- Paul Ferdonnet
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Paul Ferdonnet, surnommé le « traître de Stuttgart »[1], né le 28 avril 1901, fusillé le 4 août 1945 était un journaliste d'extrême droite, collaborateur et militant antisémite français.
Sommaire
Biographie
Formation
Fils d'instituteur, Ferdonnet fait ses débuts à l'Action française. En 1927, il est nommé correspondant à Berlin de La Liberté, puis en 1928 du Groupe de La Presse Régionale, groupement de quotidiens de province modérés et catholiques. Favorable au Troisième Reich dont il vante les mérites dans quelques ouvrages, il crée en 1934 à Paris, puis à Berlin, l'agence de presse Prima et Prima Dienst. Il en confie la direction à Lucien Pemjean, ex-responsable des éditions de Baudinière, spécialisées dans les auteurs d'extrême droite. Ferdonnet y publie plusieurs livres qui expriment avec violence ses sentiments anticommunistes, néopacifistes et antisémites : Face à Hitler, La Crise tchèque et La Guerre juive.
La guerre de 1939-1940
Il se trouve en Allemagne lorsque la guerre éclate. En septembre 1939, séduit par le nazisme, il décide donc de rester à Berlin où il travaille pour le service des langues étrangères de la Reichsrundfunk (radiodiffusion du Reich) à la Radio-Stuttgart. Il est en charge d'émissions de propagande diffusées en français et ayant pour objectif de démoraliser les troupes et de faire l'apologie du nazisme. Il devient, avant l'heure, un collaborateur. Le mois suivant, le nom de Ferdonnet - désormais surnommé le « traître de Stuttgart » - est divulgué par la presse française. Symbole de la Cinquième colonne, le 21 janvier 1940, Ferdonnet est condamné à mort par contumace pour intelligence avec l'ennemi.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, il se consacre donc à une activité de propagande radiophonique qui touche principalement les soldats stationnés sur la ligne Maginot. Afin de limiter l'effet des rumeurs colportées par ce poste de radio nazi, un réseau de contre-propagande est créé en France ; Ferdonnet quitte les ondes en 1942.
L'occupation et la Libération
Durant l'Occupation, Ferdonnet poursuit ses activités à Radio-Stuttgart, rédigeant les bulletins quotidiens d'information en français. Lors de son procès, il a nié avoir prêté sa voix à Radio-Stuttgart, prétendant n'avoir été que le traducteur des textes radiodiffusés et alléguant qu'un autre employé français en était le lecteur. Selon Saint-Paulien, la voix entendue sur Radio-Stuttgart était celle d'"un ancien acteur, du nom d'Obrecht"[2]. À la fin de la guerre, Ferdonnet est arrêté et condamné à mort pour trahison le 11 juillet 1945. Il est fusillé le 4 août 1945 au fort de Montrouge.
Sa vie et son procès sont contés par Roger Maudhuy dans "Les Grands procès de la Collaboration", chez Lucien Souny (2009).
Publications
- Face à Hitler, Paris, Éditions Baudinière, 1934.
- La Crise tchèque, Paris, Éditions Baudinière, 1938.
- La Préface de la guerre, Paris, Éditions Baudinière, 1938.
- La Guerre juive, Paris, Éditions Baudinière, 1939.
Notes et références
- Pierre Assouline, L'Épuration des intellectuels français (1944-1945), Editions Complexe, 1996, 193 p. (ISBN 978-2-87027-667-9) [lire en ligne (page consultée le 18 décembre 2010)] cf notamment
- Saint-Paulien, Histoire de la Collaboration, L'Esprit Nouveau, 1964
- Michèle et Jean-Paul Cointet.- Dictionnaire historique de la France sous l'Occupation.- Tallandier.- Paris.- 2000.
Voir aussi
Liens externes
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