Parti de René Lévesque

Parti de René Lévesque

Parti québécois

Page d'aide sur l'homonymie Pour le contexte historique du Québec, voir Histoire du Québec.
Parti québécois
Logo du Parti québécois
Parti provincial actif
Fondation 11 octobre 1968
Chef Pauline Marois
Président Jonathan Valois
Permanence Pddpuce.jpg Québec, Québec
Pddpuce.jpg Montréal, Québec
Idéologie politique Souverainisme
Social-démocratie
Alignement international COPPPAL observateur
Couleurs Bleu et vert
Site web www.pq.org

Le Parti québécois (PQ) est un parti politique québécois, œuvrant sur la scène provinciale, qui préconise la souveraineté du Québec et la protection de la langue française. Il a pris le pouvoir la première fois à l'élection générale du 15 novembre 1976. Il forme actuellement l'opposition officielle à l'Assemblée nationale du Québec. Un membre du parti est appelé « péquiste ». Le Parti québécois est membre observateur de la Conférence permanente des partis politiques d'Amérique latine et des Caraïbes (COPPPAL).

Sommaire

Fondation

Premier logo du Parti Québécois, en 1968

Le Parti québécois est né de la fusion, le 14 octobre 1968 du Mouvement Souveraineté-Association (MSA) de René Lévesque et du Ralliement national (RN) de Gilles Grégoire. Cette fusion est le fruit d'intenses négociations entre les chefs des trois principaux mouvements politiques indépendantistes durant une bonne partie de l'année 1968.

Selon le biographe de René Lévesque, Pierre Godin, le futur chef du PQ voit immédiatement l'avantage d'une fusion entre le MSA, qui est surtout montréalais, et formé de transfuges du Parti libéral et du RN, formé d'ex-créditistes et surtout présent dans les régions de la Gaspésie, de l'Abitibi et du Saguenay-Lac-Saint-Jean[1]. Si le mariage entre le MSA et le RN se conclut rapidement, au cours de deux rencontres tenues à Montréal en juin 1968[2], en revanche, la convergence entre Lévesque et le Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN) de Pierre Bourgault se heurtera à plusieurs difficultés.

Le radicalisme du RIN sur l'unilinguisme français d'un Québec souverain, ses positions socialisantes en matière économique et la manifestation violente du défilé de la Saint-Jean-Baptiste à Montréal en 1968 excluent pour Lévesque toute possibilité de fusion avec le RIN[3]. Il accepte cependant que les militants rinistes s'inscrivent à titre individuel au nouveau parti politique, ce qui était déjà le cas.

Second logo du Parti québécois, utilisé de 1985 à 2007.

Le congrès de fondation du Parti québécois se déroule du 11 au 14 octobre 1968 au Colisée de Québec. Fort de 14 280 membres dès sa fondation[4], les militants ratifient les quatre grandes orientations fondamentales du parti, telles que dévoilées en août : « création d'un État souverain de langue française, instauration d'une authentique démocratie, reconnaissance des droits scolaires de la minorité anglophone et association économique avec le reste du Canada. »[5].

Restait la question du nom à donner au nouveau parti. René Lévesque appuyait l'utilisation d'un nom qui utiliserait le mot « souveraineté », comme « Parti souverainiste », « Parti souveraineté-association » ou « Parti du peuple souverain ». Quatre des cinq noms qui étaient proposés au congrès de Québec comprenaient d'ailleurs l'expression.

Cependant, Gilles Grégoire, avec la complicité d'anciens rinistes, réussit à obtenir des organisateurs l'ajout d'une ligne blanche sur le bulletin de vote distribué aux délégués. L'appellation Parti québécois se classe parmi les trois finalistes. Il est finalement ratifié par le congrès au deuxième tour de scrutin, après un vote à main levée[6].

Après quelques hésitations, Lévesque se rallie finalement au nom après en avoir été convaincu par le psychiatre et futur ministre Camille Laurin, pour qui ce nom avait une valeur thérapeutique puisqu'elle renforçait l'identité fragile des Québécois[7].

Deux semaines après le congrès de fondation du PQ, le 26 octobre 1968, Pierre Bourgault et André d'Allemagne proposent la dissolution du RIN et recommandent aux 14 000 membres de leur formation politique d'adhérer à la nouvelle coalition souverainiste[8].

