- Neutralité axiologique
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La neutralité axiologique (werturteilsfreie Wissenschaft : littéralement, la connaissance libre de préjugés) est souvent perçue, dans la définition qu'en donne le sociologue allemand Max Weber dans Le Savant et le politique, comme l'attitude du chercheur en sciences sociales n'émettant pas de jugement de valeur dans son travail.
Le propre des sciences de la culture serait de porter sur un ensemble de phénomènes culturels, c'est-à-dire de phénomènes structurés par des valeurs. Selon ce concept, le chercheur devrait faire de ces valeurs son objet, sans porter pour autant de jugement normatif sur celles-ci. Weber a ainsi élaboré la distinction entre « jugement de valeur » et « rapport aux valeurs ». Le « rapport aux valeurs » décrit l'action d'analyse du chercheur qui, en respectant le principe de neutralité axiologique, fait des valeurs d'une culture des faits à analyser sans émettre de jugement normatif sur celles-ci, c'est-à-dire sans porter de « jugement de valeur ».
Selon Isabelle Kalinowski, qui propose une relecture critique de ce concept de Max Weber et de sa traduction en français par Julien Freund sur les conseils de Raymond Aron, la neutralité axiologique n'interdit nullement au chercheur une opinion personnelle quant à l'objet qu'il étudie, comme on le pensait jusqu'ici en France par une sorte de réflexe anti-marxiste. Au contraire, souligne-t-elle, Weber considère qu'un engagement politique tel que l'anarchisme est tout à fait de nature à permettre une meilleure sociologie du droit en ce que le chercheur anarchiste n'est justement pas attaché par le droit dont il fait l'analyse sociologique, et est donc susceptible de plus de recul sur celui-ci que le chercheur supposément neutre[1].
Références
- Max Weber, Agone, septembre 2005 (ISBN 274890026X). La science, profession et vocation, Isabelle Kalinowski, d'après
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