Nouveau Parti démocratique du Québec

Nouveau Parti démocratique du Québec
Nouveau parti démocratique du Québec
Parti de la démocratie socialiste
Parti provincial défunt
Fondation 1963
Dissolution 2002
Idéologie politique social-démocrate, indépendantiste

Le Nouveau Parti démocratique du Québec (NPD-Québec ou NPDQ) ou le Parti de la démocratie-socialiste (PDS) était un parti politique du Québec d'orientations sociales-démocrates et socialistes. Le parti a porté le nom de Nouveau Parti démocratique du Québec de 1963 à 1995, puis a changé de nom pour Parti de la démocratie-socialiste de 1995 jusqu'à sa fusion avec l'Union des forces progressistes en 2002.

Sommaire

Histoire

Le NPDQ fut fondé dans les années 1960, à la suite des efforts concertés de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), qui est l'une des principales centrales ouvrières du Québec et du Parti social démocratique du Québec (PSD). (Depuis 1955, le PSD était le nom français du Co-operative Commonwealth Federation (CCF).)

Le 30 juin 1963, un comité provisoire d'organisation était élu, composé de : Jean-Robert Ouellet (président), Robert Cliche, (vice-président), André Thibodeau (secrétaire), Harry Krashinsky (trésorier), Gérard Picard, Fernand Daoust, Roger Provost, Roméo Mathieu, Jean Chapman, Julien Major, Charles Taylor, Laurent Châteauneuf, Enn Norak, Pierre Lambert et Roméo Maione[1].

Sur la scène politique fédérale canadienne, à titre de section du Nouveau Parti démocratique du Canada, le NPDQ participa aux élections fédérales canadiennes de 1962 à 1988. Jusqu'à 1965, la section québécoise est peu organisée. Une relance se fait en 1965. En mars 1965, se tient un congrès de fondation du NPDQ. Robert Cliche, avocat connu (et futur juge) devient le chef du NPDQ. Lors de l'élection générale fédérale de 1965, les candidats du NPD recueillent 12 % des votes au Québec (et 18 % dans l'ensemble du Canada). À l'élection générale fédérale de 1968, le NPD recueille 7 % des votes au Québec (17 % au Canada). Robert Cliche se retire comme leader après l'élection de 1968 et Roland Morin devient chef.

Jusqu'à la fin des années 1960, conformément à la répartition des tâches convenue en 1963 entre les deux organisations, le NPDQ exerça ses activités exclusivement sur la scène politique fédérale au Québec, laissant la scène politique provinciale du Québec au Parti socialiste du Québec (PSQ)[2]. Après la disparition du PSQ, vers 1968, le NPDQ continua de consacrer l'essentiel de ses énergies à la politique fédérale au cours de la décennie 1970 et au début des années 1980, mais il commença aussi à faire quelques incursions au niveau de la politique provinciale du Québec, en présentant un petit nombre de candidats, d'abord lors de l'élection générale québécoise de 1970. Cette expérience de 1970 n'aura toutefois pas de succès, à la suite de quoi le NPDQ ne présentera plus de candidats aux élections provinciales pendant un certain temps.

En février 1971, le congrès du NPDQ désigne comme chef Raymond G. Laliberté, syndicaliste, ex-président de la Corporation des enseignants du Québec (CEQ). Laliberté démissionne lors du congrès de mars 1973 et celui-ci désigne comme nouveau chef Henri-François Gautrin, professeur à l'université de Montréal. Une nouvelle expérience électorale provinciale est tentée lors de l'élection générale québécoise de 1976, cette fois dans une coalition avec le Regroupement des militants syndicaux (RMS), mais elle ne connaîtra pas non plus de succès. Entretemps, le militantisme du NPDQ en faveur du droit à l'autodétermination de la nation québécoise porte fruit auprès de certaines organisations du NPD au Canada. Ainsi, en 1977, le congrès du Nouveau Parti démocratique de l'Alberta, la Fédération des jeunes néo-démocrates de la Saskatchewan ainsi que la conférence régionale du NPD de Toronto appuient le droit du Québec à l'autodétermination, de même que le Syndicat canadien de la fonction publique, lié au NPD. La chose est toutefois encore mal vue à ce moment par la direction du NPD fédéral et la proposition n'est pas adoptée lors du congrès fédéral du NPD de 1977[3]. En 1979, H.-F. Gautrin démissionne du NPDQ et rejoint peu après le Parti libéral du Québec de Claude Ryan. Jean-Denys Lavigne, enseignant et syndicaliste, lui succède comme chef du NPDQ. Lavigne démissionne en février 1983. Il y aura vacance à la direction du NPDQ pendant un an. En juillet 1983, le congrès fédéral du NPD du Canada affirme le droit du peuple québécois de déterminer librement son avenir[3], devenant ainsi le premier parti fédéral canadien à affirmer cette reconnaissance.

