- Nilo-saharienne
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Langues nilo-sahariennes
Les langues nilo-sahariennes sont une famille de langues parlées en Afrique subsaharienne, dans les régions du Haut-Nil et du Haut-Chari dont la Nubie. D'après les estimations de 1987 de Merritt Ruhlen, les langues nilo-sahariennes sont parlées par environ 11 millions de personnes. Cette famille est très hétérogène (beaucoup plus que le groupe pourtant voisin des langues nigéro-congolaises) et plutôt sujette à controverse. Peu de linguistes se sont essayés à travailler sur l'ensemble de la famille, et un certain nombre rejettent cette classification. Un sujet particulièrement problématique est le rattachement de la branche songhaï à cette famille.
Sommaire
Classification de Greenberg
D'après Joseph Greenberg (1963) cette famille compte six branches. La branche Chari-Nil est, à son tour, subdivisée en quatre sous-branches[1]:
- Les langues komanes
- Les langues sahariennes
- Les langues songhaï
- Les langues fur
- Les langues mabanes
- Les langues Chari-Nil
- Les langues soudaniques centrales
- Le kunama
- Le berta
- Les langues soudaniques orientales qui sont vues comme un ensemble de dix groupes, sans hiérarchie, qui sont les langues nubiennes, le nara, les langues surmiques, les langues nilotiques, les langues rub (ou nyangiyan), le temein, le nyimang, et le gaam (ou ingessana, tabi)
Classification d'Ehret
Ehret (2001) réorganise les différents groupes en dix-dept branches[2]:
- Les langues komanes
- Les langues soudaniques centrales
- Le kunama, avec l'ilit
- Les langues sahariennes
- Les langues songhaï
- Les langues fur
- Les langues mabanes
- Les langues rub ou langues kuliak
- Les langues tama-nubiennes
- Le nara
- Les langues Jebel (le gaam et d'autres langues)
- Le berta
- Le nyimang, avec le dimile
- Le temein, avec le jirru
- Les langues daju
- Les langues surmiques
- Les langues nilotiques
Pour Ehret, les branches 11 à 17 forment un groupe qu'il nomme kir-abbadian[3].
La question des limites des langues nilo-sahariennes
Pour Tefara et Unseth le shabo est intégré dans les langues nilo-sahariennes[4], mais ce dernier reste autrement non classifié. Il est parfois considéré comme un isolat.
Schadeberg et Bender classent les langues kadugli-krongo, aussi nommées langues kadu ou tumtum, dans la famille nilo-saharienne[5], tandis que d'autres les classent plutôt dans les langues kordofaniennes, voire comme un isolat. Des propositions ont été faites pour y ajouter le mandé (généralement considéré comme appartenant aux langues nigéro-congolaises), du fait de ses nombreux points communs avec les langues songhaï.
Le méroïtique du royaume de Kouch, aujourd'hui éteint, a souvent été proposé comme membre probable des langues nilo-sahariennes. On ne connaît cependant que trop peu de cette langue pour la classer avec précision. On peut en dire autant de l'oropom de l'Ouganda, récemment éteint, que l'on a tenté de rattacher au groupe nilotique.
Certains essais de regroupement furent faits, surtout basés par rapport au groupe nigéro-congolais. Gregersen (1972) regroupa les deux pour former la super-famille congo-saharienne, tandis que Blench (1995) classifia les langues nigéro-congolaises comme un simple sous-ensemble des langues nilo-sahariennes. Ces théories sont loin de faire l'unanimité.
Notes et références
Sources
- (en) Ehret, Christopher, A Historical-Comparative Reconstruction of Nilo-Saharian, Sprache und Geschichte in Afrika. SUGIA Beihefte. Beiheft 12. Cologne: Rüdiger Köppe Verlag. ISBN 3-89645-098-0
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