Croissance

Le Parti québécois a participé pour la première fois aux élections générales le 29 avril 1970, où sept députés sont élus, mais pas son chef, René Lévesque. En 1971, lors du troisième congrès national, René Lévesque menace de démissionner si une résolution reconnaissant les droits linguistiques de la minorité anglophone n'est pas adoptée. Aux élections générales du 29 octobre 1973, six députés sont élus et le parti devient l'Opposition officielle ; René Lévesque n'est cependant pas élu dans son comté. Le Parti québécois remporte les élections provinciales du 15 novembre 1976 avec 41.4 % des voix et l'élection de 71 députés ; René Levesque est élu dans le comté de Taillon et devient Premier ministre. L'engagement est pris de soumettre, par voie référendaire, l'option souverainiste.

Le premier gouvernement du PQ fut surnommé la République des professeurs à cause du nombre élevé de ses membres qui étaient professeurs d'université. Le PQ fut un des premiers gouvernements au sein du Canada à reconnaître le droit à l'autonomie gouvernementale aux Premières Nations. Durant son premier mandat, le PQ a voté la Loi sur les consultations populaires (Québec), la Loi sur le financement public des partis politiques (Québec), ainsi que la Charte de la langue française (loi 101).

Selon l'avis même des militants, le Parti québécois serait une analogie au Parti canadien, un parti révolutionnaire dirigé par Louis-Joseph Papineau. Pour cette raison, plusieurs ont vu en Lévesque un « nouveau Papineau ».

Protection de la langue française

À la suite d'une Commission d'enquête (de 1968 à 1972) sur la langue et les droits linguistiques au Québec, dans la foulée de la Révolution tranquille, le 31 juillet 1974, donc avant l'arrivée au pouvoir du Parti québécois (le premier ministre à cette époque étant Robert Bourassa, du Parti libéral du Québec), la Loi sur la langue officielle (« Loi 22 ») a été sanctionnée, faisant ainsi du français la seule langue officielle du Québec.

La Charte de la langue française (« Loi 101 ») fut quant à elle proposée par René Lévesque, premier ministre du Québec à cette époque, et adoptée le 26 août 1977. La première version de la Charte de la langue française (« Loi 101 ») fut l'objet d'une controverse sur sa réglementation de l'affichage commercial qui imposait l'unilinguisme français sur les enseignes extérieures. Cette loi fut grandement modifiée par les libéraux en 1993 avec la Loi 86 qui l'harmonisa avec l'Arrêt FORD, un jugement rendu par la Cour suprême le 15 décembre 1988 (une dérogation de cinq ans avait été obtenue par l'Assemblée nationale avec la Loi 178). Aujourd'hui, l'affichage peut être fait en n'importe quelle langue, dans la mesure où le français est prédominant (dans la pratique, ceci signifie que le texte en français doit être sensiblement plus grand que le texte dans une autre langue ; mais il est courant que cette règle ne soit pas respectée). Par contre, le français peut être complètement absent lorsqu'il s'agit de publicité véhiculée par des organes d'information diffusant dans une langue autre que le français (ex. : une publicité pour un journal anglophone). La Charte de la langue française ne concerne cependant pas que l'affichage, elle encadre aussi les modalités d'accès à l'école en langue anglaise, par exemple. La Charte de la langue française est souvent citée par son numéro, la « Loi 101 »[9].

Référendums sur la souveraineté

Le Parti québécois a tenu deux référendums sur la souveraineté du Québec. Le 1er novembre 1979 est déposé à l'Assemblée nationale le Livre Blanc du projet de Souveraineté-Association.

Le premier référendum se tint le 20 mai 1980. Il se solda par une victoire de l'option fédéraliste dans une proportion d'environ 59 %. Par contre, le PQ remporta les élections provinciales du 13 avril 1981.

Le 30 octobre 1995, la population du Québec fut à nouveau consultée sur la question de la Souveraineté-Association. Jacques Parizeau, alors Premier ministre du Québec et chef du Parti québécois, déclara en entrevue à Stéphan Bureau qu'il donnerait sa démission en cas de défaite. C'est ce qui arriva, l'option fédéraliste ayant remporté la victoire par moins d'un pour cent des suffrages.

La question du référendum de 1995 était : « Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l'avenir du Québec et de l'entente signée le 12 juin 1995 ? »

Le texte de l'entente tripartite (l'entente signée le 12 juin 1995) [10], signée par Jacques Parizeau, du Parti québécois, Lucien Bouchard, chef du Bloc québécois, et Mario Dumont de l'Action démocratique du Québec, a été envoyé à tous les domiciles au Québec quelques semaines avant le vote. Plusieurs fédéralistes pensent cependant que la question n'était pas claire. Le texte de l'entente proposait qu'advenant une victoire du Oui au référendum, une période de négociations de 2 ans serait amorcée entre le Canada et le négociateur en chef du Québec, Lucien Bouchard (qui n'est désigné négociateur que quelques semaines avant le jour du vote). Les négociations déboucheraient sur un partenariat économique entre le Québec souverain et le Canada, même si le Canada n'avait aucune obligation de négocier. [11].