Au milieu de la décennie 1980, le NPDQ considéra qu'il existait un vide politique au Québec et que, tout en continuant de jouer son rôle en tant que section québécoise du NPD fédéral du Canada, le temps était venu pour le NPDQ de s'investir pleinement et définitivement sur la scène politique provinciale québécoise. La relance s'opère à partir de mars 1984. Le NPDQ désigne comme nouveau chef Jean-Paul Harney, professeur d'université et ex-député néo-démocrate à la Chambre des communes de 1972 à 1974 pour la circonscription ontarienne de Scarborough-Ouest. En septembre 1985, un congrès du NPDQ tenu à Montréal décide de la fondation officielle du nouveau NPDQ, parti provincial occupant dorénavant tout le champ politique, aussi bien provincial que fédéral[3]. Le NPDQ demanda et obtint sa reconnaissance officielle auprès du directeur des élections du Québec en tant que parti politique au Québec. Il présenta des candidats aux élections générales québécoises de 1985, de 1989 et de 1994.

En matière constitutionnelle, le parti confirme son rejet de la Loi constitutionnelle de 1982 imposée au Québec sans le consentement de celui-ci et prend position en faveur de la convocation d'une assemblée constituante pour élaborer un projet de constitution nationale du Québec à soumettre à l'adoption du peuple québécois et visant à négocier d'égal à égal avec le Canada une nouvelle confédération. Cette position constitutionnelle, qui sera celle du NPDQ lors de l'élection générale québécoise de 1985, reprend en quelque sorte le flambeau de la souveraineté-association, au moment où le Parti québécois sous la direction de Pierre-Marc Johnson met en veilleuse cet objectif.

Cette période voit une croissance du nombre de membres du NPDQ. Au congrès du NPDQ de novembre 1987, Roland Morin succède à Jean-Paul Harney comme chef du parti. Les 19 et 20 juin 1987 se tient à Québec le congrès de fondation de la Fédération québécoise des jeunes néo-démocrates (FQJN). Il est suivi par le congrès d'orientation politique de la FQJN du 26 au 28 février 1988 à Montréal. Lors de l'élection générale fédérale de 1988, les candidats du NPD obtiennent 14 % des votes au Québec.

Un congrès d'orientation du NPDQ se tient du 28 au 30 avril 1989 à Montréal. Le congrès adopte notamment une charte de l'environnement qui endosse le principe du pollueur-payeur et sanctionne les infractions environnementales ; un renforcemenrt des centres locaux de services sociaux ; en éducation, la déconfessionnalisation de l'école publique ; et réaffirme la position selon laquelle le peuple québécois devrait exercer son droit à l'autodétermination en se dotant de sa constitution et en proposant au Canada une nouvelle association politique[4]. Ce congrès adopte aussi à la majorité des délégués présents une résolution de principe non décisionnelle, favorisant la position que le NPDQ rompe entièrement ses liens structurels avec le NPD du Canada, étant entendu que la décision sur cette question, qui requiert la modification aux deux tiers des voix des statuts du NPDQ, se prendra lors d'un congrès subséquent[5]. Lors de ce même congrès, Gaétan Nadeau est élu chef du parti, l'emportant sur Roland Morin. Lors de l'élection générale québécoise de 1989, le NPDQ se dota d'un programme électoral qui mettait principalement l'accent sur ses positions en matière d'environnement, sur ses positions sociales-démocrates en matière d'économie et de services aux citoyens et sur sa position constitutionnelle.

