- Oreste (prefet d'Alexandrie)
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Oreste (préfet d'Alexandrie)
Pour les articles homonymes, voir Oreste (homonymie).Oreste, l'un des derniers fonctionnaires païens, a été nommé préfet impérial d'Alexandrie peu de temps après que le jeune Cyrille eut succédé comme patriarche d'Alexandrie à son oncle Théophile d'Alexandrie.
Oreste résiste aux volontés de Cyrille d'empiétement ecclésiastique sur des prérogatives civiles. Le combat qui s'engage entre ces deux hommes annonce pour des siècles la querelle entre le pouvoir séculier fondamentalement lié à la laïcité et le religieux. Maintenu dans ses limites par le préfet, le patriarche se voit menacé et mobilise les éléments les plus agités et belliqueux de son Église.
Vers 414 - 415 ap J.-C., des moines fanatiques, les parabolants, retirés dans le désert de Nitrie, marchent sur Alexandrie, assaillent et blessent gravement le préfet. Celui-ci fait fouetter à mort le meneur de cette foule, un certain Ammonios dont Cyrille veut faire un saint martyr. Mais l'empereur Théodose II ne peut pardonner l'agression sur son représentant et Cyrille doit se soumettre.
Le Préfet Oreste bénéficie aussi de l'amitié et du soutien politique d' Hypatie [1], fille de Théon, philosophe néo-platonicienne, qui jouit d'une autorité morale considérable dans la cité d'Alexandrie. En effet, de nombreux jeunes gens de familles aisées viennent à Alexandrie pour étudier auprès d'elle la pensée de Plotin. Beaucoup obtiennent ensuite des postes élevés dans le gouvernement ou l'Église.
En 415 ap J.-C., des moines fanatiques, excitant une foule superstitieuse, trainent Hypatie dans les rues d'Alexandrie et l'assassinent sauvagement,lui crevant les yeux, écartelant son corps et brûlant ses membres au pied des murailles. Une enquête diligentée par le préfet est ouverte sur ordre de l'empereur, mais aussi promptement enterrée. Nul n'osant affronter le redoutable Cyrille. Depuis ce moment, on perd toute trace du préfet, vraisemblablement muté dans un autre endroit. Le préfet Oreste est le dernier représentant du pouvoir civil païen face au christianisme triomphant.[2]
Notes et références
- ↑ The Alexandria Society, « Hypatie d'Alexandrie ». Consulté le 7 décembre 2007
- ↑ Luciano Canfora, une profession dangereuse les philosophes dans la Cité, Paris, Desjonquères, 2000
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