Orientations socio-politiques et réalisations

Le Parti québécois est un parti qui se définit comme étant social-démocrate et nationaliste. Il est traditionnellement un peu plus à gauche sur l'échiquier politique québécois. Il préconise une approche plus interventionniste en matière d'économie.

Depuis les années 1970, de multiples propositions ont été émises pour l'adoption d'un mode de scrutin à représentation proportionnelle. Toutefois, les gouvernements se sont succédé et aucun n'a voulu faire adopter un tel projet de loi. En 1984, René Lévesque prépara un projet de loi prévoyant un mode de scrutin à représentation proportionnelle des régions, mais la majorité de son cabinet s'y opposa.

Dans la deuxième moitié des années 1990, le Parti québécois a adopté une orientation plus centriste. En 1996, Lucien Bouchard a fait le saut en politique provinciale pour devenir chef du parti et Premier ministre du Québec.

En 2004, Pierre Dubuc a créé le SPQ Libre, un mouvement progressiste à l'intérieur du Parti québécois. À l'automne 2005, M. Dubuc fut candidat à la direction du parti. Après son élimination de la course, ses partisans se sont rassemblés autour de Pauline Marois, considérée comme étant plus progressiste que son rival, André Boisclair.[réf. nécessaire]

André Boisclair, devenu chef du parti en 2005, n'a jamais caché ses idées dites plus néolibérales[réf. nécessaire]. En 2006, il s'est opposé à une proposition adoptée par les militants qui préconisaient la nationalisation de l'énergie éolienne au Québec. Il essaya également de prendre ses distances avec les syndicats, traditionnellement acquis en majorité au Parti[12]. Ce mouvement vers la droite ne réussit pas au parti québécois et le parti subit une cuisante défaite aux élections générales de mars 2007 (le PQ tomba à 36 sièges et ne récolta que 28,35 % des voix, son plus faible score depuis 1973). M. Boisclair démissionna le 8 mai 2007.

Sa relation avec le Bloc québécois

Le Bloc québécois est un parti fédéral canadien, il n'agit donc pas sur le même palier de gouvernement que le Parti québécois. Favorable à la souveraineté du Québec, il est considéré comme étant près du Parti québécois, l'un de ses fondateurs, Lucien Bouchard, ayant par ailleurs rejoint le Parti québécois — et fut élu premier ministre du Québec, avant de démissionner et de céder sa place à Bernard Landry.

Courses à la direction du Parti québécois

Depuis 1968, six courses à la direction du Parti québécois ont eu lieu. Deux d'entre elles ont nécessité un suffrage. Dans les autres cas, le chef du parti fut élu sans opposition. À noter qu'il existe des règlements[13] concernant la mise en candidature, notamment à propos du nombre d'appuis nécessaire de la part des membres, actuellement situé à 1000 signatures.

En 1968, René Lévesque étant le fondateur du Parti québécois, il n'eut aucune opposition et fut déclaré Président du Parti le jour même du vote, le 13 octobre 1968.

Le 29 septembre 1985, suite au départ de René Lévesque, Pierre Marc Johnson fut choisi comme chef du Parti québécois, suite au premier tour de scrutin, récoltant 58,7 % (56 925) des votes. Les autres candidats étaient Pauline Marois, qui récolta 19,7 % (19 471) des votes, Jean Garon, qui récolta 16,2 % (15 730) des votes, Guy Bertrand, qui récolta 2,8 % (2 733) des votes, Francine Lalonde, qui récolta 1,5 % (1 484) des votes et Luc Gagnon, qui récolta 1,1 % (1 046) des votes.

Le 19 mars 1989, suite au départ de Pierre Marc Johnson, Jacques Parizeau fut choisi, sans opposition, chef du Parti québécois.

Le 27 janvier 1996, suite au départ de Jacques Parizeau, Lucien Bouchard fut choisi, sans opposition, chef du Parti québécois.

Le 2 mars 2001, suite au départ de Lucien Bouchard, Bernard Landry fut choisi, sans opposition, chef du Parti québécois. Jean Ouimet s'était présenté contre lui, mais avait retiré sa candidature quelque temps avant.

Course à la direction du Parti québécois de 2005

Débat entre les huit candidats à la direction du Parti québécois, en 2005.

Suite à la démission surprise de Bernard Landry le 4 juin 2005 (pour avoir reçu un vote de confiance de 76,2 %), une autre course à la direction eut lieu. Le cocus des députés choisit Louise Harel comme chef intérimaire.

