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Nicolas-François Dupré de Saint-Maur
Pour les articles homonymes, voir Dupré.Nicolas-François Dupré de Saint-Maur (1695 à Paris - 30 novembre 1774 Paris) est un économiste et statisticien français.
Sa vie et son œuvre
Issu d'une famille briarde de juristes et de financiers, il fit des études très complètes, il est fils d'un correcteur à la Chambre des comptes et cousin de Jean-Baptiste-Henri de Valincour. Maître des comptes le 4/3/1732. Il devient trésorier de France au Bureau de la généralité de Paris et il est nommé conseiller du roi.
Il fait imprimer en 1729 une traduction en prose du Paradis perdu et du Paradis reconquis de John Milton, ouvrage souvent réédité qui n'est sans doute pas de lui (probablement de Claude Joseph Chiron de Boismorand 1680-1740) mais qui lui vaut d'être élu membre de l'Académie française en 1733.
Dans son Essai sur les monnaies, il traite de la valeur des monnaies européennes et des relations entre les prix (du blé, du vin, de l'huile, de la viande, du bois, etc.) et les salaires depuis l'année 1002 jusqu'à 1742 ; il tente aussi de démontrer que le prix des denrées alimentaires avait augmenté de douze fois depuis de début de l'ère chrétienne. Cet ouvrage est l'un des premiers à introduire en France les idées économiques de John Locke. Adam Smith a fait l'éloge de ses statistiques sur les denrées dans sa Richesse des nations et Buffon a inséré ses statistiques sur la mortalité dans son Histoire naturelle de l'homme.
Il épousa Marie-Marthe Alléon dont un fils. Madame Du Pré de Saint-Maur fut la cause indirecte de l'enfermement de Diderot au château de Vincennes en 1750 car il avait prétendu au sujet d'une expérience scientifique faite par M de Réaumur "qu'il avait mieux aimé avoir pour témoins deux beaux yeux sans conséquence, que des gens dignes de le juger." Madame Dupré de Saint-Maur trouva le propos leste et impertinent. Elle avait de grandes prétentions à la science et M d'Argenson la trouvait aimable et jolie. Elle se plaignit. M d'Argenson sans autre forme de procès envoya Diderot au donjon de Vincennes.
Il avait un frère Pierre Dupré de Saint-Maur, né le 6 mars 1697, conseiller au Parlement, commissaire aux requêtes du Palais, mort le 28 janvier 1765, époux de Madelaine Bellanger dont postérité.
Publications
- Le Paradis perdu de Milton. Poème heroique, traduit de l'anglois, avec les remarques de Mr. Addisson (1729) (3 volumes)
- Essai sur les monnaies, ou réflexions sur le rapport entre l'argent et les denrées (1746) Extraits en ligne : [1]
- Recherches sur la valeur des monnoies et sur le prix des grains avant et après le concile de Francfort (1762)
- Table de mortalité des paroisses de Paris (d'après Dupré de Saint-Maur).
Son fils Nicolas Dupré de Saint-Maur (1732-1791), Conseiller au Parlement de Paris (1751), maître des requêtes (1755), intendant de Berri à Bourges de 1764 à 1776, intendant de Bordeaux de juin 1776 à 1784, conseiller d'Etat en 1785 publia lui aussi un certain nombre de textes :
- Essai sur les avantages du rétablissement de la culture du tabac en Guyenne, 1781, in 4°.
- Mémoire relatif à quelques projets intéressants pour la ville de Bordeaux, 1782, in 4°.
- Mémoire sur la décadence du commerce de Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, et sur les moyens de le rétablir, Bordeaux, 1782, in 4°.
- Mémoire important sur l'administration des corvées dans la généralité de Guyenne, et observations sur les rémontrances du Parlement de Bordeaux du 15 mai 1784, Bordeaux, 1784, in 4°.
- Lettre d'un subdélégué de la généralité de Guyenne, à M le duc de ... relativement aux corvées, Paris, 1784, in 4°.
Lien externe
Précédé par
Pierre de Pardaillan de GondrinFauteuil 38 de l’Académie française
1733-1774Suivi par
Chrétien Guillaume de Lamoignon de MalesherbesCatégories : Économiste français | Naissance en 1695 | Décès en 1774 | Membre de l'Académie française
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