- Organisme thermophile
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Les organismes thermophiles (du grec thermê, chaleur et philein, aimer) ou hyperthermophiles sont des organismes qui ont besoin d'une température élevée pour vivre. Ils font partie des organismes extrémophiles.
Les organismes thermophiles peuvent vivre et se multiplier entre 50 et 70 °C.
Ils peuvent croître entre 25 et 40 °C mais faiblement. Il existe des organismes thermophiles parmi les différents groupes d'organismes eucaryotes comme des protozoaires, des champignons, des algues, et des procaryotes comme des streptomycètes, des cyanobactéries, des Clostridium, des Bacillus.
Les eucaryotes connus ne peuvent pas vivre à des températures supérieures à 60 °C.
La bactérie Thermus aquaticus est un exemple d'organisme thermophile, dont la haute résistance thermique de son ADN polymérase est utilisée pour la PCR.Sommaire
Les hyperthermophiles
Les organismes hyperthermophiles sont ceux qui peuvent optimalement vivre et se multiplier à des températures supérieures à 80 ° C (de 80 et 110 °C pour ceux que l'on connaît)
Ils sont incapables de croître à des températures inférieures à 60 °C.Ils ne sont à ce jour représentés que par des procaryotes ; quelques bactéries et surtout Archaea.
- Parmi les bactéries, on trouve des phototrophes anoxygéniques (pouvant photosynthétiser et vivant sans oxygène), des cyanobactéries capables de vivre à 70-73 °C et quelques chimiotrophes vivant dans des environnements atteignant 95 °C.
Aquifex pyrophilus et Thermotoga maritima présentent par exemple respectivement un optimum de croissance à 95 °C et 90 °C. - Les hyperthermophiles les plus extrêmes et les plus fréquentes sont des archaea, appartenant par exemple aux genres Pyrococcus, Sulfolobus, Thermoplasma, Thermococcus, Pyrodictium, Hyperthermus ou Pyrolobus ; Parmi ce dernier gendre, l'archéobactérie Pyrolobus fumarii isolée dans des fumeurs de sources hydrothermales de l'atlantique détient le record de température. Elle ne se reproduit pas en dessous de 90 °C, et le fait jusqu'à 113 °C (mais toujours sous une pression très élevée). On a aussi découvert plusieurs virus thermophiles capables d'infecter ces bactéries.
L'exemple le plus extrême de ces organismes est Pyrolobus fumarii qui peut se multiplier jusqu'à 113 °C et qui est incapable de croître à des températures inférieures à 90 °C.
Habitat, niche écologique
Les organismes thermophiles et hyperthermophiles peuvent être isolés de biotope comme des systèmes hydrothermaux volcaniques et géothermiques (sources chaudes, cheminées hydrothermales sous-marines...).
Mécanismes adaptatifs
Les températures élevées augmentent la fluidité des membranes et détruisent de nombreuses macromolécules organiques. Pour maintenir la fluidité et la cohérence optimale des membranes et de leur milieu interne, ces cellules doivent ajuster leur composition en lipide (ratio acide gras saturé et insaturé, liaisons tétra-éther plus solides[1]).
La température affecte aussi la structure et la fonction des protéines et enzymes.Le fonctionnement au niveau moléculaire des protéines et enzymes thermophiles est très étudié afin d'une part, de mieux comprendre l'adaptation au chaud et d'autre part, pour des applications biotechnologiques (biologie moléculaire).
Certains biologistes font l'hypothèse que les micro-organismes thermophiles et barophiles ressembleraient plus que tout autre être vivant actuel à l'ancêtre commun de toutes les cellules modernes, The Last universal common ancestor (LUCA)[2], et que la structure du code génétique aurait été formée chez ces organismes, en milieu hyperthermique et à hautre pression hydrostatique[3]. Cette hypothèse ne fait cependant pas l'unanimité parmi les scientifiques.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Patrick Forterre. Microbes de l'enfer. Ed. Belin, Pour la science, 2007.
Liens externes
Notes et références
- Pour la Science, Juillet-Septembre 2008, p 43 Article Jusqu'où la vie se niche-t-elle,
- (en) Xue et al., 2003, Transfer RNA paralogs: evidence for genetic code-amino acid biosynthesis coevolution and archaeal root of life ; Gene 310, 59 – 66.
- (en) Di Giulio, 2005, The ocean abysses witnessed the origin of the genetic code ; Gene 14, 346:7-12.
- Parmi les bactéries, on trouve des phototrophes anoxygéniques (pouvant photosynthétiser et vivant sans oxygène), des cyanobactéries capables de vivre à 70-73 °C et quelques chimiotrophes vivant dans des environnements atteignant 95 °C.
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