- Oudai Hussein
-
Oudaï Hussein
Oudaï Saddam Hussein al-Tikriti (18 juin 1964 Bagdad – 22 juillet 2003 Mossoul), (arabe : عُدي صدّام حُسين) était le fils ainé de Saddam Hussein et de sa première femme, Sajida Talfah. Il a été longtemps présenté comme dauphin de son père, assumant des responsabilités importantes au sein du régime irakien. Son comportement erratique et ses relations troublées avec son père et son cadet ont été relatées à de multiples reprises dans la presse occidentale, à partir de la fin 2001 et également après qu'il a été tué à l'âge de 39 ans par l'armée américaine, peu après l'invasion de l'Irak en 2003. De multiples témoignages l'accusent d'actes de tortures et de viols dans l'exercice de ses fonctions[réf. nécessaire].
Sommaire
Biographie
Oudaï Hussein a été brièvement marié à la fille de Izzat Ibrahim ad-Douri, ancien vice-président et député du Conseil du Commandement Révolutionnaire de Saddam Hussein. [1] Bien que sa position de fils ainé de Saddam Hussein ait fait de lui le successeur potentiel de son père, Oudaï tomba en disgrâce à cause de son extravagance et de son instabilité. En octobre 1988, lors d'une réception en l'honneur de Suzanne Moubarak, femme de Hosni Moubarak, président d'Égypte, Oudaï Hussein aurait assassiné[réf. nécessaire] le valet et goûteur personnel de son père, Kemal Hana Gegeo. Devant des convives horrifiés, il l'aurait frappé d'abord avec une canne, puis l'aurait achevé à l'aide d'un couteau [réf. nécessaire]. Gegeo aurait en effet présenté à Saddam Hussein une jeune femme, Samira Shahbandar, qui plus tard devint la seconde épouse du président irakien. Oudaï Hussein aurait considéré que la relation de son père avec Shahbandar constituait une insulte à sa propre mère [réf. nécessaire]. Il existe d'innombrables variantes de cette histoire, quant aux lieux, à la date et aux motivations de ce crime : selon certaines versions, il était follement amoureux de Samira, était prêt à l'épouser alors qu'elle se refusait à lui, et aurait assassiné Gegeo par passion amoureuse ; selon d'autres versions, elle était sa maîtresse [réf. nécessaire]et il n'acceptait pas que Gegeo l'ai proposée comme épouse à Saddam Hussein ; selon d'autres encore, il l'aurait d'abord violée… Ou, encore, il aurait craint de perdre sa place de successeur désigné à la présidence, face à Gegeo, goûteur personnel de son père… valet dont la loyauté et la fidélité à Saddam Hussein aurait été au-dessus de tout soupçon[2]. Pour le "punir" de ce crime, son père l'aurait fait brièvement emprisonner[réf. nécessaire]. Sur l'intervention personnelle du Roi Hussein de Jordanie, Saddam Hussein aurait fait libérer son fils, l'exilant [réf. nécessaire] en Suisse où il devint assistant de l'ambassadeur irakien auprès des Nations unies, son oncle Barzan Al-Tikriti. Il fut (secrètement ?) expulsé par le gouvernement de ce pays - après qu'il aurait eu menacé de poignarder quelqu'un dans un restaurant[réf. nécessaire].
La presse
Il dirigeait un journal appelé Babel, ainsi qu'une station de radio ; la Voice of Iraq ciblant un public jeune et diffusant de la musique pop, ainsi que l'une des trois chaînes de télévision d'Irak, Shabab Television (la télévision de la jeunesse). Les médias qu'il dirigeait contrastaient par leur relative liberté de ton et d'ouverture aux médias extérieurs avec l'ensemble des médias irakiens ; cependant, cette autonomie était contrôlée par Saddam Hussein, qui y voyait un moyen de faire passer des messages non diffusables dans la presse officielle. Il fut élu en 1992 et à l'unanimité président du Syndicat des journalistes irakiens, et se faisait parait-il appeler "Doyen des journalistes" [2]
Le sport
Saddam Hussein désigna ensuite son fils à la tête du comité olympique irakien ; à ce poste, il aurait torturé et/ou fait torturer plusieurs athlètes [réf. nécessaire] ; plus tard, il devint chef de l'une des officines chargées de la sécurité du président irakien. Oudaï Hussein semblait fier de sa réputation et se nommait parait-il lui-même Abou Sarhan, "père du loup" en français. On a retrouvé au siège de la fédération olympique d'Irak une vierge de fer, instrument de torture très probablement utilisé par Oudaï Hussein lui-même[3]…
Attentat
En 1996, il a subi un attentat alors qu'il conduisait sa Porsche ; il fut atteint de quatre balles et l'on pensait qu'il resterait paralysé ; cependant, des médecins cubains parvinrent à l'opérer, et il récupéra l'usage de ses jambes avec néanmoins un fort boitement. Peut-être en raison de l'affaiblissement d'Oudaï, ou plus probablement en fonction de son comportement erratique, Saddam Hussein donna à son cadet Qoussaï des responsabilités croissantes puis finit par le désigner comme son dauphin en 2000 [réf. nécessaire]. Les commanditaires et les exécuteurs de l'attaque n'ont jamais été retrouvés, mais les possibilités sont nombreuses, y compris au sein de sa propre famille tant il est vrai qu'Oudaï Hussein aurait eu un grand nombre d'ennemis [réf. nécessaire].
