- Pharasman II d'Ibérie
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Pharasman II Kouel
16e roi d'Ibérie Règne 113/116-129/132 Dynastie Artaxiades Titre complet Roi d'Ibérie Prédécesseur Amazap Ier Successeur Rhadamiste Biographie Naissance Décès 129/132 Père Amazap Ier d'Ibérie Conjoint(s) Ghadana d'Arménie Descendance Rhadamiste
Liste des rois d'IbériePharasman ou Pharsman II dit Kouel (le Bon) était un roi de Karthli, c'est-à-dire l'antique Géorgie, de la dynastie artaxiade, de 116 à 132 selon la chronologie retenue par Cyrille Toumanoff[1] ou de 116 à 140 selon William E. D. Allen[2].
Sommaire
Biographie
Origines discutées et avènement
La version de Léonti Mroveli, historien géorgien du XIIe siècle, sur les origines du roi Pharasman II d'Ibérie est la plus communément accepté par la communauté historiographique actuelle. Celui-ci fait du roi d'Ibérie le fils unique de son prédécesseur Amazap Ier (r. 103-113). Cette tradition est suivie par d'éminents kartvelologues, tels que Cyrille Toumanoff et Marie-Félicité Brosset, mais d'autres ne s'accordent pas avec celle-ci. Ainsi, le passionné de généalogie Christian Settipani, qui base son travail sur une analyse détaillée des sources antiques notamment épigraphiques, identifie Pharasman comme le fils d'un certain roi Mithridate (r. vers 75-115). Cyrille Toumanoff identifie Pharasman II comme un descendant, par son père Amazap Ier, d'une longue lignée de rois appartenant à une branche de la dynastie artaxiade d'Arménie. De son côté, Mroveli, suivi par Brosset, le considère comme kartloside et descendant de la dynastie ayant originellement régné sur l'Ibérie.
Pharasman II accède au trône, d'après Vakhoucht Bagration, en 113. Cyrille Toumanoff, dont l'œuvre est généralement plus acceptée par les chroniqueurs actuels, cite 116 comme l'année de son avènement en tant que roi, date également reprise par William E. D. Allen. D'un autre côté, Christian Settipani ne fait monter le roi sur le trône qu'en 131. Cette diversité de versions montre que rien ne reste sûr au sujet de la chronologie de l'histoire de l'Ibérie au IIe siècle.
Enfin, les domaines sur lesquels règnent Pharasman restent également sujets à une question non-résolue. Les Chroniques géorgiennes parlent de Pharasman dans le cadre d'une succession de rois se partageant l'Ibérie historique, avec l'un dirigeant le sud et l'autre, le nord du pays. D'après les sources primaires, Pharasman II, tout comme son père, règne sur les territoires situés au nord du Mtkvari et centrés sur Armazi. Son co-roi serait alors Mihrdat (ou un autre Pharasman selon les sources). Marie-Félicité Brosset est le premier à douter d'une telle division égale entre rois, en raison des dates de règne identiques entre les deux souverains d'une génération à l'autre. Cyrille Toumanoff, quant à lui, oublie complètement cette version et affirme que Pharasman règne en fait sur la totalité de l'Ibérie. Cette théorie est par la suite acceptée par la majorité des historiens modernes, dont Nodar Assatiani.
Relations avec l'empire romain
Selon l'historien géorgien Nodar Assatiani, c'est sous le règne de Pharsman II que le royaume antique d'Ibérie, après avoir été l'allié de Trajan contre les Parthes, atteint son apogée, comme en témoignent ses relations avec Rome, et particulièrement aux contacts entre Pharsman II et les empereurs romains :
- Pharsman II refuse avec « une morgue dédaigneuse » l'invitation de l'empereur romain Hadrien lors d'un séjour de ce dernier en Asie mineure[3] ;
- le second contact entre les deux souverains se passe à Rome : selon l'Histoire Auguste, l'empereur Hadrien fait un présent somptueux au roi des Ibères (un éléphant), tandis que lors de la visite du roi à Rome, celui-ci offre à l'empereur des chlamydes d'or dont l'Auguste Hadrien se sert pour revêtir des condamnés à mort, pour ridiculiser Pharsman[4] ;
- vers 136, le roi d'Arménie Vologèse Ier envoie une ambassade à Rome pour se plaindre de l’inaction complice du roi Pharasman d'Ibérie envers les Alains qui multipliaient leurs dévastations au sud du Caucase, en Arménie, en Médie, et même en Cappadoce[5] ;
- la troisième et dernière entrevue entre le roi et un empereur se passe également à Rome mais cette fois avec Antonin le Pieux[6]. L'historien romain Dion Cassius précise par ailleurs que « lorsque Pharsman d'Ibérie arriva à Rome avec sa femme, Antonin le Pieux lui ouvrit ses domaines, lui permit de faire sacrifice au Capitole et fit installer sa statue équestre au temple de Bellone, il assista aux entraînements militaires de Pharsman, de son fils et des autres nobles ibères »[7].
