- No-kill
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Le no-kill (de l'anglais « pas de mise à mort ») est une pratique développée par les pêcheurs sportifs américains au cours du XXe siècle. Cette pratique consiste à relâcher volontairement et systématiquement les poissons pêchés, qu'ils atteignent ou non la taille légale de capture fixée par la réglementation. Le terme « no-kill » est la transposition imagée et plus explicite de l'expression anglaise « catch and release » (littéralement « attraper et relâcher »). On parle également de « graciation »[1] ou de « prendre et relâcher »[réf. nécessaire].
Le Grand dictionnaire terminologique préconise « lieu de pêche avec remise à l'eau des prises obligatoire » pour « no kill fishing area »[2].
En France, les principaux adeptes du no-kill se rencontrent chez les pêcheurs de carpe et les pêcheurs à la mouche. À l'étranger, en mer, les pêcheurs de poissons à rostre (espadons et marlins) pratiquent de plus en plus souvent le tag and release, qui consiste à marquer le poisson avant de le relâcher.
Sommaire
En eau douce
Dans de nombreuses circonstances, le no-kill a des effets avérés sur les populations de poisson, et peut donc être utilisé comme un outil réglementaire de gestion des populations piscicoles. En France le nombre de « parcours no-kill » (parcours où la pratique du no-kill est obligatoire) est en hausse, sans pour autant atteindre le nombre ou le linéaire (moyen ou cumulé) des grands pays de pêche sportive.
En mer
Cette pratique reste très marginale en France en eau salée. Aux États-Unis, la pratique du tag and release en mer a déjà été rendue obligatoire par les autorités pour gérer les stocks de poissons à rostre, sans interdire la pêche de loisir. De puissantes associations (The Billfish Foundation par exemple) mettent en avant cette pratique des pêcheurs de loisir pour obtenir des réductions des prélèvements de la part des professionnels, afin de partager équitablement la ressource. Le no-kill devient alors également un acte politique.
Efficacité du no-kill
De nombreuses études scientifiques menées en Amérique du Nord tendent à montrer que le taux de survie des poissons relâchés en pêchant aux leurres artificiels avec des hameçons simples est très satisfaisant (atteignant 97 %)[réf. nécessaire].
Ce taux de survie décroît quand l'utilisation d'appâts naturels est autorisée, sauf avec des hameçons circle, généralement utilisés pour les grands poissons marins.
Afin d'éviter de blesser inutilement le poisson, les pratiquants du no-kill écrasent les ardillons des hameçons et privilégient les hameçons simples par rapport aux hameçons doubles ou triples. De plus, afin d'accroitre ses chances de survie, le poisson est manipulé avec précautions et capturé le plus rapidement possible afin qu'il ne soit pas trop épuisé lors de sa remise à l'eau. Il est ainsi courant de ne pas sortir le poisson de l'eau et d'utiliser une épuisette.
Citations
Deux phrases du pêcheur sportif américain Lee Wulff font référence pour caractériser l'état d'esprit des pêcheurs adeptes de cette pratique :
- « Un poisson de sport a trop de valeur pour n'être pêché qu'une seule fois » (in A Handbook of Fresh Water Fishing, 1939)
- « Le poisson que vous remettez à l'eau est un cadeau que vous faites à un autre pêcheur, tout comme il s'agit peut-être d'un cadeau qu'un autre pêcheur vous a fait » (op. cit.)
Notes et références
- Le pêcheur No-Kill remet le poisson à l'eau », Ouest-France, 14 mars 2010 : « Benoît Lefebvre, chargé de mission à la Fédération interdépartementale de la pêche de Paris, parle aussi de « graciation ». ». Cécile Rousseau, «
- Entrée « No-kill » sur Grand dictionnaire terminologique, OQLF
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