La traque et sa fin
Dès la prise de contrôle de la capitale par les forces américaines en avril 2003, Oudaï Hussein, considéré comme un des piliers du régime baasiste, se cache en compagnie de son frère Qoussaï et d'autres membres de sa famille. Le 11 avril, les Américains annoncent leur liste des 55 personnes les plus recherchées sous forme de jeu de carte, Qoussaï Hussein y est l'as de cœur, devenant ainsi l'une des 4 cibles prioritaires des Américains, avec son père, son frère et le secrétaire présidentiel. Sa tête est également mise à prix pour 15 millions de dollars US.
Une traque systématique se met alors en place et le 22 juillet 2003, suite à un renseignement d'un informateur irakien non identifié (on a parlé du propriétaire de la maison où s'étaient réfugiés les deux fils de Saddam Hussein), un commando des forces spéciales américaines tente de les capturer à Mossoul. Suite à un échange de coups de feu, les forces spéciales se replient et demandent du renfort. 200 soldats de la 101e division aéroportée encerclent alors la maison, recevant l'aide d'hélicoptères Apache et d'un avion A-10. Après 4 heures de bataille intense, les soldats pénètrent dans la maison et y auraient trouvé 4 cadavres, qui seront dès le lendemain identifiés[4] grâce à leur dossier dentaire comme étant ceux d'Oudaï Hussein, de son frère Qoussaï, d'un garde du corps et de Mustapha, le fils de Qoussaï, âgé de 14 ans.
Le propriétaire de la maison (le Cheikh Zeidan, un cousin de Saddam[5]) reçut peu après la citoyenneté américaine et s'expatria aux États-Unis, ce qui renforça les spéculations selon lesquels il aurait pu être l'informateur des américains et le bénéficiaire des 30 millions de dollars de récompense. Son frère fut tué en 2004 par des inconnus, possiblement en représaille.
Dès le 24 juillet, des photos des cadavres sanguinolents furent largement diffusées dans la presse. Le commandement militaire américain déclara que ces photos avaient pour but de noyer les rumeurs selon lesquelles les deux frères étaient toujours en vie. Certains ne manquèrent pas de critiquer le deux poids deux mesures de l'armée américaine, l'administration Bush ayant quelques semaines auparavant vivement condamné Saddam Hussein pour avoir diffusé des images de cadavres de soldats américains morts [réf. nécessaire] pendant l'offensive.
Il a été enterré dans un cimetière de la région de Tikrit aux côtés de son frère.
Voir aussi
- Nous les Irakiens, film documentaire tourné par Abbas Fahdel en 2003. Le film montre la réaction de la population irakienne à l'annonce de la nouvelle de la mort d'Oudaï Hussein et son frère Qoussaï.
Références
- ↑ Saddam's Inner Circle, Izzat Ibrahim ad-Douri CBS News. Retrieved on Nov 3, 2006.
- ↑ a et b Rapport de Reporters sans frontièresur les activités d'Oudaï Hussein dans le secteur de la presse.
- ↑ Iron Maiden Found in Uday Hussein's Playground - TIME
- ↑ La Libre Belgique, 23/07/2003
- ↑ Annonce de la mort par Radio-France
Sources
L'article incorpore du texte traduit de en:Uday Hussein
- Portail de l’Irak
Catégories : Personnalité politique irakienne | Naissance en 1964 | Décès en 2003 | Personnalité liée à la Guerre en Irak | Nom de convenance
Wikimedia Foundation. 2010.