (série Maigret, épisodes Un échec de Maigret et Signé Picpus), Philippe Meyer interprète aussi ses propres textes sur la scène : Causerie, un monologue sur l'humour joué au Théâtre Mouffetard en 1997, puis au Théâtre de la Ville en 1999 ; Paris la Grande (2001), spectacle de textes et de chansons consacrés à Paris, écrit à la demande du Théâtre de la Ville[2] ; L'Endroit du cœur (avec vue sur l'envers), une pièce de théâtre sur le thème de l'absence, mise en scène par Jean-Claude Penchenat. Pour la Comédie française (Studio Théâtre), il écrit et dirige en octobre 2010 Chansons des jours avec et chansons des jours sans.

Personnalité et engagements

Intellectuellement proche à la fois de Jean-François Revel, de Michel Rocard et de Pierre Desproges, Philippe Meyer est apprécié de ses partisans pour ses écrits résolument iconoclastes et pour son refus de toutes les formes de panurgisme (cf notamment son livre Démolition avant travaux). Ses détracteurs s'agacent de son ton ironique, de sa forme d'expression ostensiblement classique, et de sa façon de se tenir à l'écart des milieux et de pratiquer le dilettantisme.

« Affaire Duhamel »

Le 15 février 2007, deux des employeurs du journaliste Alain Duhamel (France Télévisions et RTL) décident de suspendre sa présence à l'antenne jusqu'à la fin de la campagne présidentielle française pour avoir exprimé, lors d'une réunion organisée à l'Institut d'études politiques de Paris devant les « Jeunes UDF », sa préférence envers un des candidats. Philippe Meyer réagit, et s'inquiète de ce que « n'importe quel journaliste amené, comme tout le monde, à exprimer ses choix (...) peut se retrouver dans la même situation ». À l'antenne de France Culture, le 25 février 2007, il appelle donc les journalistes chargés des affaires publiques à déclarer « sans haine et sans crainte pour quel candidat ils penchent ». Il ajoute « C'est en vertu de cette analyse que je déclare que, si je devais me rendre aux urnes ce dimanche, je voterais pour François Bayrou »[3]. Dans cette logique, il accepte, sans devenir membre du Modem, de prendre la tête de la liste présentée, dans le 5e arrondissement de Paris, par le mouvement de François Bayrou lors des élections municipales de 2008[4].

Élections municipales de 2008 avec François Bayrou

Le 10 janvier 2008, le MoDem annonce que Philippe Meyer sera tête de liste, pour les élections municipales de 2008, dans le 5e arrondissement de Paris[4]. Il obtient 14,3 % des voix au premier tour et maintient sa candidature au second tour, où il réunit 10,9 % des suffrages, face à Jean Tiberi (45 %) et Lyne Cohen-Solal (44,1 %)[5]. La gauche lui reproche d'avoir, par son maintien, contribué à la réélection de Jean Tibéri pour un cinquième mandat de maire du 5e - alors que l'arrondissement aurait pu, à cette occasion, changer de majorité[6].

Bibliographie

  • L'Enfant et la Raison d'État, Seuil, 1977
  • Le communisme est-il soluble dans l'alcool ? en collaboration avec son frère A. Meyer (1978), Seuil, coll. Essais (ISBN 2-02004-914-7)
  • Justice en miettes (avec Hubert Lafont), PUF, 1980
  • Le Nouvel Ordre gendarmique (avec Hubert Lafont), Éd. du Seuil, 1980
  • Québec, Éditions du Seuil, coll. Petite Planète, 1980
  • Heureux habitants de l'Aveyron et des autres départements français, Éd. du Seuil, 1990
  • Dans mon pays lui-même, Flammarion, coll. « Documents », 1993, 220 p. (ISBN 2-08066-825-0)
  • Pointes sèches, Éd. Points Seuil, 1993, 152 p. (ISBN 2-02022-508-5)
  • Eaux-fortes, Flammarion, 1995 et Le Livre de poche
  • Paris la Grande, Flammarion, 1997 et Folio, 2000
  • Chroniques matutinales, Seuil, 2000
  • Démolition avant travaux, Robert Laffont, 2002 et Pocket, 2004
  • Brusque Chagrin, Éditions de Fallois, 2005 et Le Livre de Poche, 2007
  • Du futur faisons table rase (chroniques), Gallimard, 2000
  • Un Parisien à travers Paris, Robert Laffont, 2009
  • Sanguines : Croquis politiques, Robert Laffont, 2011 (ISBN 9782221123263)[7]

À ces ouvrages, il faut aussi ajouter les nombreux recueils et « best of » de ses chroniques radios parus dans différentes éditions.

  • Martine Delahaye, « La prochaine fois je vous le chanterai », dans Le Monde télévision, 26 mars 2005
  • Armelle Cressard, « Un dilettante éclairé », dans Le Monde, 17 janvier 1999

Liens externes

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Notes et références

  1. Le titre de l'émission fait référence à une pièce de théâtre homonyme de l'auteur britannique James Saunders, mise en scène par Claude Régy au théâtre Antoine en 1966.
  2. disque Harmonia Mundi, Chant du Monde 2001
  3. Patrick Roger, « Philippe Meyer presse les journalistes d'afficher leur choix », dans Le Monde, 27 février 2007.
  4. a et b « Le MoDem annonce ses têtes de listes dans les 20 arrondissements parisiens », dans Le Monde, 10 janvier 2008.
  5. Résultats officiels - Municipales 2008, sur le site du Ministère de l'Intérieur.
  6. Cinq défaites pour Lyne Cohen-Solal sur leparisien.fr du 18 mars 2008
  7. François Bazin, « Philippe Meyer assassine les politiques » sur http://bibliobs.nouvelobs.com, 8/11/2011. Consulté le 8/11/2011

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