Le vote pour ce poste eut lieu du 13 au 15 novembre 2005 par scrutin téléphonique de tous les membres et le résultat fut annoncé dans la soirée du 15 novembre 2005, date du 29e anniversaire de la 1re accession au pouvoir du parti.

Sept candidats et une candidate officiels se proposèrent pour succéder à Bernard Landry. Il s'agit de Louis Bernard, André Boisclair, Pierre Dubuc, Ghislain Lebel, Richard Legendre, Pauline Marois, Jean Ouimet et de Jean-Claude Saint-André.

Suite au scrutin, André Boisclair fut élu au premier tour de vote avec 53,68 % des voix (soit 56 503 votes), devançant ainsi Pauline Marois qui récolta 30,6 % des voix (soit 32 166 votes).

Par la suite, en 2006, celle-ci, membre du Parti québécois depuis 1981 et ayant occupé de nombreux postes importants dont celui de vice-première ministre se retira de la vie politique.

Le 8 mai 2007, André Boisclair annonce sa démission comme chef du Parti Québécois.[14]

Course à la direction du Parti québécois de 2007

En raison de la démission d'André Boisclair le 8 mai 2007, une course à la direction a été enclenchée au Parti québécois. Le député François Gendron assume l'intérim jusqu'à l'élection du nouveau chef. En date du 11 mai 2007, alors que les règles de la course n'ont pas encore été fixées par le parti, deux personnes ont déjà annoncé officiellement leur candidature dans la course à la chefferie. Il s'agit de Gilles Duceppe, qui l'a annoncée par voie de communiqué, et de Pauline Marois.

Le 12 mai 2007, Gilles Duceppe annonce qu'il se retire de la course et qu'il appuie Pauline Marois[15].

Le 26 juin, à la fermeture de la période de mise en candidature, elle est la seule personne ayant déposé les signatures requises. Elle devient ainsi officiellement chef du parti Québécois[16].

Chefs du Parti québécois

Nom Chef Premier
ministre
René Lévesque 1968-1985 1976-1985
Pierre-Marc Johnson 1985-1987 1985
Guy Chevrette (intérim) 1987-1988
Jacques Parizeau 1988-1996 1994-1996
Lucien Bouchard 1996-2001 1996-2001
Bernard Landry 2001-2005 2001-2003
Louise Harel (intérim) 2005
André Boisclair 2005-2007
François Gendron (intérim) 2007
Pauline Marois Depuis 2007

Présidents du Parti québécois

Notes et références

  1. Pierre Godin (1997). René Lévesque, vol. 2 : Héros malgré lui (1960-1976), Boréal, Montréal. p. 390.
  2. Pierre Godin (1997). op. cit.. pp. 378-380.
  3. Pierre Godin (1997). op. cit.. pp. 383-385.
  4. Bellavance, Lionel (1972). Les partis indépendantistes québécois (1960-1970). Parti québécois d'Arthabaska. Arthabaska (Québec). p. 14.
  5. Pierre Godin (1997). op. cit.. pp. 389.
  6. Pierre Godin (1997). op. cit.. pp. 390-392.
  7. ibid.
  8. Bellavance, Lionel (1972). op. cit.. p. 12.
  9. Charte de la langue française, Office québécois de la langue française
  10. Le Droit. ENTENTE TRIPARTITE PQ-BQ-ADQ. En Ligne.
  11. Le Devoir. Impasse constitutionnelle. En ligne.
  12. http://www.ledevoir.com/2007/01/30/129188.html
  13. Parti québécois. [pdf]Règlements de 2005 et [pdf]Règlements de 2001
  14. Presse Canadienne (via Cyberpresse), André Boisclair démissionne, consulté le 8 mai 2007.
  15. Denis Lessard et Tommy Chouinard, « Duceppe déclare forfait », dans La Presse, 13 mai 2007 [lire en ligne]
  16. Paul Roy, « Pauline Marois est chef du PQ », dans La Presse, 27 juin 2007 [lire en ligne]

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Lévesque et Martin Pelletier. Le Parti québécois : bibliographie 1968-2007, Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec, septembre 2007, 244 pages
  • René Lévesque. Attendez que je me rappelle, Montréal : Québec Amérique, 2007, 589 pages (ISBN 978-2-7644-0593-2) [ Première éd. en 1986 ]
  • Pierre Dubuc. L'autre histoire de l'indépendance : de Pierre Vallières à Charles Gagnon, de Claude Morin à Paul Desmarais, Trois-Pistoles : Éditions Trois-Pistoles, 2003, 288 pages ISBN 2-89583-076-2
  • Graham Fraser. Le Parti québécois, Montréal : Libre Expression, 1984, 432 pages (ISBN 2891112075) [ traduit par Dominique Clift ]

Articles connexes

Liens externes

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