- Pastorat
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Pasteur protestant
Pour les articles homonymes, voir Pasteur.Les protestants ne connaissent pas de clergé, au sens de personnes que leur fonction séparerait radicalement des fidèles. Chaque protestant se considère comme prophète, prêtre et roi selon la parole biblique.
De ce fait, le pasteur ne saurait être considéré chez les protestants comme un prêtre. Le mot propre est ministre, étymologiquement : le serviteur. Le pasteur est simplement mis à part pour le service du culte (prédication et sacrements).
Ce terme étant à l'origine synonyme de berger, il peut en réalité désigner toute personne chargée de conduire spirituellement une communauté religieuse, et est donc utilisé aussi par les catholiques, à propos de l'évêque notamment.
- « Le pasteur de demain sera peut-être, en vertu de sa formation théologique, celui qui est, auprès de ses frères, le témoin de la Parole, celui qui y renvoie et cherche avec eux la voie de la fidélité au Seigneur. Cela ne signifie aucunement que tout fidèle devrait s'en remettre à lui du soin de fonder ses attitudes et ses options dans la foi. Cela signifie seulement que la lecture de la Bible n'est pas seulement naïve et qu'on ne saurait se passer de l'aide d'un technicien qui est, en même temps, homme de foi et soucieux de la vie de la communauté. Le pasteur servira ses frères en restant à sa place de serviteur de la Parole. Il ne prétendra pas savoir mieux qu'eux ce qu'ils ont à faire, mais seulement les reconduire sans cesse à la Parole. »[1].
Sommaire
Statut et formation
Le statut du pasteur est différent selon les confessions protestantes et surtout selon le régime de gouvernement de l'église considérée :
- épiscopalien,
- congrégationnaliste,
- presbytérien-synodal.
Dans les courants historiques, le pasteur est toujours élu parmi les fidèles. Toutefois, il est élu parmi des candidats qui doivent satisfaire à diverses conditions d'études et de diplômes. En Europe, la maîtrise en théologie (bac+4) est exigée partout. Le niveau exigé est fréquemment plus élevé (master professionnel, bac+5, pour les Églises luthéro-réformées en France).
Dans certains courants évangéliques, la formation peut ne pas être supérieure à 4 mois, sans prérequis.
Le luthéranisme maintient une ordination ; l'Église réformée de France célèbre une reconnaissance de ministère.
Dans la plupart des Eglises protestantes, les femmes peuvent aujourd'hui être pasteurs. La première femme pasteur française fut Madeleine Blocher-Saillens, reconnue pasteur de plein droit par l'Eglise Evangélique Baptiste Indépendante du Tabernacle, à Paris, en 1923.
Emploi du mot dans la Bible
Le mot pasteur est employé dans la Bible (évangile) par Jésus, lorsqu'il dit à Pierre : « sois le pasteur de mes brebis ».
Jésus le dit par trois fois.
L'apôtre Paul, dans sa lettre aux Ephésiens, parle également des « pasteurs et maîtres », qui auront pour charge de « former les saints pour l'oeuvre du ministère » (Ep 3.10,11). Selon ce texte biblique, le ministère pastoral aurait donc pour fonction principale que de former les chrétiens afin qu'ils puissent, chacun selon son appel, vivre ce pour quoi Dieu les a appelés.
Le mot pasteur est employé dans ce sens dans le christianisme en général.
Pasteurs célèbres
- Marc Boegner (1881-1970, réformé)
- Dietrich Bonhoeffer (1906-1945, luthérien)
- Karl Barth (1886-1968, réformé)
- John Bost (1817-1881, réformé)
- Billy Graham (né en 1918, baptiste)
- Martin Luther King (1929-1968, baptiste)
- Jean-Frédéric Oberlin (1740-1826)
- Anton Praetorius (1560-1613, réformé)
- Albert Schweitzer (1875-1965)
- Michel Leplay (réformé)
- Théodore Wright (presbytérien)
- Joseph Doucé (1945-1990, baptiste)
Voir aussi
Bibliographie
- Didier Halter, Ministère pastoral et théologie : identité personnelle et identité de fonction, Université de Genève, 2002, 331 p. (thèse de doctorat)
- Yves Krumenacker (dir.), Dictionnaire des pasteurs dans la France du XVIIIe siècle, H. Champion, Paris, 2008, 459 p. (ISBN 978-2-7453-1683-7)
- Raphaël Picon, Ré-enchanter le ministère pastoral : fonctions et tensions du ministère pastoral, Éd. Olivétan, Lyon, 2007, 85 p. (ISBN 978-2-915245-67-7)
- Bernard Reymond (avec la collab. de Marie-Claude Baatard), La femme du pasteur : un sacerdoce obligé ?, Labor et fides, Genève ; Cerf, Paris, 1991, 101 p. (ISBN 2-8309-0649-7)
- Bernard Reymond, Le protestantisme et ses pasteurs : une belle histoire bientôt finie ?, Labor et Fides, Genève, 2007, 116 p. (ISBN 978-2-8309-1233-3)
- Jean Rilliet, Le pasteur et son métier, A. Fayard, Paris, 1961, 179 p.
- Élisabeth Schmidt, Quand Dieu appelle des femmes : le combat d'une femme pasteur, Éditions du Cerf, Paris, 1978, 181 p. (ISBN 2-204-01303-X)
Notes
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