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Néfertiti
Nfr-nfr.w-Jtn-Nfr.t-jty
Belle est la beauté d'Aton, la belle est venueNéfertiti (Nofretete en allemand) est la grande épouse royale d'Akhénaton, l'un des derniers rois de la XVIIIe dynastie. Elle vécut aux environs de -1370 à -1333/34.
Sa beauté est légendaire, et il est certain qu’elle exerçait un rôle politique et religieux important pendant la période amarnienne. En effet, lorsqu'une équipe d'archéologues américains entreprit récemment la reconstitution virtuelle des parois du temple d'Aton à Karnak à partir de talatates, — un gigantesque puzzle de plus de six mille blocs en grès retirés du IXe pylône —, elle eut la surprise de constater que les représentations de Néfertiti étaient plus nombreuses que celles d’Akhénaton, son royal époux. Ailleurs, la reine est figurée dans la pose traditionnelle de pharaon châtiant les ennemis de l'Égypte, ou officiant aux côtés du roi devant leur dieu Aton. D’autres reliefs encore montrent le couple royal et les petites princesses dans leur intimité familiale. Toutes ces scènes sont la preuve que la reine exerçait un pouvoir considérable, l'art officiel n’ayant jamais montré de scènes similaires auparavant.
Il n'est pas établi que Néfertiti ait survécu à Akhénaton. Certains égyptologues ont conjecturé cependant qu’à la fin du règne elle aurait été corégente d’Akhénaton sous le nom de Smenkhkarê, dont on pense en général qu'il s’agit d’un jeune frère d'Akhénaton.
Sommaire
Généalogie
Voir l’article annexe : Arbre généalogique de la XVIIIe dynastie égyptienne.Néfertiti Naissance vers -1370 Décès vers -1334/33 Père Aÿ ?, Amenhotep III ? Grands-parents paternels Grand-père paternel inconnu Grand-mère paternelle inconnue Mère Mère inconnue Grands-parents maternels Grand-père maternel inconnu Grand-mère maternelle inconnue Fratrie Fratrie inconnue Mari Amenhotep IV / Akhénaton Enfant(s) Mérytaton (ou Méritaton), L'aimée d'Aton
Mâkhétaton, La protégée d'Aton
Ânkhésenpaaton, Elle vit pour Aton
Néfernéferouaton (ou Néfernéferouaton Tasherit), Belle est la perfection d'Aton (ou Parfaite est la beauté d'Aton)
Néfernéferourê, Belle est la perfection de Rê (ou Parfaite est la beauté de Rê)
Sétepenrê, L'élue de RêQui donc était La-Belle-est-venue ? Était-ce la fille d’un grand dignitaire, le futur pharaon Aÿ (cf. Hymne à Aton), ou bien une fille d’Amenhotep III ? Nous l’ignorons. Il se peut tout aussi bien qu’elle soit la princesse Tadukhipa[1] que le roi de Mitanni Toushratta envoya à son frère et beau-fils Amenhotep III (cf. lettres d’Amarna), le nom égyptien de Néfertiti, La Belle est venue, semblant indiquer une origine étrangère. La date de son mariage et de sa montée sur le trône ne sont pas connues avec certitude, comme c’est le cas pour beaucoup d’autres données de cette époque. Il a pourtant été établi que Néfertiti n'est pas une princesse du Mitanni. Néfertiti, contrairement à ce qu'on a pu croire est un prénom bien égyptien comme le souligne l'égyptologue Jean Yoyotte qui rappelle que c'est l'une des appellations de la belle déesse Hathor. Aucun document ne permet de dire si elle vint de l'étranger. La signification de son nom a brouillé les pistes. En fait, et comme le rappelle Jean Yoyotte dans son article sur Néfertiti dans le dictionnaire de la civilisation égyptienne (édition Fernand Hazan), nous savons très peu de choses sur cette reine.[réf. nécessaire]
Selon les dernières études Toutânkhamon ne serait pas son fils comme on pouvait le croire jusqu'à présent, mais le fils d'Akhénaton et de sa fille aînée Mérytaton[2] baptisée « Young Lady » par les égyptologues qui hésitent sur son identité et ont répertorié la momie KV35YL[3].