Après cette visite à Rome, Pharsman II développe une grave maladie sur le chemin du retour, dont il meurt en 132 ap. J.-C. selon Cyrille Toumanoff[8]. Christian Settipani, comme William E. D. Allen d'ailleurs, plus logiquement en considération de l'année de l'avènement de l'empereur Antonin le Pieux, reportent la date de sa disparition après l'année 141 ap. J.-C.[9].
Alors que, selon Marie-Louise Chaumont, le roi reçu à Rome est bien Pharasman II[10], Cyrille Toumanoff, afin de maintenir la cohérence de sa chronologie, avance l'hypothèse que le « Pharsman » reçu à Rome sous Antonin le Pieux serait en fait son petit-fils Pharsman III[11], ce qui va à l'encontre de l'Histoire Auguste qui spécifie bien que c'est le même Pharsman qui a des contacts avec les empereurs Hadrien et Antonin le Pieux.
Guerre civile et mort
Famille et descendance
De son épouse nommée Ghadana, fille du roi d'Arménie[12],[13], il a eu un fils unique :
Héritage
Postérité
Autres
Sources
- Histoire Auguste, Vies d'Hadrien et d'Antonin le Pieux, Bouquins-Robert Laffont, Paris, 1994 (ISBN 2221057341).
- Nodar Assatiani et Alexandre Bendianachvili, Histoire de la Géorgie [détail des éditions] [présentation en ligne].
- Cyrille Toumanoff, Manuel de généalogie et de chronologie pour le Caucase chrétien (Arménie, Géorgie, Albanie) [détail des éditions].
- (en) Robert W. Thomson, Rewriting Caucasian History: The Medieval Armenian Adaptation of the Georgian Chronicles: The Original Georgian Texts and the Armenian Adaptation, Oxford University Press, 1996 (ISBN 0198263732), p. 60-64.
- Marie-Félicité Brosset, Histoire de la Géorgie, p. 71-74.
Références
- Cyrille Toumanoff, Manuel de généalogie et de chronologie pour le Caucase chrétien (Arménie, Géorgie, Albanie) [détail des éditions], p. 543.
- (en)William E.D. Allen, A History of the Georgian People, Routledge & Kegan Paul Ltd., Londres, 1932, réédition 1971 p. 376.
- Histoire Auguste, « Vie d'Hadrien », p. 36, notes 2 & 37.
- Histoire Auguste, « Vie d'Hadrien », p. 43.
- Dion Cassius, Histoire Romaine, Livre LXIX, chapitre 15, § 1-2.
- Histoire Auguste, « Antonin le Pieux », p. 101 : « Le roi Pharasman vint voir Antonin à Rome et se montra plus déférent à son égard qu'il ne l'avait été avec Hadrien ».
- Dion Cassius, fragments du Livre LXX, chapitre 15, § 3.
- Antonin le Pieux règne de 138 à 161. En fait, la date de son décès devrait être plus tardive car l'empereur
- Christian Settipani, Continuité des élites à Byzance durant les siècles obscurs. Les princes caucasiens et l'Empire du VIe au IXe siècle, Paris, de Boccard, 2006, 634 p. (ISBN 978-2-7018-0226-8), p. 397, tableau généalogique no 1.
- Aufstieg und Niedergang der römischen Welt), II, 9.1, 1976, p. 147 Marie-Louise Chaumont, « L'Arménie entre Rome et l'Iran : I de l'avènement d'Auguste à l'avènement de Dioclétien », dans
- (en) Cyrille Toumanoff, Chronology of the Early Kings of Iberia, Traditio 25 (1969), p. 17.
- Marie-Félicité Brosset, op. cit., p. 74.
- Cyrille Toumanoff, op. cit., p. 85, émet l'hypothèse qu'elle était une fille du roi Vologèse Ier d'Arménie.
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