- Noli Me Tangere
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Noli me tangere
par Fra AngelicoMuseo dell'Opera Metropolitana del Duomo de Sienne par DuccioCappella Scrovegni, Padoue par GiottoHessisches Landesmuseum, Darmstadt par Hans BaldungNoli me tangere (« Ne me touche pas ») sont les paroles prononcées par Jésus ressuscité le dimanche de Pâques à l'adresse de Marie-Madeleine (Marie de Magdala). On trouve cette formule latine sous la plume de saint Jérôme dans la Vulgate, évangile selon saint Jean, chapitre 20, versets 11 à 18 (Vulgate Clementina, traduction : Bible de Jérusalem) :
Sommaire
Le texte biblique
- 11. « Maria autem stabat ad monumentum foris, plorans. Dum ergo fleret, inclinavit se, et prospexit in monumentum » :
Marie se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Or, tout en pleurant, elle se pencha vers l'intérieur du tombeau - 12. « et vidit duos angelos in albis sedentes, unum ad caput, et unum ad pedes, ubi positum fuerat corpus Jesu. » :
et elle voit deux anges, en vêtements blancs, assis là où avait reposé le corps de Jésus, l'un à la tête et l'autre aux pieds. - 13. « Dicunt ei illi : Mulier, quid ploras ? Dicit eis : Quia tulerunt Dominum meum : et nescio ubi posuerunt eum. » :
Ceux-ci lui disent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur dit : « Parce qu'on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l'a mis. » - 14. « Hæc cum dixisset, conversa est retrorsum, et vidit Jesum stantem : et non sciebat quia Jesus est. » :
Ayant dit cela, elle se retourna, et elle voit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c'était Jésus. - 15. « Dicit ei Jesus : Mulier, quid ploras ? quem quæris ? Illa existimans quia hortulanus esset, dicit ei : Domine, si tu sustulisti eum, dicito mihi ubi posuisti eum, et ego eum tollam." :
Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui dit : « Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je l'enlèverai. » - 16. « Dicit ei Jesus : Maria. Conversa illa, dicit ei : Rabboni (quod dicitur Magister). » :
Jésus lui dit : « Marie ! » Se retournant, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! » - ce qui veut dire : « Maître ». - 17. « Dicit ei Jesus : Noli me tangere, nondum enim ascendi ad Patrem meum : vade autem ad fratres meos, et dic eis : Ascendo ad Patrem meum, et Patrem vestrum, Deum meum, et Deum vestrum. » :
Jésus lui dit : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va trouver mes frères et dis-leur : "je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu". » - 18. « Venit Maria Magdalene annuntians discipulis : Quia vidi Dominum, et hæc dixit mihi. » :
Vient Marie de Magdala, qui annonce aux disciples : « J'ai vu le Seigneur et voilà ce qu'il m'a dit. »
Dans l'Art
L'expression Noli me tangere désignera par la suite les nombreux tableaux montrant cette scène, nommés aussi :
- l'Apparition à Marie-Madeleine,
- l'Apparition au tombeau
- le Christ jardinier,
- le Christ à la bêche,
- en Italien : Apparizione di Gesù risorto alla Maddalena in forma di ortolana.
Iconographie
De nombreux détails iconographiques permettent de comprendre comment Marie-Madeleine doit reconnaître le Christ :
- à son attitude
- à ses attributs vestimentaires (linceul ou manteau brodé ou de couleur rouge)
- au fait qu'il porte une croix en haut de son bâton
- au nimbe ou au halo qui l'enveloppe
- au lieu, en plein air
- aux personnages accessoires
Quelques artistes ayant traité ce sujet
- Le Maître de la Résurrection, un maître anonyme de l'école de Rimini.
- Giotto (Cappella Scrovegni, Padoue) et (1320, basilique San Francesco Assise)
- Tilman Riemenschneider (1490-1492, Staatliche Museum, Berlin)
- Duccio (1308-1311 Museo dell'Opera Metropolitana del Duomo de Sienne)
- Fra Angelico (1440-1441, Musée du couvent San Marco, à Florence)
- Federico Barocci (1590, Alte Pinakothek, à Munich et 1590, Galerie des Offices, Florence )
- Martin Schongauer, (Musée d'Unterlinden, Colmar)
- Gregorio de Ferrari (Galleria di Palazzo Bianco, Gênes)
- Titien (vers 1514, National Gallery, Londres)
- Lavinia Fontana (1581), Galerie des Offices, Florence
- Nicolas Poussin (1653, Musée du Prado, Madrid)
- Corrège (vers 1525, Musée du Prado, Madrid)
- Bramantino (~1507, Pinacoteca del Castello Sforzesco, Milan)
- Battistello Caracciolo (Museo Civico, Prato)
- Hans Holbein (1524, Royal Collection - Hampton Court, Londres)
- Laurent de La Hyre (1656, Musée de Grenoble)
- Bruegel le Jeune (1630, Musée historique lorrain, Nancy)
- Alonzo Cano (1640, Musée de Budapest)
- William Etty (1834, Tate Britain, Londres)
- Lambert Sustris (entre 1548 et 1553, musée des Beaux-Arts de Lille).
- Hans Baldung ( 1539, Hessisches Landesmuseum, Darmstadt)
- Véronèse (Musée de Grenoble)
- Jacob Cornelisz van Oostsanen (1507, Kassel)
- Bronzino (1531, Casa Buonarroti, Florence)
- Hans Memling (1480, Alte Pinakothek, Munich)
- Giovanni Paolo Lomazzo (Pinacoteca Civica, Venise)
- Andrea del Sarto (San Salvi Museo, Florence)
- Eustache Le Sueur, musée de Grenoble
- Le Bernin, Église Santi Domenico e Sisto de Rome
- Maurice Denis, (1895-1896, musée du Prieuré de Saint-Germain-en-Laye)
Bibliographie
- L'apparition à Marie-Madeleine, 3 textes par Marianne Alphant essayiste, Guy Lafon exégète et Daniel Arasse historien d'art, Ed. Desclée de Brouwer.2001 - (ISBN 2-220-04988-4)
Autres acceptions de l'expression
- Elle est devenue aussi le nom d'une fleur, la balsamine sauvage. Lorsqu'on touche sa tige à l'époque de la maturité, les capsules se contractent subitement et leurs valves se roulent en projetant des graines autour d'elles.
- Un phasme, Epidares nolimetangere porte aussi ce nom à cause de son habitude de se laisser tomber en catalepsie au moindre danger.
- En médecine, le mot désigne un ulcère qui ne cicatrise pas.
- Cette phrase fut aussi utilisé par les Compagnons du Devoir, ouvriers itinérants comme mot de passe afin qu'on les laisse circuler librement[1].
- Elle a aussi inspiré le célèbre Noli me legere (« Ne me lisez pas ») de Maurice Blanchot.
Notes et références
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