- Perron (symbole)
-
Pour les articles homonymes, voir Perron.
Perron
Présentation Protection Patrimoine classé (1936) Géographie Pays Belgique Région Région wallonne Province Province de Liège Localité Liège Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Belgique
modifier
Le perron est le symbole de la justice du prince-évêque de Liège. Siècle après siècle, le perron s'est aussi affirmé comme le symbole des libertés et d'autonomie communale sous l'ancien Régime. C'est un pilori devant lequel :- on rendait la justice,
- on promulguait les règlements, les mandements et les édits,
- on publiait les prix
- on proclamait les bannissements, etc…
Il est constitué d'une colonne sur un socle, surmontée d'une pomme de pin et d'une croix. L'origine en est obscure et probablement païenne.
En Principauté de Liège, il fut le lieu où les lois et les règlements devaient avoir été proclamés en public pour être appliqués. Il était ainsi le symbole de l'autorité et de l'autonomie, d'abord du Prince-Évêque, puis plus tard de la ville. Au cours du XIVe siècle, les « Bonnes Villes » (celles possédant une charte communale) de la principauté ont aussi pu ériger leur propre perron. Huy, première ville d'Europe du nord à s'être vu attribuer une charte communale en 1066, possédait un perron dès 1235. Dès le XIIe siècle, le perron figurait sur les pièces de monnaie du Prince-Évêque de Liège Henri de Leez (issu de la noblesse de Grand-Leez).
Sommaire
Le perron liégeois
Au XIVe siècle, il fut intégré aux armoiries de la ville (il l’est toujours à ce jour).
L’interprétation des lettres L et G "accotant" le perron dans l'héraldique liégeoise à partir de la Renaissance est née du désir bien humain de donner un sens à tout.
À l’origine, ces deux lettres servent simplement à distinguer le perron de Liège de celui de Saint-Trond (S et T) et de quelques autres perrons d’autres bonnes villes du pays de l’Évêque (de Liège). Au Moyen Âge, on voit quelquefois des perrons liégeois entourés non pas des seules lettres L et G, mais de Lie Ge ou Ly Ge.
Une légende relativement récente[précision nécessaire] veut y lire Libertas Gentis, « Liberté du Peuple » puisque le perron symbolise, dans tout le pays de Liège, depuis le Moyen Âge, la droiture de la justice et la fierté des libertés. Cette interprétation plaît beaucoup aux Liégeois.[réf. nécessaire]
Le désastre de 1468
Charles le Téméraire, s'étant, après la Bataille de Brustem, emparé une première fois de la ville de Liège, impose la paix de St-Laurent par laquelle "le duc voulut que plus rien ne restât debout de l'antique constitution liégeoise, ni des libertés publiques, héritage d'un long passé". Le Perron, symbole des libertés et privilèges qu'il entendait ainsi anéantir, fut enlevé de son socle pour être transporté à Bruges, avec défense aux vaincus de le rétablir à jamais. Arrivé dans cette ville, le Perron fut exposé au point le plus apparent de la Bourse, pour témoigner vis-à-vis des foules étrangères qui y affluaient, de l'anéantissement de la nation liégeoise, coupable de s'être insurgée contre les visées dominatrices du puissant Duc d'Occident. Et pour que nul n'en ignorât, Charles le Téméraire fit graver sur le piédestal :
N'ELEVEZ PLUS VOS FRONTS SI HAUTAINS VERS LE CIEL !
PAR MA CHUTE, APPRENEZ QU'IL N'EST RIEN D'ETERNEL
SYMBOLE DE COURAGE ET DE GLOIRE, NAGUERE
JE PROTEGEAIS UN PEUPLE INVINCIBLE A LA GUERRE,
ET J'ATTESTE AUJOURD'HUI, VIL JOUET MEPRISE
QUE CHARLES M'A VAINCU, QUE CHARLES M'A BRISE !Le 5 janvier 1477, Charles le Téméraire trouve la mort devant Nancy. Le Prince-Évêque, Louis de Bourbon, qui s'était réconcilié avec les Liégeois, profita, peu après, de son séjour à Bruges, où il assistait au mariage de Marguerite de Bourgogne, pour obtenir le retour du Perron à Liège. Le 10 juillet 1478, après 10 ans d’exil, la population reçut le Perron avec de chaleureuses démonstrations d'allégresse qui atteignirent leur comble lorsqu'il réapparut sur le piédestal dont il avait été enlevé. Sur une des faces de ce dernier fut gravée une inscription commémorative en latin qui traduite dit :
LE PERRON QUE LIEGE REGARDE AVEC ORGUEIL
COMME L'EMBLEME SACRE DE LA PATRIE
FUT REPLACE SUR CE PIEDESTAL LE 10 JUILLET 1478.
LIEGE OU VIVENT LES ARTS, LIEGE NOUVELLE ATHENES,
CHARLES T'A RUINEE ET COUVERTE DE CHAINES !
LOIN DE TOI, PAR SON ORDRE A BRUGES EXILE,
J'Y SUIS RESTE DIX ANS, D'OUTRAGES ACCABLE.
MAIS CES TEMPS SONT PASSES DE SERVITUDE AMERE :
ME VOICI DE NOUVEAU SUR TON SEIN, O MA MERE !Le perron dans d'autres villes
Outre le perron de Liège, il en existe notamment à Bree, Hasselt, Herve, Huy, Saint-Trond, Sart (Jalhay), Stavelot, Stokkem, Theux, Tongres, Verviers,Visé et Maastricht. Celui de Waremme n'existe plus, mais voici sa description lors de son adjudication en 1734 à Andre Wilmar, "maitre ouvrier des pierres", pour remplacer un plus ancien : " Un peron de piere avec trois degrez en rondeur touts agrappé et un pied de stalle ; le premier degrez de neuf pied et demij en diametre avec neuf pouces de marche ; la piere dastalle de deux pieds et demij ou aproportion avec un demij rond en hault ; la colomme de huit pieds de haulteur denviron neuf pouces de grosseur et un boulle au bout sisselee avec un trou pour ij poser une baniere et deux chavee de chaux ; le tout au prix de vingt escus." [1]
Conseil de lecture
- DANDOY Albert (1885-1977), Le Perron de Liège, Art et folklore, 1954.
- PIRENNE Henri, Le conflit Liégeois-Bourguignon et le Perron Liégeois, Annales du congrès de Liége, 1932, 12 p.
Notes et références
- référence, Waremme, Reces du Magistrat, AELg
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Symbole
- Histoire de Liège
- Patrimoine classé à Liège
Wikimedia Foundation. 2010.