- Neuvième croisade
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Neuvième croisade
Edouard d'AngleterreInformations générales Date 1270-1271 Lieu Terre Sainte Casus belli Menaces mamelouks Issue néant Belligérants Royaume d'Angleterre
Royaume de Sicile
Royaume de Chypre
Royaume de Jérusalem
Principauté d'Antioche
Comté de Tripoli
Ilkhanat
Royaume arménien de CilicieBaharites Commandants Édouard, héritier d'Angleterre
Charles Ier de Sicile
Hugues III de Chypre
Bohémond VI d'Antioche
Abaqa Khan
Léon III d'ArménieBaybars Croisades d'Orient
(Ire, IIe, IIIe, IVe, Ve, VIe, 1239, VIIe, VIIIe, IXe).Batailles . modifier La neuvième croisade est généralement considérée comme étant la dernière des croisades médiévales.
Sommaire
Contexte
Au cours de l’année 1268, le sultan mamelouk Baybars attaque le royaume de Jérusalem et reprend Jaffa (7 mars), Beaufort (15 avril) et Antioche 14 mai. Apprenant ces nouvelles, un certain nombre de nobles, dont Édouard, prince héritier d'Angleterre, décident de se croiser. Mais l’annonce du roi Louis IX de France[1] de se croiser et d’organiser une nouvelle expédition a pour effet de retarder le départ des croisés, pensant se joindre à la croisade du roi de France.
Cette croisade quitte Aigues-Mortes le 1er juillet 1270, mais se dirige vers Tunis au lieu de la Terre Sainte et est rapidement décimée par la maladie[2]. La mort du roi, le 25 août 1270 met fin à la huitième croisade, et l’armée croisée rentre en France.
La Croisade
Apprenant la mort de Louis IX de France et la fin de sa croisade, Baybars reprend ses conquêtes, attaque le comté de Tripoli et emporte le château de Chastel-Blanc (février 1271 et le krak des Chevaliers (8 avril 1271), puis assiège Tripoli (mai 1271)[3].
C’est alors que lui parvient l’annonce d’une armée croisée, ce qui l’incite à lever le siège de Tripoli et à conclure une trêve de dix ans avec le comte Bohémond VI de Tripoli. Toutefois, il profite de sa présence au nord de Saint-Jean-d’Acre pour prendre le château de Montfort (12 juin 1271) [4].
En effet, le prince Édouard d’Angleterre, arrivé trop tard pour participer à la croisade de Saint-Louis à Tunis, avait décidé de se rendre en Terre Sainte avec un millier d’hommes et rejoint ensuite en septembre par son frère Edmond qui apporte également des troupes. La première réaction d’Édouard à son arrivée dans le royaume est de se scandaliser et de chercher à lutter contre le commerce d’armes avec les Mamelouks effectués par de nombreux marchands chrétiens, notamment les Vénitiens et, dans une moindre mesure, les Génois. Malgré les protestations des croisés et les excommunications du Saint-Siège, le bayle vénitien d’Acre montre les diplômes et immunités accordés par la cour de Saint-Jean-d’Acre, et Edouard ne put lutter contre ce commerce, suicidaire pour les établissement latins en Orient[5].
Comprenant l’intérêt de l’alliance mongole, Édouard dépêche une ambassade à Abagha, khan houlagide de Perse, effectue une incursion à Al-Bana, détruit le bourg et revient avec un nombreux butin. Il se concerte également avec le roi Hugues III de Chypre et le comte Bohémond VI de Tripoli. A la fin d’octobre 1271, le khan Abagha envoie une armés en Syrie, mais qui ne comporte que dix mille cavaliers car il est lui-même en guerre contre ses cousins. L’armée mongole pille les régions d’Alep et d’Apamée, mais se retire chargée de butin sans affronter l’armée que Baybars a réuni à Damas. Les Francs et les croisés en profitent pour tenter une incursion, mais en raison d’un effectif réduit et du manque de l’appui mongol, n’obtiennent que peu de résultat. Des Nizarites, peut-être commandités par les Mamelouks, prétendent se faire baptiser, mais manquent de peu d’assassiner le prince le 16 juin 1272. Face au manque de moyens, Édouard rembarque à Acre en direction de l’Europe le 22 septembre 1272 pour prendre la succession de son père Henri III qui meurt le 16 novembre 1272[6].
