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Pavillon du Butard
Le Rendez-vous de chasse dit Pavillon du Butard se situe dans la forêt domaniale de Fausses-Reposes, sur la territoire communal de La Celle-Saint-Cloud dans les Yvelines en France.
L'accès s'en fait par la route des Puits, route départementale 173, qui marque la limite communale avec la ville voisine de Vaucresson et qui relie Bougival et la route nationale 13 au nord à la route départementale 307 et l'autoroute A13, à proximité, au sud.Sommaire
Historique
En 1683, Louis XIV acheta aux moines de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés la terre de La Celle et l'intégra dans le grand Parc de Versailles.
Sur une parcelle de ce terrain (bois des Hubies), le roi Louis XV ordonna à l'architecte Gabriel l'édification d'un pavillon de chasse. Sa construction dura 4 ans de 1750 à 1754. Il porta dans les premiers temps, le nom de "Pavillon des Hubies". À partir de 1752, on adjoignit à cet édifice des dépendances telles que pavillon de garde, laiterie, vacherie, écurie... De ces bâtiments annexes du XVIIIe siècle, il ne subsiste que le pavillon de garde[1].
Le 8 messidor an II (27 juin 1794) le pavillon fut adjugé comme bien national à François-Nicolas Périgon, notaire à Paris.
Le 3 floréal an X (23 avril 1802), il devint la propriété de Joséphine de Beauharnais qui voulait agrandir son domaine de Malmaison. Il fit retour au domaine national lors du divorce en 1809 entre Joséphine et Napoléon Ier.
Le roi Charles X, grand chasseur, y vint faire quelques chasses.
Sous le second Empire, Napoléon III goûta aux charmes de ce pavillon. En 1860, l' architecte Questel construit un deuxième logement de garde sur le modèle du premier et démolit les diverses dépendances.
Durant la guerre franco-allemande de 1870, il fut occupé par les Prussiens qui brûlèrent les lambris et les portes. De 1873 à 1900, le pavillon fut inoccupé, laissé à l'abandon et se dégrada fortement. En 1884, Armand Fallières, alors ministre de l'Instruction publique proposa le pavillon à Pasteur. Finalement, le Gouvernement lui accorda le parc de Villeneuve-l'Etang à Marnes-la-Coquette.
De 1900 jusqu'aux années 1950, il fut soit loué, soit mis à la disposition, de diverses personnalités. La première fut Edmond Blanc qui le sous-loua au couturier Paul Poiret, qui y donna de fastueuses réceptions. M. Paul Poiret suivi de M. Métayer, le restaurèrent patiemment et le meublèrent. Le pavillon du Butard, fut au centre d'une célèbre affaire de mœurs (dite "des ballets roses"), en 1959.
Par la suite, il servit de musée pour les collections de l'association Le Vieux Marly.
Il a été classé monument historique par arrêté du 29 août 1927[2].
Actuellement, il est propriété de l'État, confié à l'Office national des forêts qui l'entretient et le loue pour des manifestations culturelles ou familiales. Il n'est pas ouvert au public.
Description
Description du 18e siècle - inventaire lors de la vente du pavillon du Butard en tant que bien national
Pour accéder au pavillon, on y pénétrait par une grille qu'encadraient quatre pilastres en pierre, aujourd'hui disparus. Une cour pavée permettait d'entrer dans un pavillon élégant, un peu plus haut que large, avec un avant-corps en saillie et un perron menant à la porte principale vitrée au dessus de laquelle se trouve un fronton triangulaire sculpté.
Ce fronton est illustré d’un bas-relief évoquant la chasse à courre au sanglier. La décoration extérieure reste très sobre.
De chaque côté, une porte à un seul vantail est surmontée d'une tête de cerf dans un médaillon ovale avec guirlandes de feuillages.
Après avoir gravi les cinq marches du perron, on se retrouve dans le vestibule. Le sol était recouvert de carrelage à damiers noirs et blancs. Les meubles du vestibule étaient simples : une cheminée, deux encoignures d'acajou recouvertes de brèches de marbre, des chaises de paille, une lanterne centrale en miroir.
En entrant à tout de suite sur la gauche, une porte donnait accès à :
- un escalier qui descendait vers les caves. D’épais murs témoignent de la solidité de l’édifice et la voûte en berceau circulaire avait en son centre un gros pilier de forme ronde qui soutenait le salon.
- ce même escalier montait à l'étage où il y avait trois pièces comportant deux lits, et qui n'étaient éclairées que par des petites fenêtres basses.
Au rez-de-chaussée, à droite du vestibule se trouvait le cabinet de chaise[3]. Il était parqueté et comportait une table à écrire et des fauteuils en tapisserie, une chaise d'aisances en palissandre avec coffre en plomb, seau de faïence et couvercle, recouverte de velours bleu.
De l'autre côté du vestibule, à gauche, le réchauffoir, pièce spécifique où l'on réchauffait les mets et les boissons des collations préparées en cuisine dans les communs. Elle était sommairement meublée : une cheminée, un fourneau, une table en sapin, un sol recouvert de tommettes.
Dans le prolongement du vestibule, on accédait enfin à la pièce la plus belle du Butard : le salon. C'était une pièce circulaire parquetée où quatre fenêtres alternaient avec des portes ; une très belle cheminée surmontée d'une glace à six pans avec une autre en pendant, un plafond bleu azur avec frise d'amours. Les balcons en terrasse avaient une vue superbe sur les bois. Ce salon était surchargé de meubles. Au moins 28 fauteuils et chaises, quatre tables de jeu, un écran recouvert de papier de Chine pour se prémunir des rigueurs du feu, une lanterne à cinq pans.
Notes
- ↑ Pavillon de garde ancien : des deux bâtiments de garde présents sur le site, le plus ancien est celui qui est le plus proche du pavillon du Butard. Le second bâtiment de garde date de 1860.
- ↑ Monument historique sur le site Internet "Patrimoine de France" du Ministère de la Culture
- ↑ Cabinet de chaise : Cette métaphore désigne le lieu d'aisances, la pièce où se trouvait la chaise percée pour les besoins naturels.
Sources & liens
- Historique détaillé du Pavillon du Butard par Ed Christen - sur Gallica
- Philippe Loiseleur des Longchamps Deville, La Celle Saint-Cloud, cellule d'histoire, Pontoise, Graphédis, 1979, épuisé
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