- Nicolas Potier De Novion
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Nicolas Potier de Novion
Nicolas Potier de Novion (1618 - 1er septembre 1693) est un magistrat français, issu de la famille Potier de Blancmesnil, fils de André Ier Potier de Novion, président au parlement et de Catherine Cavelier.
Adversaire de Mazarin, il est président à mortier en 1645, puis premier président du parlement de Paris en 1678. Ayant commis quelques faux en écriture, il est contraint de démissionner de ce poste en 1689. Il est élu à l'Académie française en 1681, sans avoir produit aucune œuvre. Selon l'Académie, son discours de réception est jugé « absolument ridicule » et son cas « est une des plus grossières erreurs de l’Académie. »
Potier de Novion a également été greffier de l'Ordre du Saint-Esprit en 1656 et châtelain de Neauphle de 1682 à 1693.
Description par Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon dans ses célèbres Mémoires
« Ce premier président de Novion était un homme vendu à l'iniquité, à qui l'argent et les maîtresses obscures faisaient tout faire. On gémit longtemps au palais de ses caprices, et les plaideurs de ses injustices. Devenu plus hardi, il se mit à changer les arrêts en les signant, et à prononcer autrement qu'il n'avait été opiné à l'audience. À la fin, des conseillers, surpris que tout un côté eût opiné comme ils avaient ouï prononcer, en demandèrent raison à leurs confrères. Ceux-ci à leur tour furent étrangement surpris ayant cru que ce côté avait pris l'opinion qui avait formé l'arrêt, lequel se trouva ainsi de la seule voix du premier président; leur attention se réveilla, et ils trouvèrent que la même chose n'était plus rare. Ils s'informèrent aux rapporteurs et aux greffiers. Ces derniers s'étaient bien souvent aperçus de quelque chose, mais ils n'avaient osé parler. Enfin, encouragés par les conseillers, ils revirent les arrêts des procès par écrit, signés par le premier président, ils les montrèrent aux rapporteurs; il s'en trouva plusieurs d'extrêmement altérés. Les plaintes en furent portées au roi, et si bien prouvées, qu'il commanda à Novion de se retirer, et tout à la fin de 1689 Harlay fut mis en sa place. Il avait succédé à Lamoignon en 1678, de la femme duquel il était cousin germain. Il vécut encore quatre ans dans l'abandon et dans l'ignominie, et mourut à sa campagne sur la fin de 1693, à soixante-treize ans. Nous verrons son petit-fils en la même place, très indigne de toutes celles par lesquelles il passa. »[1]
Lien externe
Notes et références
Précédé par
Olivier PatruFauteuil 19 de l’Académie française
1681-1693Suivi par
Philippe Goibaud-Dubois- Portail de la France du Grand Siècle (1598-1715)
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