Les expéditions suivantes
En quittant la Terre Sainte, Édouard ne laisse pas le royaume démuni, car lui, le roi Hugues III ont conclu à Césarée le 22 mai 1272 avec Baybars une trêve de dix ans, grâce également avec l’entremise de Charles Ier d’Anjou, roi de Sicile.
Lors de son périple, Édouard avait été accompagné par Théobald Visconti, qui devint pape sous le nom de Grégoire X, en 1271. Le nouveau souverain pontife demanda une nouvelle croisade, sans l'obtenir, au IIe concile de Lyon en 1274.
Charles d’Anjou se lance alors dans une politique méditerranéenne. En 1271, il marie son fils Philippe à Isabelle de Villehardouin, héritière de la principauté d’Achaïe et de Morée[7]. En 1273, c’est sa fille Béatrice qu’il marie à Philippe Ier de Courtenay, empereur titulaire de Constantinople, se réservant ainsi des droits sur l’empire latin de Constantinople à reconquérir[8]. En 1276, il achète à Marie d’Antioche les droits que cette dernière dispose sur le royaume de Jérusalem en concurrence avec Hugues III de Chypre[9]. Fort de ces droits, il occupe la ville d’Acre, seul vestige du royaume de Jérusalem, en profitant d'une querelle entre Hugues III, les Templiers, Hospitaliers et les Vénitiens[10].
Avec son aide, les Vénitiens veulent alors se lancer dans une croisade contre Constantinople, où l'Empire byzantin venait d'être restauré par Michel VIII. En 1281 le pape Martin IV donne son accord, et les Français se mettent en route vers Durazzo, alors que les Vénitiens prennent la voie maritime. Mais le soulèvement des Vêpres siciliennes (1282) oblige Charles à rebrousser chemin.
Conclusion
L’expédition du prince Édouard fait partie des croisades les plus sagement et intelligemment organisée, mais son manque de moyens et de troupes a réduit a néant tous ces efforts. Elle a eu cependant le mérite d’accorder dix ans de paix et presque vingt ans de survie au royaume, qui se réduit aux environs de Saint-Jean-d’Acre. Les expéditions suivantes n’ont rien apporté aux restes des états latins d’Orient, et en 1291 les Mamelouks finissent par conquérir l'ensemble des territoires syriens qui appartiennent encore aux chrétiens.
Notes et références
- Canonisé plus tard sous le nom de Saint-Louis.
- la dysenterie plutôt que la peste.
- Grousset 1936, p. 648-651.
- Grousset 1936, p. 651-2.
- Grousset 1936, p. 652.
- Grousset 1936, p. 653-6.
- René Grousset, L'Empire du Levant : Histoire de la Question d'Orient, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque historique », 1949 (réimpr. 1979), 648 p. (ISBN 2-228-12530-X), p. 514-5.
- Alice Saunier-Seïté, Les Courtenay — Destin d'une illustre famille bourguignone, France-Empire, 1998 (ISBN 2-7048-0845-7), p. 188-191.
- Bohémond IV. Foundation for Medieval Genealogy :
- Grousset 1934, p. 665-9.
Annexes
Sources
- René Grousset, Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem - III. 1188-1291 L'anarchie franque, Paris, Perrin, 1936 (réimpr. 2006), 902 p.
- Amin Maalouf, Les croisades vues par les arabes, J’ai lu, 1983 (ISBN 978-2-290-11916-7).
Articles connexes
- Croisades
Catégorie :- Opération militaire des croisades
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