- Negro spiritual
-
Negro spiritual interprété par Marian Anderson
Le negro spiritual est un type de musique vocale et sacrée née chez les esclaves noirs des États-Unis au XVIIe siècle, et qui sera à l'origine du mouvement gospel. Le mot désigne également une œuvre, un chant, appartenant à ce courant musical.
- On peut écrire « negro-spiritual ». Au pluriel « des negro spirituals » ou « des negro-spirituals ».
Sommaire
Historique
L’histoire du Negro Spiritual débute avec la déportation de douze à quinze millions d’Africains par le Vieux Continent (Portugal, Espagne, Hollande, Grande-Bretagne, France, Italie, Suède et Danemark) pour le commerce. Composées d’hommes et de femmes, ces ethnies déportées sont originaires d’Afrique Occidentale. La plupart sont déjà des indésirables au sein de leurs ethnies respectives, des prisonniers des Africains mais aussi des marchands arabes. Un véritable négoce s’établit... Les premiers Negro Spirituals ou chants noirs spirituels de la révélation sont une libre interprétation des Ecritures Saintes de l'Ancien Testament.
« Je n’ai jamais écouté quelque chose de pareil…. c’est frais et joyeux…une sensation d’évasion et une envie d’écouter et se laisser envahir par cette flamme douce…même les yeux fermés on perçoit la lumière et le chemin qui vous emmène vers cet horizon lointain…. » Cette réflexion, ce rêve était t celui de ce grand père qui décédera plus tard après que nous ayons chanté dans une maison de retraite en Normandie ou il était pensionnaire. Un tournant car lui « normand »...moi « africain « et ces mélodies, ces sons qu’il avait aimés étaient américains…une rencontre donc improbable pour nous...un hasard .. ? « Le vieux » normand découvrait donc à la fin de sa vie une autre Amérique avec le negro spirituals et moi l’africain qui servais de pont….un hasard… ? « D’où vient cette musique... jeune homme… ? » m’avait il questionné C’était donc de mon devoir de faire le pont entre les prairies, les forets noires et les savanes d’Afrique …la chaleur torride dans les champs de coton du fond de la Louisiane et enfin de la paisible verdure normande…. Je commençais alors un long voyage …… En Afrique toute émotion ou presque se transmet par le chant…la danse et les cris de joie Avant la naissance on célèbre déjà l’enfant qui va naitre par des chants pour conjurer les mauvais sorts sur sa vie son avenir et sa richesse. On chante jusqu'à sa naissance et ne pas chanter équivaut a laisser les esprits malveillant s’emparer de la vie du bébé et celle de la mère. A sa naissance, il est ’accueilli avec des chants d’allégresse...on apporte les cadeaux et divers pesants …mais surtout on chante même pendant l’accouchement, on célèbre cette naissance. Durant toute la vie les activités quotidiennes, champêtres, artisanales, sont rythmées et chantées d’ailleurs ne dit on pas que « en Afrique les gens ont le chant et la musique dans la peau » A la mort on chante et on demande aux aïeux de veiller sur les défunts...de leur accorder un repos Durant des jours ont évoque par des chants les jours a venir …on chante des chants de deuils ..et la mélancolie se faisant le témoin de nos angoisses, l’espoir d’une vie riche et d’abondance car les morts sont sensés protéger la tribu. il existe un chant pour toute occasion …une façon de chanter et une façon de danser pour dire notre malheur ou notre joie…je me souviens encore de ce groupe de vielles dames aux yeux pleins de larmes qui lancent des cris stridents , des harmonies aux accords lugubres qui traduisent a eux seuls le moment de malheur qui s’abat sur la tribu …elles seules détiennent le secret de ces airs qui vous arrachent les dernières larmes . Des airs qui vous donnent la « chair de poule » et vous dressent les cheveux sur la tête…preuve que le chant est sacré…le corps et l’esprit se mettent en harmonie...les femmes se lèvent et tapent des mains …s’élancent dans un rituel d’honneur au chant. De l’Afrique aux plantations de coton...loin de ses ancêtres …de sa culture…de ses rites et de ses chants …l’émotion avait