La disparition de la reine
En l’an treize (ou quatorze) du règne d’Akhénaton (vers -1336) (cf. datation), Mérytaton remplaça sa mère comme grande épouse royale dans les cérémonies officielles, et, à partir de l’an quatorze, Néfertiti disparut de l’iconographie amarnienne. Sur quelques reliefs, son nom et son visage furent même martelés et remplacés par ceux de Mérytaton. Il n’est pas impossible qu’elle soit déjà morte à cette date, d’après une hypothèse, de mort violente. Certains spécialistes avaient un moment avancé une possible disgrâce, elle aurait été évincée par une rivale, Kiya, une autre épouse du roi. On sait aujourd'hui que c'est l'inverse qui s'est produit. Les raisons véritables de cette disparition subite nous échappent encore. Pour compliquer cette énigme des sceaux de jarre à vin avec son nom qui porteraient comme indication : « l'an I de Néfertiti » ont été retrouvés dans le palais nord d'Akhetaton (l'actuelle Tell el-Amarna), ce qui signifie peut-être qu'elle y vécut à la fin du règne de son époux voire qu'elle régna après lui.
La disparition de Néfertiti coïncide avec l'apparition d'un nouveau personnage nommé au titre de co-régent au nom de Ânkh-Khéperourê Néfernéférouaton. Plusieurs chatons de bague inscrits, trouvés par Sir William Matthew Flinders Petrie à Amarna, montrent que ce nouveau personnage est une femme puisque la forme attestée est Ânkh(t)Khéperourê. Manéthon, dans sa liste royale, évoque une « femme roi » à la fin de la XVIIIe dynastie qu'il nomme Acenchêrês (ou Akenkheres ou Achencherês) qui serait une mauvaise transcription d'Ânkh-Khéperourê. Ici encore, nous en sommes réduits à des conjectures. C'est sur ce postulat que des spécialistes y ont vu la certitude qu'il s'agissait de Néfertiti. Cependant l'identité de cette Ânkh(t)Khéperourê a été très discutée : Kiya, Méritaton, Néfertiti ?
Après le court règne du successeur d'Akhénaton, c'est un jeune garçon d’une dizaine d'années qui monte sur le trône, dont elle n'est pas la mère, Toutânkhamon, époux de la princesse royale Ânkhésenpaaton. Une nouvelle hypothèse, qui est toutefois du domaine de l'histoire-fiction, car aucun document ne l'étaye : Néfertiti, encore en vie, mais officiellement retirée des affaires publiques, aurait gouverné dans l'ombre, étant donné le jeune âge du nouveau roi. Cette influence — et probablement sa propre vie — se seraient alors achevées pendant la troisième année de règne de Toutânkhamon, en -1331. C'est en cette année en effet que Toutânkhaton adopta le nom de Toutânkhamon, reniant le culte monothéiste d’Akhénaton et marquant officiellement son soutien au dieu thébain Amon. En même temps, la famille royale abandonna Akhetaton, la ville d’Aton, et revint à Thèbes.
Qu’on ait identifié Néfertiti à la princesse mitannienne Tadukhipa (idée abandonnée aujourd'hui), à Smenkhkarê ou même à Kiya, qu’elle soit morte pendant le règne d’Akhénaton ou qu’elle ait survécu à son royal époux, voire être la « femme roi » qui lui a succédé : aucune de ces hypothèses n'est attestée à ce jour. Seule, pour l'instant, la version proposée par Marc Gabolde, remporte un grand nombre d'approbations de la part des égyptologues. Il propose que Néfertiti meure avant Akhénaton et que ce soit Mérytaton qui succède à son père. Toutefois cette affirmation amène une autre énigme : où a été déposé le corps de la reine ?
Buste
Article détaillé : Buste de Néfertiti.Un buste la représentant l'a rendue célèbre. Il est conservé au Neues Museum à Berlin. Il s'agit d'une des œuvres de l'Égypte antique les plus copiées. On l'attribue au sculpteur Thoutmôsis, et on pense que le lieu de sa découverte était l'atelier du sculpteur. Le buste donne une idée de la manière dont les anciens Égyptiens restituaient les proportions du visage humain.
En 2009, l'historien d'art suisse Henri Stierlin soutient que le buste de Berlin est une copie datant de 1912[4],[5],[6]. Le conservateur du musée égyptien de Berlin Dietrich Wildung ainsi que plusieurs égyptologues réfutent cette thèse et affirment l'authenticité du buste. Sous réserve d'une preuve matérielle qui fait défaut, le débat n'est pas clos.
La momie de Néfertiti
Le 9 juin 2003, l'archéologue anglaise Joann Fletcher, professeur à l'Université de York, annonça qu’une des momies découvertes en 1898 dans la tombe KV35 de la vallée des rois, mais non encore identifiée, serait celle de la reine.
La momie était en si mauvais état que, d’après Joann Fletcher, elle avait probablement été saccagée peu après la momification. La technique utilisée serait celle employée par les embaumeurs de la XVIIIe dynastie. La position du corps indiquerait un personnage royal.
