- Adolf Anderssen
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Adolf Anderssen (1818 à Breslau, Royaume de Prusse - 13 mars 1879 à Breslau, Empire allemand) est un joueur d'échecs. Champion du monde officieux après un important tournoi tenu à Londres en 1851[1], il est considéré comme l'un des meilleurs représentants de l'école romantique[2].
Sommaire
Biographie
Il apprend le jeu d'échecs de son père à l'âge de 9 ans[3]. Passionné, il dévore toute la littérature échiquéenne qu'il peut trouver, mais se consacre avant tout à ses études de mathématiques. Pendant cette période, il pratique peu, s'intéressant surtout à la composition : il publie à l'âge de 24 ans une étude de finales, Aufgaben für Schachspieler, qui lui donne un important succès[4]. Devenu professeur au lycée à Breslau et son avenir étant assuré, il commence alors sa carrière de joueur amateur à 30 ans.
Après un premier match disputé en 1848, il affronte Daniel Harrwitz, l'un des meilleurs joueurs d'Europe en obtenant un score nul de 5 à 5. Pour un pur amateur, ce résultat est remarquable. La même année, le Illustrierte Zeitung, journal d'échecs allemand, publie son portrait, ce qui était considéré comme un grand honneur à l'époque[5].
Ne pouvant jouer sérieusement que pendant ses congés scolaires, Anderssen s'inscrit en 1851 au premier tournoi européen d'échecs qui a lieu en même temps que l'exposition universelle de Londres. Il prend le dessus sur tous les meilleurs joueurs d'Europe, ainsi que sur le champion du monde officieux : Howard Staunton[6],[note 1].
Devenu une célébrité, il relâche ses efforts et manque son tournoi suivant à Manchester (1857)[7].
Puis, en 1858, il se fait battre par le « météore prodigieux », l'Américain Paul Morphy, sur le score sans appel de -2+7=2[8].
Reprenant l'entraînement, il affronte en 1860 la nouvelle étoile montante des échecs autrichiens, le baron Ignác Kolisch : il obtient 6 victoires et subit 6 défaites. L'année d'après, en 1861, Kolisch déménage à Londres dans le but de battre Morphy, mais ce dernier délaisse la vie échiquéenne. Kolisch décide donc d'affronter Anderssen pour asseoir sa réputation. Au terme du match, Anderssen gagne par le score de 4 à 3[9].
L'année suivante, il remporte la 2e édition du tournoi de Londres. C'est la première fois qu'une pendule est introduite pour contrôler le temps de réflexion des joueurs[10]. Dépassant Louis Paulsen, Anderssen remporte le tournoi avec 12 points sur 13 possibles[11].
De 1862 à 1866, il ne participe à aucun tournoi, ne jouant que des parties libres. Son déclin commence en 1866, quand il perd son match contre l'Autrichien Wilhelm Steinitz sur le score serré de +6 -8[12]. En 1870, il participe à un tournoi richement doté en prix qui se dispute en Allemagne. Plusieurs innovations y sont testées pour la première fois: sous peine de perdre la partie, le temps de réflexion de chaque joueur est limité à une heure pour vingt coups; les joueurs doivent remettre une copie lisible de leur partie sous peine de perdre un demi-point. Anderssen gagna le tournoi sur le score de 11 points, battant Steinitz qui avait accumulé 10,5 points[13].
En 1871, Anderssen perd un premier match contre Johannes Hermann Zukertort, mais prend sa revanche l'année d'après en gagnant les trois parties. Par la suite, il participe à différents tournois majeurs, mais ne parvient pas à obtenir la première place[14]. Bien qu'ayant remporté quelques tournois mineurs, on dut se rendre à l'évidence : le temps des échecs romantiques était révolu ; l'époque du jeu scientifique et positionnel débutait.
Adolf Anderssen s'éteint en 1879, laissant l'empreinte d'un homme passionné, jamais accablé par une défaite et toujours prêt à lutter contre les meilleurs. Il fut un des rares maîtres à ne se faire aucun ennemi et mena la vie tranquille d'un enseignant modeste.
Il a produit deux parties qui représentent plutôt bien le romantisme de cette époque : la « Partie immortelle » (1851) et « La Toujours Jeune » (1852).
Parties célèbres
Notes et références
Notes
- Lionel Kieseritzky, Szen, Staunton et enfin Wyvill en finale. Tournoi à élimination directe, Anderssen bat successivement
Références
- Barcza, Alfody et Kapu, p. 71
- (en) ChessGames.com, « Adolf Anderssen », ChessGames.com. Consulté le 29 janvier 2009
- Barcza, Alfody et Kapu, p. 73
- Barcza, Alfody et Kapu, p. 74
- Barcza, Alfody et Kapu, p. 76
- Barcza, Alfody et Kapu, p. 80-82
- Barcza, Alfody et Kapu, p. 90-91
- Barcza, Alfody et Kapu, p. 91-92
- Barcza, Alfody et Kapu, p. 96
- Barcza, Alfody et Kapu, p. 97
- (en) Mark Weeks, « World Chess Championship 1862 London Tournament », Mark Weeks, 2008. Consulté le 29 janvier 2009
- Barcza, Alfody et Kapu, p. 104-108
- Barcza, Alfody et Kapu, p. 110
- Barcza, Alfody et Kapu, p. 112-113
Annexes
Bibliographie
- Gedeon Barcza, Laszlo Alfody et Jeno Kapu, Les Champions du monde du jeu d'échecs. Tome 1 : De Morphy à Alekhine, Paris, Grasset et Europe Échecs, 1985 (ISBN 224633411X)
Liens externes
- (en) Courte biographie et parties de Adolf Anderssen sur ChessGames.com
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