En décembre 1989, le NPDQ et le NPD fédéral du Canada décidèrent d'un commun accord de rompre le lien structurel qui les unissait, les deux partis devenant dès lors complètement indépendants l'un de l'autre. En conséquence, le NPDQ concentra ses activités exclusivement sur la scène politique provinciale québécoise, et ses membres devinrent libres d'adhérer à tout parti politique fédéral de leur choix. De la même façon, le NPD fédéral concentra ses activités au Québec exclusivement sur la scène politique fédérale, par le biais de sa section québécoise rebaptisée Nouveau Parti démocratique du Canada (Québec), qui ne présente des candidats qu'aux élections fédérales seulement et dont les membres devinrent libres d'adhérer à tout parti politique provincial québécois. À toutes fins pratiques, cette décision ramena la situation à ce qu'elle avait été en 1963, à cette différence toutefois que le NPDQ, qui lors de la division de 1963 s'était retrouvé dans le rôle d'une organisation agissant exclusivement au niveau fédéral, se retrouvait maintenant dans le rôle d'une organisation agissant exclusivement au niveau provincial après cette nouvelle division de 1989. En 1990 Gaétan Nadeau démissionne et Michel Prenteau lui succède comme chef. Le NPDQ clarifia davantage sa position constitutionnelle en faveur de l'indépendance du Québec. Michel Parenteau démissionne comme chef en 1992. À ce poste lui succèdent Jean François Sirois de 1992 à 1994, puis Jocelyne Dupuis de 1994 à 1996.

Après l'élection générale québécoise de 1994, le NPDQ décida de changer son nom en Parti de la démocratie socialiste (PDS). Sous ce nouveau nom, le PDS participa à l'élection générale québécoise de 1998.

En 2002, le PDS intégra la coalition de l'Union des forces progressistes (UFP), à laquelle se joignirent aussi le Rassemblement pour l'alternative progressiste (RAP) et le Parti communiste du Québec (PCQ). En conséquence, tout en continuant d'exister en tant qu'organisation membre de la coalition, le PDS transféra à l'UFP son inscription officielle en tant que parti politique auprès du directeur des élections et c'est sous la bannière de l'UFP qu'il participa à l'élection générale québécoise de 2003.

En février 2006, l'UFP et une organisation féministe altermondialiste, Option citoyenne, ont fusionné pour créer Québec Solidaire, un parti de gauche souverainiste.

Chefs du NPD-Québec et du PDS

Résultats électoraux aux élections générales québécoises

Élection générale # de candidats Candidats élus  % du vote
1966 (NPDQ) Le parti n'a pas présenté de candidats lors de cette élection.
1970 (NPDQ) 13 0 0,15 %
1973 (NPDQ) Le parti n'a pas présenté de candidats lors de cette élection.
1976 (coal.†) 21 0 0,05 %
1981 (NPDQ) Le parti n'a pas présenté de candidats lors de cette élection.
1985 (NPDQ) 90 0 2,42 %
1989 (NPDQ) 55 0 1,22 %
1994 (NPDQ) 41 0 0,85 %
1998 (PDS) 97 0 0,59 %

†coalition Nouveau Parti démocratique du Québec / Regroupement des militants syndicaux

Bibliographie

  • André Lamoureux, Le NPD et le Québec.
  • Roch Denis, Luttes de classes et question nationale au Québec, 1948-1968, Presses socialistes internationales, Montréal, Études et documentation internationales, Paris, 1979, (ISBN 2-89136-000-1) (période de 1955 à 1968).
  • Roch Denis, Le NPD au Québec : Un bref retour sur le passé, dans Le Démocrate, bulletin du NPDQ, hiver 1989 (période de 1963 à 1985).

Notes et références

  1. La Presse, 2 juillet 1963 (citée dans R. Denis, 1979).
  2. Roch Denis, Luttes de classes et question nationale au Québec, 1948-1968, Presses socialistes internationales, Montréal, Études et documentation internationales, Paris, 1979, ISBN 2-89136-000-1.
  3. a, b et c Roch Denis, Le NPD au Québec : Un bref retour sur le passé, dans Le Démocrate, bulletin du NPDQ, hiver 1989.
  4. Jean Crête, L'année politique au Québec 1988-1989, la vie des partis, Presses de l'université de Montréal. (Page consultée le 24 mai 2008.)
  5. Nouveau parti démocratique du Québec, Procès-verbal du conseil national du 18 mars 1989.

Liens externes


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