- Notre-dame du château d'ultrère
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Notre-Dame du Château d'Ultrère
Notre-Dame du Château d'Ultrère (en catalan: Mare de Deu del Castell) est un ancien ermitage et sanctuaire dédié à la Vierge Marie situé dans le massif des Albères, dans la commune de Sorède. Le sanctuaire est toujours un lieu de pélerinage auquel les habitants de la région avoisinante restent très attachés.
Histoire
(Pour l'historique de l'ancienne chapelle, voir l'article consacré au château d'Ultrère). L'ermitage et la chapelle furent construits à la fin du XVIIe siècle après la destruction du château d'Ultrère(1675), afin de remplacer le sanctuaire marial que celui-ci abritait. C'est François de Vilaplane, chanoine à Elne et frère de Jeanne de Vilaplana , qui ordonna en 1681 sa construction peu de temps après la destruction d'Ultrère. La majorité des éléments retirés de la chapelle détruite ont servi à construire le nouvel édifice. Le lieu où le sanctuaire est bâti a été choisi pour plusieurs raisons, notamment sa proximité avec l'ancien sanctuaire, sur le lieu d'une fontaine naturelle, mais surtout sur un territoire exclusivement administré par le Seigneur de Sorède (contrairement à la chapelle de l'ancien château qui était administrée à la fois par le seigneur de Sorède et l'Archidiacre du Vallespir, ce qui avait causé des rivalités en partie à l'origine de la destruction d'Ultrère). De nombreux éléments de l'ancienne chapelle ont été remployés à Notre-Dame du Château. Tout d'abord le mobilier, dont les cloches.La grande cloche porte le millésime de 1621 et le nom de l'archidiacre Boixo. Voici cette épigraphe en entier : « secourez-nous très compatissante toujours Vierge Marie. Monserrat Boixo Archidiacre du Vallespir, à ses frais eut soin de la restauration » et surtout la statue de la Vierge gothique du XIVe siecle et qui est classée avec le rétable baroque aux monuments historiques. Mais on retrouve également le ré-emploi d'éléments architecturaux, dont l'ancien portail roman fait en marbre blanc veiné de bleue de Céret il est du XIIe siècle et vient probablement du mas carol. Ce portail, qui resta en place lors du dynamitage de l'ancienne chapelle, a beaucoup souffert et de nombreuses pièces manquent (dont le linteau). Il a été remonté du mieux possible, d'une façon bien différente de ce qu'il fut à l'origine,ce qui lui donne sa particularité. Depuis les années 1970 l'ermitage, qui appartient à la municipalité de Sorède, est géré par une association qui vise à sa maintenance et à sa restauration. Le 9 avril 2001 un incendie a ravagé une partie des bâtiments, le mobilier de la chapelle a beaucoup souffert à cause de la fumée qui a noirci toutes les œuvres. Depuis, l'ermitage a été entièrement remis en l'état. Depuis 2003 Notre Dame du Château est rouverte au public, surveillée et entretenue par un gardien qui continue avec l'association à faire vivre cet ermitage. Des messes sont encore célébrées à Notre Dame du Château : le lundi de Pâque, le lundi de Pentecôte, le weekend du 8 septembre (nativité de la Vierge), le 16 août qui était auparavant un jour férié et le 28 décembre messe en Catalan et pessebre (crèche vivante). Vous trouverez chaque année tout le mois de décembre et janvier une magnifique crèche faite part l'association avec les maquettes d'Ultrère, de l'ermitage,du moulin à huile de Sorède, de l'église du village avec le château de la famille de Vilaplane et bien sur des santons de Provence.
Ce que vous pouvez voir à Notre Dame du Château
Dans la chapelle vous allez découvrir ce splendide retable baroque en bois de la fin du XVIIe siècle. Vous remarquerez que sur chacun de ses côtés il y a un château, ses sculptures évoquant le souvenir d'Ultrère. L'autel est plus récent ; il fut offert par un officier en retraite venu d'Amélie-les-Bains, qui fit quelques séjours à Notre Dame du Château. L'ornementation du retable est originale et semble s'inspirer des goigs. Au sanctuaire se dresse l'abside semi-circulaire à voûte massive. Au centre du retable,dans la niche du camaril « où se jouent le matin les rayons du soleil levant », nous apercevons la Vierge, la Reine de ces lieux. Elle tient dans sa main gauche l'enfant Jésus qui vous bénit. Dans sa main droite elle porte un sceptre et sur la tête une couronne, emblèmes de son Empire tout miséricordieux et secourable. L'Abbé Christofeul la définissait comme la Vierge au doux sourire. C'est une Vierge déhanchée, elle est du XIVe siècle en bois polychrome de style gothique. Cette Vierge est entourée d'Anges. Nous en voyons qui sont postés à l'entrée de la niche,nous en voyons qui se tiennent au dessus des panneaux, tandis que d'autres voltigent au sommet sur les corniches. Les tableaux : un grand tableau représente Saint Sebastien ; il date de 1848. Deux vieux grands tableaux donnent à la chapelle un cachet d'ancienneté : ils mesurent environ 2 mètres