gardé la même ferveur…voir même plus travailler sous le soleil...ruminer sa soif de liberté...communier avec ses proches et rêver de ce monde de faire… un voyage dans le passé…retrouver les moments intenses de son existence...ne plus se sentir déshonoré…garder sa seule fierté et la transmettre aux nouvelles générations …le pont le chant.. Aussi diverses que peuvent être les nouvelles formes du chant ancestral chanté sous le baobab ou dans les savanes, les afro( ce mot est quand même blizzard) vont garder la vraie valeur du chant c’est a dire communier a chaque occasion …exprimer sa ferveur ..sa dévotion et le partage avec les siens. Comment alors expliquer que dans les champs de coton qu’on retrouve un chef de chants qui entonne toujours un air souvent improvisé pour motiver les siens au travail…comment expliquer que lors des veillées mortuaires des chants soient encore entonnés a la manière d’entant sous les arbres …bien que l’on utilise désormais le terme negro -spirituals a la place d’african- spirituals . Chaque fois il en ressort la nécessité d’avoir un leader vocal...un chœur , la volonté de raconter et de dialoguer comme avant autour d’un feu de bois sous les récits du griots accompagnés par les sons de sa sanza ( petit instrument avec des lamelles plantées dans morceau de bois qui produisent des sons accordés malgré tout) Les musicologues diront que c’est peut être un fait sociologique … ou culturel que l’émotion puisse se transmettre par le chant… Je me situe ; comme le pont ; sur un aspect palpable de cette musique …le negro spirituals...est bel et bien l’autre sœur de la musique negro africaine. les comparaisons ou les preuves sont nombreuses et point n’est besoin de refaire le voyage en partant du kongo vers la nouvelle Orléans ou Chicago. Un seul voyage illustre tout ceci : LOUIS ARMSTRONG au CONGO….au GHANA…ce fut des moments inoubliables …Satchmo retrouvant ses vrais racines….nombreux chanteurs de negro spirituals et de gospel l’ont imité après. Pour un chanteur de negro spirituals (comme un boomerang …) je ne peux croire au hasard …ni se cacher derrière des essais de musicologues pour expliquer toute la ferveur autour de la musique noire- africaine et afro- américaine c’est l’émotion qu’elle dégage et cela ne correspond a aucune formule arithmétique. Peut être que les afro américains n’ont rien inventé …ils ont tout simplement ça dans leur héritage ce n’est pas une invention mais une continuité des choses, une transmission et un pont entre générations. Parcourez la brousse africaine, arpentez les collines et les vallées ; écoutez les golden gate quartet, les blacks mambazo et vous découvrirez l’âme africaine et d’ailleurs un grand écrivain , chantre de la négritude n’écrivait il pas « l’émotion est négre et la raison est Helene » Avoir de l’émotion et la transmettre aux siens …aux générations futures et lointaines par le chant le conte et les récits des griots est la clé centrale de l’histoire culturelle de l’homme negre…contrairement aux blancs qui a crée des chiffres et des lettres pour écrire et conserver son histoire…( point n’est besoin ici de faire des comparaisons encore ) En cette après midi , donc , dans cette maison de retraite normande , je comprenais que j’étais un pont ..certes avec ma tradition orale comme mes ancêtres…mais que je transmettais aussi une émotion une façon de vivre …une envie de vivre en paix avec soi…de communier et de partager des moments de joie et de peine avec quiconque qui s’arrête devant ta misère …ta joie…ta naissance…ton épanouissement et ta mort…
DORIAN.SAMBA.B
Quelques negro spirituals célèbres
- Swing Low, Sweet Chariot
- Sometimes I feel like a Motherless Child
- Nobody knows the trouble I've seen
- Go down, Moses
- Dem Bones
- Glory, Glory, o my lord
Bibliographie
- Fleuve profond, sombre rivière : les "Negro Spirituals", commentaires et traductions de Marguerite Yourcenar, Paris, Gallimard, 1964 ; nouvelle éd. Gallimard, 1982 (ISBN 2-07-026726-1)
m]
Articles connexes
სპირიჩუელზიÁĮèíĻÈġĮĎéka:
Wikimedia Foundation. 2010.
