- Néottie nid d'oiseau
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Néottie nid d'oiseau Neottia nidus-avis Classification classique Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Liliopsida Sous-classe Liliidae Ordre Orchidales Famille Orchidaceae Genre Neottia Nom binominal Neottia nidus-avis
(L.) Rich., 1817Classification phylogénétique Ordre Asparagales Famille Orchidaceae D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsLa néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) est une plante herbacée vivace de la famille des Orchidaceae. Elle est géophyte grâce à ses rhizomes mais elle est dépourvue de chlorophylle.
Sommaire
Description
Sa taille peut varier de 15 à 40 cm. Elle de couleur brun jaunâtre. Ses fleurs, roussâtres, sont disposées en épi. Les feuilles sont brunes et transformées en écailles engainantes le long de la tige. La tige desséchée avec les capsules vides persiste d'une année sur l'autre. Sur l'appareil végétatif, en partie souterrain, la disposition et l'enchevêtrement des racines font penser aux brindilles d'un nid d'oiseau. La comparaison est attribuée au médecin et botaniste Jacques Daléchamps en 1586.
Biologie
Floraison
La floraison s'étale de mai à juillet. Elle peut se faire sous terre. La pollinisation est assurée par les insectes, en particulier des coléoptères et des thysanoures. L'autofécondation peut avoir lieu à défaut de visite d'insecte : les pollinies s'enflent, puis s'effritent et le pollen se dépose sur le stigmate[1].
Hétérotrophie
La néottie nid d'oiseau est souvent considérée à tort comme un parasite car elle est dépourvue de chlorophylle et est incapable de réaliser la photosynthèse. Comme la plupart des orchidées, la néottie a développé des caractéristiques la rendant extrêmement économe en ressources : les besoins en eau et en azote sont nettement réduits par rapport aux plantes vertes, la chlorophylle étant grande consommatrice. Elle s'associe à un champignon qui vit en symbiose avec un feuillu. L'énergie de l'arbre lui est transmise par le champignon : il s'agit d'une mycorhize.
Neottia, Limodorum, Corallorhiza, Epipogium et Monotropa seraient les seuls genres saprophytes des pays tempérés. On ne peut cependant pas les considérer comme des saprophytes au sens strict, mais plutôt comme hétérotrophes car c'est le champignon qui fournit la matière organique qui les nourrit[2].
Les racines sont colonisées par les hyphes du champignon, mais contrairement aux autres Orchidaceae il s’agit de champignons ectomycorhiziens, de la famille des Sebacinaceae, habituellement associés aux arbres. La matière organique (sucres…) utilisée par la Néottie provient de ces champignons. Elle a été produite par l’arbre auquel ces derniers sont inféodés[3].
« Il y a un volé (l'arbre), un voleur (le champignon) et un receleur (l'orchidée) ». Cependant le premier et le dernier reçoivent l'eau et les ions minéraux du champignon. La néottie est dite mycohétérotrophe[4],[5].
« En forêt de Fontainebleau, Noël Bernard découvrit en 1899 le rôle déterminant joué lors de la germination des graines par des filaments mycéliens présents à l'intérieur des racines de Néottia. Plus tard on observa que ce phénomène était général chez toutes les orchidées, dont les graines minuscules ne peuvent germer que si elles sont aidées dans cette tâche par les filaments du champignon qui leur servent de pseudo-racines et aspirent dans le sol les éléments nutritifs dont elles ont besoin. Un équilibre s'instaure alors entre le champignon et la racine de la plante herbacée; équilibre toujours fragile. C'est en sécrétant des substances chimiques particulières : l'orchinol et l'hircynol, que les racines tubérisées des plantes adultes maintiennent le champignon à leur périphérie et lui interdisent de pénétrer trop en avant dans leur tissu. »[6].
Biotopes
C'est une espèce d'ombre. Elle est mésophile et apprécie des sols riches au pH basique à neutre. Ses biotopes préférés sont les hêtraies, chênaies ou pineraies.
En phytosociologie, elle est typique dans les peuplements forestiers de type Carpino-Fagenelia ou Cephalanthera-Fagion.
Répartition
On la retrouve à l'étage collinéen et montagnard (jusqu'à 1500 m d'altitude) sur le contient eurasiatique.
C'est une espèce commune à assez rare dans presque toute la France[7]. On la retrouve un peu en Belgique. Elle est considérée comme totalement absente des départements du Morbihan, de la Loire-Atlantique, du Pas-de-Calais et de Paris-même. Sa présence en Finistère est incertaine[8]. Elle est présente ailleurs dans le pays mais peut être rare par endroit.
Elle est présente sur la liste des espèces végétales protégées en Bretagne et celle des des espèces protégées en Limousin.
Vulnérabilité
L'espèce est classée "LC" : Préoccupation mineure[9].
Synonymes
- Ophrys nidus-avis L. (1753) - Basionyme
- Epipactis nidus-avis (L.) Crantz (1769)
- Listera nidus-avis (L.) Curtis (1778)
- Helleborine nidus-avis (L.) F.W. Schmidt (1793)
- Helleborine succulenta F.W.Schmidt (1793)
- Malaxis nidus-avis (L.) Bernh. (1800)
- Serapias nidus-avis (L.) Steud. (1821)
- Neottidium nidus-avis (L.) Schltdl. (1823)
- Distomaea nidus-avis (L.) Spenn. (1825)
- Neottia abortiva Gray (1821)
- Neottia macrostelis Peterm. (1844)
- Neottia squamosa Dulac (1867)
- Neottia orobanchoidea St.-Lag. (1880)
Étymologie
- Le nom générique, « Neottia » vient du grec et signifie « nid »
- Le nom spécifique, « nidus-avis », signifie « nid d'oiseau » en latin. En effet, la disposition et l'enchevêtrement des racines font penser aux brindilles d'un nid.
Références
- Les orchidées sauvages de Suisse et d'Europe. Jacobus Landwehr, Piantanida, 1983.
- Le courrier de la Nature, n°189, Spécial Orchidées, Orchidées et champignons par Hubert Lagrange, janvier 2001
- Languedoc, n°5, janvier 2008. Bulletin de la Société Française d'Orchidophilie du
- Bernard Boullard, Guerre et paix dans le règne végétal, Ellipses, 1990.
- Le génie des végétaux. Des conquérants fragiles. Marcel Bournérias et Christian Bock. Belin 2006.
- Jean-Marie Pelt, La vie sociale des plantes 2e éditions, 1984
- Jean-Claude Rameau, Dominique Mansion et Gérard Dumé, Flore forestière française : guide écologique illustré, t. 2 : Montagnes, Paris, Institut pour le développement forestier, juillet 1993, 2434 p. (ISBN 2 904740 41 4)
- Référence Tela Botanica (France métro) : Neottia nidus-avis (fr)
- MNHN, Dossier de presse - 6 octobre 2009. La Liste rouge des espèces menacées en France. Orchidées de France métropolitaine.
Liens externes
- Référence Catalogue of Life : Neottia nidus-avis (L.) Rich. (en)
- Référence Tela Botanica (France métro) : Neottia nidus-avis (fr)
- Référence NCBI : Neottia nidus-avis (en)
- Référence CITES : taxon Neottia nidus-avis (sur le site du ministère français de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement) (fr)
Catégories :- Flore (nom vernaculaire)
- Orchidaceae
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