Le 12 juin, soit trois jours plus tard, Zahi Hawass, directeur de l'ESCA (Egypt's Supreme Council for Antiquities, Conseil suprême des Antiquités égyptiennes), mit en avant l’absence de preuves étayant cette hypothèse, et démentait publiquement que cette momie fût celle de Néfertiti[7].
Notes
- Amenhotep III, mais très probablement d'ascendance égyptienne d'après Christiane Desroches Noblecourt, La femme au temps des pharaons, 1986, Éditions Stock, p. 62 ; cf. aussi Carl Nicholas Reeves, Echnaton, 2002, Éditions Philipp von Zabern, p. 102 Princesse mitannienne du harem d'
- Alain-Pierre Zivie, Fouilles à Saqqarah dans la falaise dite du Bubasteion d'après
- Analyses génétiques Toutânkhamon est le fruit d'un inceste
- « Le célèbre buste de Néfertiti est un faux, affirme un historien de l'art »
- Henri Stierlin, Le buste de Néfertiti - Une imposture de l'égyptologie ?, édition Infolio, 2009.
- « Le faux buste de Néfertiti »
- Voir La grâce solaire de Néfertiti, p.16 in : Sciences et Avenir Hors série n°157, "Reines d'Egypte, un pouvoir méconnu".
Bibliographie
- Michael E. Habicht, Nofretete und Echnaton. Das Geheimnis der Amarna-Mumien, Koehler & Amelang, Leipzig, 2011, (ISBN 978-3-7338-0381-0)
- Bénédicte Savoy, Nofretete. Eine deutsch-französische Affäre 1912-1931, Böhlau, Köln / Weimar/ Wien, 2011, (ISBN 978-3-412-20811-0)
- Joyce Tyldesley, Nefertiti. Unlocking The Mystery Surrounding Egypt's Most Famous And Beautiful Queen, Penguin Books, London, 1998, revised 2005, (ISBN 978-0-14-101724-2)
- Carola Wedel, Nofretete und das Geheimnis von Amarna, Philipp von Zabern, Mainz am Rhein, 2005, (ISBN 3-8053-3544-X)
- Joann Fletcher, The Search For Nefertiti. The True Story Of An Amazing Discovery, William Morrow (An Imprint of HarperCollins Publishers), New York, 2004, (ISBN 0-06-058556-0)
- Essais
- Marc Desti, Souveraines de la vallée du Nil, Saint-Cyr-sur-Loire, Éditions Alan Sutton, 2005 (ISBN 978-2-84253-708-1) ;
- Cyril Aldred, Akhénaton, roi d'Égypte, Seuil, 1997 (ISBN 978-2-02-017784-9) ;
- (en) Rita E. Freed, Yvonne J. Markowitz, Sue H. d'Auria, Pharaons du Soleil : Akhénaton - Néfertiti - Toutânkhamon, Museum of Fine Arts, 1999 ;
- (en) J. Kluger, A. Dorfman, « Néfertiti retrouvée ? », dans Time, 16 juin 2003 [Time magazine texte intégral].
- Œuvres de fiction
- Nick Drake :
- (en) : Nefertiti : the Book of the Dead, éditions Bantam, Londres, 2006, 349 p., (ISBN 0593054016) ou (ISBN 9780593054017).
- (fr) : Néfertiti la parfaite : le livre des morts (traduit de l'anglais par Gérard Meudal), éditions Plon, Paris, 2006, 338 p., (ISBN 2-259-20158-X) ou (ISBN 978-2-259-20158-2), (notice BNF no FRBNF40174053n).
- Michelle Moran :
- (en) : Nefertiti : a Novel, Crown Publishers, New York, 2007, xiii + 462 p., (ISBN 0307381463) ou (ISBN 9780307381460), (LCCN 2006039184).
- (fr) : Les Rêves de Néfertiti (traduit de l'américain par Danièle Mazingarbe), éditions Presses de la Cité, Paris, 2008, 459 p., (ISBN 2-258-07384-7) ou (ISBN 978-2-258-07384-5), (notice BNF no FRBNF412255975).
Voir aussi
Articles connexes
- Mérytaton
- Akhénaton
- Smenkhkaré
- Égypte antique
- Filles d'Akhénaton
- Place de la femme dans l'Égypte antique
Liens externes
- (fr) L'origine, l'histoire et la disparition de Néfertiti;
- (en) Avons nous la momie de Néfertiti ? - par Marianne Luban, 1999 ;
- (en) À la recherche de Néfertiti - article sur les travaux de Joann Fletcher.
- (en) Changeante Néfertiti
- (en) Discussion sur la recherche de Néfertiti
- (en) El Amarna, connexions avec Néfertiti
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