Nicolas Saucerotte

Nicolas Saucerotte (1741 - 1841 à Lunéville) est un médecin-chirurgien lorrain qui a associé l'exercice de son art aux évolutions politiques majeures de la fin du XVIII^e siècle.

Un jeune chirurgien prometteur

Passé Maître en chirurgie après une formation à l’école de Médecine militaire de Strasbourg et un temps de service aux armées, il fut nommé Chirurgien ordinaire de Stanislas en 1765 malgré sa jeunesse ; il commença à pratiquer des opérations de lithotomie en 1773 à l'hôpital St-Jacques de Lunéville, fondé par le duc Léopold et ensuite activement soutenu par Stanislas, pour accueillir gratuitement les plus nécessiteux. En 1777 un décret royal (de Louis XV donc) le nomma Lithohomiste en chef de cet hôpital. Il participait ainsi à la politique de bienfaisance menée par Stanislas, qui devint encore plus nécessaire avec la dégradation de la condition des plus pauvres lorsque la Lorraine fut rattachée à la France^[1].

Il rédigea plusieurs traités de chirurgie et s'intéressa à des techniques novatrices, en lithotomie comme dans d'autres spécialités. La condition des pauvres et celle des militaires (en campagne, ou dans les compagnies basées à Lunéville : Gendarmes rouges, Carabiniers Grenadiers des troupes à cheval) le motivaient particulièrement à améliorer et diffuser les avancées médicales. Reconnu et respecté, il est élu député du tiers état en 1789.

Les engagements d'un humaniste

En 1792, son loyalisme républicain le poussa à s'engager dans les armées républicaines, ainsi que ses quatre fils. Les deux plus jeunes y furent officiers de santé (il devinrent ensuite dentistes des Tsars) ; lui-même fut Chirurgien-major de l’armée du Nord puis de l'armée de Sambre et Meuse. Il était très concerné par la désorganisation des secours aux blessés et appuya la création d'un service de santé des armées, où il exerça de hautes responsabilités.

Il quitta le service et revint à Lunéville ; il y reprit son activité à l'hôpital St-Jacques, avant de prendre sa retraite en 1798, révolté par l'indifférence et le déclin où était tombée l'institution charitable. Il reçut plusieurs distinctions dans les institutions médicales de la Nation ou de l'étranger et continua l'étude. Il mourut dans sa ville en 1814, au passage des Cosaques qui avaient défait l'armée napoléonienne.

Notes et références

Sources

• "Deux Lunévillois, les frères Saucerotte, dentistes des Tsars", Jacqueline CAROLUS, Francis HOUZELOT.
• "Nicolas Saucerotte de Lunéville, lithotomiste et chirurgien des armées", Joseph DELESTRE.

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