- New burlesque
-
Pour les articles homonymes, voir burlesque (homonymie).
Le new burlesque ou neo-burlesque est un mouvement artistique et féministe né aux États-Unis aux débuts des années 1990 associé à la contre-culture. Il s'agit de performances scéniques réalisées par des danseuses ou danseurs légèrement vêtues ou pratiquant le striptease. Le nom tire son origine du burlesque au sens américain du terme, sans rapport avec le style humoristique du même nom.
Sommaire
Histoire
Le burlesque originel du XIXe siècle
Le new burlesque émane d'une volonté de rendre hommage à deux époques. La première est la fin du XIXe siècle, qui voit naître les spectacles légers des cabarets de Paris devenus depuis mondialement célèbres, comme les Folies Bergère, le Moulin Rouge ou le Chat noir. C'est à cette époque que ce genre particulier de spectacles s'exporte aux États-Unis sous le nom originel de burlesque. Alors que s'achève la conquête de l'ouest du pays, les artistes itinérants du monde du cirque emmènent en tournée des spectacles plus particulièrement destinés à un public averti, et spectacles insolites mais aussi girl-shows dans lesquels les artistes se dévoilent plus ou moins[1].
Les années 1940 et 1950
Vient ensuite l'âge d'or du burlesque dans les années 1940 et 1950 : l'imagerie populaire du rock 'n' roll commence son ascension. Les grandes du burlesque sont alors Dixie Evans, Lili St-Cyr, Zorita, Gypsy Rose Lee, Anne Corio, Rose la Rose, Tempest Storm, Blaze Starr, Bettie Rowland ou encore Sally Rand. Cependant, tandis que la culture rock se développe, les styles musicaux qui en émanent se diversifient et s'en éloignent finalement. Dans les années 1970, le burlesque est marginalisé jusqu'à disparaitre, alors que la télévision propose des divertissements beaucoup moins onéreux et que l'érotisme se banalise[1], les revues de nu étant devenues légales aux États-Unis. Cependant, les années 1980 voient un retour de styles musicaux s'approchant du rock 'n' roll des origines et y puisant leur inspiration, néo-rockabilly et psychobilly entre autres ont sans doute participé à la renaissance new burlesque.
Autour de ces styles revival, les icônes associées aux années 1950 reviennent elles aussi : tatouage, hot rods[2]. (tuning artistique de voitures américaines anciennes), pin-ups. Des artistes célèbres, comme Royal Crown Revue ou Brian Setzer, jouent accompagnés d'un orchestre complet[3] (big band) dans un décor pailleté suranné et font des émules (Reverend Horton Heat, Nekromantix, etc.). Petit à petit s'effectue un rapprochement entre tous ces styles artistiques : rares sont les conventions de hot-rods n'accueillant pas de groupe de rock 'n' roll, tout comme les rassemblements ayant trait au tatouage font régulièrement la part belle aux musiques et autres divertissements de l'époque du « rêve américain ».
Depuis les années 1990 : succès populaire du new burlesque
Ce retour en grâce d'images populaires désuètes et longtemps considérées comme vulgaires relance le mouvement burlesque sous sa forme actuelle dans tous les États-Unis : à New York, La Nouvelle Orléans, San Francisco, Los Angeles ou encore Seattle, où des groupes d'artistes recréent l'ambiance des spectacles originels. La troupe du Velvet Hammer Burlesque relance l'effeuillage burlesque en 1990 sous la direction artistique de Michelle Carr. La photographe Katharina Bosse décide alors de s'immerger dans ce nouveau courant érotico-artistique et le fait découvrir en Europe grâce à un ouvrage homonyme, New Burlesque[4]. Parmi les principales artistes qui émergent durant cette période peuvent-être citées Catherine D'lish, Julie Atlas Muz, Miss Dirty Martini, Michelle L'amour, Immodesty Blaize, Mimi Le Meaux, ou dans un autre style Dita von Teese.
Cette médiatisation donne naissance, en 2001, à un festival de striptease burlesque réunissant plus de 200 artistes en San Francisco, Californie, le Tease-O-Rama[5]. Dès la première édition, plus de 3000 spectateurs viennent assister aux spectacles proposés. De son côté, l'exposition de Katharina Bosse est accueillie à Paris,[6] preuve de la valeur artistique accordée au mouvement de par le monde tandis que se multiplient les cabarets offrant des spectacles new burlesque[7].
L'équipe du film Tournée de Mathieu Amalric (en costume bleu) lors de la montée des marches du Festival de Cannes 2010.En France, la troupe de néo burlesque Kisses Cause Trouble voit le jour à Paris en 2004. Le Hangar à bananes à Nantes est également un haut-lieu du new burlesque où Kitty Hartl, la programmatrice du Lieu unique, présente des spectacles depuis 2004 après les avoir découverts aux États-Unis[8]. Du 22 au 25 octobre 2009 a lieu la première édition du Paris Burlesque Festival : exposition de photographies de Katharina Bosse, piano bar, « Cinématographe », Piccolo Peep Shows, Cabaret Interlope, Revue de Paris, Nuit Fatale.
En 2009, Gentry de Paris écrit, conçoit et danse dans La Gentry de Paris Revue avec Dita Von Teese au Casino de Paris, une grande revue qui met en avant des prestations burlesques. Selon Le Figaro, elle est la pionnière d'un genre « classique (...), classe et glamour burlesque[9] ». Elle est aussi la fondatrice de la première école de burlesque classique à Paris.
Le succès critique[10] et public, avec plus de 500 000 entrées en France, du film Tournée de Mathieu Amalric en 2010, qui remporte également le Prix de la mise en scène lors du Festival de Cannes et s'est vu nommé dans sept catégories pour les Césars du cinéma 2011[11], a participé également à la médiatisation et à la reconnaissance en France de cette forme de cabaret politique.
Notes et références
- site de la chaîne Arte, consacrée à un documentaire sur le new burlesque diffusé en 2003. Voir cette page du
- sur YouTube Une convention de hot rods à Manukau
- Voir par exemple le DVD Brian Setzer Orchestra: live in Tokyo.
- cette page présentant l'ouvrage. cf.
- site officiel de l'événement. Voir le
- Site de la galerie Anne Barrault présentant l'exposition.
- Cabaret New Burlesque au Zèbre de Belleville. La soirée
- Une troupe nostalgique et subversive venue des États-Unis par Rosita Boisseau dans Le Monde du 30 juin 2010
- http://www.lefigaro.fr/sortir-paris/2010/12/07/03013-20101207ARTFIG00601-paris-nouvelle-capitale-du-burlesque.php
- Tournée Voir la section consacrée sur la page
- César 2011 - Les nominations des César sur le site de Première le 21 janvier 2011.
Voir aussi
Articles connexes
- Burlesque
- Katharina Bosse
- Tournée le film de Mathieu Amalric
Wikimedia Foundation. 2010.