Pendule de go

Pendule de go

Pendule d'échecs

Pendule d'échecs classique. Les boutons sur la partie supérieure permettent de stopper l'une des pendules en activant l'autre.
Pendule d'échecs électronique permettant les cadences Fischer et Bronstein.

La pendule d'échecs un système de deux horloges couplées permettant de décompter le temps de réflexion alloué à chaque joueur dans les jeux de réflexion tels que le jeu d'échecs, le jeu de go, le shogi, le xiangqi, le scrabble.

Le système mécanique le plus courant prend la forme de deux horloges autonomes, chacune avec son propre cadran, insérées dans un même boîtier. L'horloge fonctionne comme un compte à rebours. Le blocage d'une horloge enclenche l'autre horloge, et réciproquement. Le blocage se fait en général au moyen d'un bouton sur la face supérieure de la pendule. Le dépassement du temps est manifesté par la « chute du drapeau », un petit indicateur coloré soulevé par l'aiguille des minutes quand elle approche de 12 heures et qui retombe au moment ou l'aiguille atteint le douze.

L'apparition des pendules électronique a permis l'introduction de décomptes plus complexes et - selon leurs auteurs - mieux adaptés au jeu : cadence Fischer, cadence Bronstein, mais aussi byo yomi pour ne citer que les plus connues. Les pendules électroniques permettent de programmer pratiquement n'importe quel type de décompte : les plus performantes actuellement sur le marché permettent ainsi de régler des séquences comprenant jusqu'à neuf périodes différentes.

Un joueur qui dépasse son temps de réflexion perd aussitôt la partie : il perd au temps. Cependant, quelques aménagements ont été adoptés en fonction des jeux. Aux échecs par exemple, son adversaire doit posséder suffisamment de matériel (pièces) pour mater.

Sommaire

Cadences du jeu d'échecs

Les échecs furent le premier jeu dans lequel le recours systématique à la pendule s'est imposé à tous les niveaux de la compétition. La Fédération internationale des échecs stipule très précisément les caractéristiques que doivent respecter les pendules (mécaniques ou électroniques) utilisées dans les tournois officiels. L'utilisation de la pendule prend deux formes principales, soit celle d'un temps total par partie, soit celle d'un certain nombre de coups pour une certaines durée.

Historique

À l’origine, les parties d’échecs se déroulaient sans limite de temps. Des joueurs prenaient un temps de réflexion excessif, soit parce que cela était conforme à leur tempérament, soit parce que face à une situation compromise, il ne se résignaient ni à jouer, ni à abandonner. On raconte que Paul Morphy opposé à Louis Paulsen en 1858 fondit en larmes, exaspéré par le temps que prenait son adversaire.

Une première tentative consista à utiliser des sabliers, mais le décompte de temps se faisait pour chaque coup séparément, ce qui n’est pas pertinent eu égard au rythme de la partie.

Le principe retenu postule qu’un certain nombre de coups doivent être joués dans un temps défini à l’avance. La pendule apparut lors du Deuxième tournoi international de Londres[1], formule qui fut confirmée lors du match Anderssen contre Steinitz en 1866, puis lors du tournoi de Paris en 1876. C’est en 1894, au tournoi de Leipzig, que fut adoptée la double pendule avec couplage mécanique.

Différentes cadences

Aujourd’hui, la FIDE[2] classe les cadences de la manière suivante[3] : les organisateurs de matches ou de tournois utilisent différentes cadences :

  • Cadence normale : c’est la cadence[4] utilisée en tournoi pour les parties comptant pour le classement Elo. Chaque joueur dispose d'au moins 2 heures pour jouer les 60 premiers coups. Par exemple en championnat du monde, la cadence est de 2h pour les 40 premiers coups, puis 1 heure pour jouer 20 coups, et enfin 15 minutes et 30 secondes d'incrément par coup, il n'y a plus d’ajournement. Dans beaucoup de tournois ou opens, la tendance est à la réduction de ce temps. En France, la cadence minimale pour la comptabilisation au classement Elo national est de 61 minutes KO.
  • Partie semi-rapide : chaque joueur dispose de 15 à 60 minutes, la notation des coups n'est pas obligatoire.
  • Partie rapide ou Blitz : moins de 15 minutes par joueur ; en général 5 minutes, les coups ne sont jamais notés.

Dans certain cas de départage, une partie blitz particulière (dite de mort subite) est organisée, les noirs disposant de 5 minutes, les blancs d’une minute supplémentaire, mais avec l’obligation de gagner.

Cadence Fischer

Dans le but d’éviter le zeitnot (manque de temps), Bobby Fischer imagina de rajouter un temps supplémentaire pour chaque coup joué (cela va de quelques secondes pour les parties blitz, à quelques minutes pour les parties lentes). Cet incrément de temps est souvent adopté dans les tournois, dans la dernière phase de jeu.

On distingue deux types de cadences :

  • cadence Fischer : brevetée par l'ancien champion du monde d'échecs, Bobby Fischer, cette cadence ajoute un certain temps supplémentaire pour chaque coup. Le temps non consommé est ajouté au temps total alloué. Un joueur rapide pourrait ainsi se retrouver au cours de la partie avec une réserve de temps supérieure à celle du départ.
  • cadence Bronstein : très proche du système précédent, la cadence Bronstein, inventée par le grand maître international russe David Bronstein, interdit cependant l'accumulation du temps non consommé pour le coup. Le joueur ne peut donc jamais voir son temps augmenter (le temps additionnel non consommé n'est pas crédité sur son compte).

Cadence du jeu de go

Article détaillé : byo yomi.

Autres jeux

Scrabble

Les pendules d'échecs sont également utilisés pour les tournois de Scrabble classique. Typiquement, chaque joueur dispose de 25 minutes pour placer toutes ses lettres. En français, si le joueur laisse écouler son temps, il n'a plus le droit de placer des mots et doit passer son tour jusqu'à la fin de la partie. Si les deux joueurs n'ont plus de temps, chaque joueur ôte la valeur de ses lettres de son cumul, et la partie est déclarée terminée.

En anglais, on utilise un autre système. Pour chaque minute supplémentaire, à partir de la première seconde de la minute, le joueur perd dix points. Après 15 minutes supplémentaires, le joueur perd automatiquement au temps. Il est donc nécessaire de compter le temps passé après que les 25 minutes soient écoulées.

Les pendules électroniques permettent les deux types de décompte.

Notes

  1. Cf. Gedeon Barcza, Laszlo Alfody et Jeno Kapu, Les Champions du monde du jeu d'échecs. Tome 1 : De Morphy à Alekhine, Grasset et Europe Échecs, Paris, 1959 (réimpr. 1984) (ISBN 224633411X), p. 97 
  2. Site officiel de la FIDE
  3. Réglement officiel de la FIDE
  4. [1]

Lien externe

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