de haut. Côté évangile saint Benoît assis à l'entrée d'une grotte montre de sa main droite un crucifix placé sur une table : aux pieds du Christ, se trouve la volute d'une crosse d'abbé. De sa main gauche,il présente le livre de la règle monastique : « obéis mon fils aux préceptes du seigneur ». En face il y a Saint Ignace de Loyola. Ces deux tableaux datent des premières années de la chapelle (1685-1686). C'est le chanoine de Vilaplane lui-même qui les fit faire. Chapelles latérales : deux chapelles latérales donnent à l'église la forme d'une croix latine. Celle du côté de l'évangile est dédiée à Sainte Marie-Madeleine qui est couchée dans une grotte, selon l'usage du pays, tenant dans ses mains une tête de mort et une croix. Elle date de la fin du XVIIIe siècle. Du côté de l'épitre, comme en beaucoup d'églises roussillonnaises, se trouve la chapelle du Christ. Nous savons par Louis Just qu'en 1855 une souscription était ouverte pour l'achat d'un autel. Il fut dressé en cette même année : nous lisons 1855 au sommet du retable, mais le crucifix appartient à une date beaucoup plus lointaine. Au dessus de la porte des processions une statue représente la Sainte trinité en bois polychrome qui date du XVIIe siècle. Elle est très particulière. Dieu le père est debout,revêtu d'une tunique blanche et d'un manteau pourpre et doré. De la main droite, il tient un sceptre doré. La main gauche a trois doigts levés. Est-ce pour bénir à la manière latine ? Sur la poitrine, est fixée la Colombe symbolique, et la tête du père est ornée d'un nimbe crucifère à croisillons pattés, fixé lui-même sur un nimbe triangulaire. La main gauche dont deux doigts sont complètement repliés : c'est une main bénissante, et nous pouvons voir aussi ces trois doigts levés, le chiffre 3, signe de la trinité. Elle a été donnée à Notre Dame du Château vers 1900 par Jean Xène dit Janet del Moli, habitant de Sorède. Les jours de messe on peut voir la capelleta : c'est un oratoire portatif en bandoulière qu'avait l'ermite à l'époque. Les personnes pouvaient prier voire embrasser la Vierge qui se trouvait à l'intérieur. On offrait à l'ermite la soupe ou quelques pièces. Toutes ces œuvres ont été restaurées suite à l'incendie, et d'autres œuvres sont en cours de restauration. Faite une halte sur la place de l'ermitage et contemplez la plaine du Roussillon, un panorama spectaculaire par temps clair.
Les Ermites de la chapelle Sainte Marie du Château
Ermite anonyme en 1515, Narcis Lloset en 1586, Miquel Tumeu en 1660 jusqu'à 1672, Bernard Cros en 1672 jusqu'à sa mort en 1675 et la destruction du château.
Les Ermites de Notre Dame du Château
Joan Miquel dit de la caussade...date indéterminée Fra Grau jusqu'a sa mort le 12 septembre 1761, Gauderique Sajeloli 1762, Hyacinthe Casademont 1812, Hyacinthe Brunet 1846, François Paraire 1846 aussi, Laurent Siderach 1861, Pierre Barate 1872, Jean Berdagué 1881, Paul Pideil 1895,
Les Gardiens de Notre Dame du Château
Michel Bouffard de 1981 à 1998, Eloine Sales de 1998 à 2001(terrible incendie), David Mozas de 2003 toujours à l'Ermitage
Personnalités liées à Notre-Dame du Château
- Manuel António Gomes dit Padre Himalaya, savant portugais qui vécut dans l'ermitage et expérimenta un four solaire sur le col dell buc en 1900.
Panorama de Notre-Dame du château
Montez à Notre-Dame du château, l'ascension sera pour vous rude, pénible même, mais quelle compensation lorsque vous serez au bout de votre chemin ! Quel panorama grandiose vous aurez devant vous !!! A vos pieds,vous verrez les riants vallons du tech allant se joindre vers Elne à la vaste et magnifique vallée de la Têt. Vous ne pourrez pas compter le nombre de villages catalans semés sur la surface de cet immense haut plateau qui va par une pente tranquille se perdre dans les eaux tranquilles et bleues de la Méditerranée. Au-dessus de vos têtes se dressent les tours sarrasines de la Massane et de la Madeloc. Au nord, s'étend le rideau grisâtre des Corbières catalanes dont la silhouette forme le fond de cet éblouissant tableau. Au soleil couchant, se dressant comme un dominateur aux pieds duquel tout doit s'abaisser, s'élève le géant pyrénéen, le colosse Canigou dont le nom est si doux au cœur de tout bon roussillonnais ! Et tout cela, éclairé par une lumière de feu, par un soleil qui donne à la nature des tons de chaleur telle, qu'ils feraient le désespoir du coloriste le plus endiablé. N'ai-je pas eu raison de dire que nos pères étaient de vrais artistes ? Nous n'avons pas abandonné ces lieux de délices, car nous sommes quelque peu artistes nous aussi. Les pieux pèlerins et le touristes avides d'émotions s'y donnent souvent rendez-vous.
Sources
Sources principale :abbé P. Nogues, Histoire de Notre-Dame du Château, éd. L. Choppin, Verdun, 1970 Tome 2. et aussi"les Ermites du Roussillon et leurs Ermites" de Roland Serres-Bria,2003.
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