- Nectanebo Ier
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Nectanébo Ier
Articles de la série Pharaon Classements alphabétique - chronologique Dynasties 0 - Ire - IIe - IIIe - IVe - Ve - VIe - VIIe - VIIIe - IXe - Xe - XIe - XIIe - XIIIe - XIVe - XVe - XVIe - XVIIe - XVIIIe - XIXe - XXe - XXIe - XXIIe - XXIIIe - XXIVe - XXVe - XXVIe - XXVIIe - XXVIIIe - XXIXe - XXXe - XXXIe - Les Ptolémées Nectanébo Ier (Khéperka Rê) qui règna de -380 à -362 est un des derniers Égyptiens sur le trône d'Égypte.
Il fut un grand constructeur ou reconstructeur des principaux temples d'une Égypte réunifiée pour la dernière fois par des souverains d'origine locale. Il construisit à Saïs et à Bubastis où on a retrouvé des reliefs jubilaires bien qu'il n'atteint pas le nombre de règne nécessaire pour procéder au jubilé du heb sed.
Il intervint également à Héliopolis en embellissant le sanctuaire du dieu Rê. Des lions couchés à son nom qui sont aujourd'hui à Rome où ils avaient été importés pour le temple d'Isis de la capitale impériale, devaient alors initialement orner l'entrée d'un des sanctuaires de la ville du soleil, continuant ainsi l'œuvre de ses prédécesseurs et se rattachant davantage encore à la tradition saïte.
Sommaire
Généalogie
Nectanébo Ier Naissance Décès Père Djedhor (dynaste de Sebennytos) Grands-parents paternels Grand-père paternel inconnu Grand-mère paternelle inconnue Mère Mère inconnue Grands-parents maternels Grand-père maternel inconnu Grand-mère maternelle inconnue Fratrie Fratrie inconnue 1re épouse Ptolmaïs Enfant(s) Téos
Tjahépimou2e épouse Khedeb-Neith-Irbinet Enfant(s) pas d'enfant connu Titulature
Nom de Nesout-bity Hiéroglyphe
Codage ( N5 L1 D28 ) Translittération (Unicode) Ḫpr-kȝ-Rˁ Transcription Khéperkarê Traduction « Le ka de Rê se manifeste. » Nom de Sa-Rê Hiéroglyphe
Codage ( N35:M3 Aa1*X1:D40 V30:I9 ) Translittération (Unicode) Nḫt-nb=f Transcription Nakhtnebef Traduction « Fort est son maître. » Nom grec Transcription Nectanébo (d'après Manéthon) Règne
Nectanébo Ier Période Basse époque Dynastie XXXe dynastie Fonction Pharaon Prédécesseur Néphéritès II Dates de règne -380 à -362 Successeur Téos Fils de Djedhor, le Tachos des historiens grecs, prince de Sebennytos, soutenu par le clergé de Saïs, Nectanébo prend le pouvoir à Mendès en écartant Néphéritès II, dernier représentant de la XXIXe dynastie. La succession de Néphéritès le premier du nom avait déjà été l'objet d'une situation complexe de revendication du pouvoir révélant les rivalités des différents partis qui gouvernaient alors les intérêts du pays. Le clergé restait encore le principal instigateur de cette lutte à son profit, face aux velléités de plus en plus marquées des grandes cités qui faisaient alors grand commerce avec les comptoirs grecs de la Méditerranée orientale et visaient d'autres intérêts[1].
Si Achôris réussit à stabiliser ces tendances à son profit lors de son règne et sut maintenir en échec les troupes perses, son successeur Néphéritès II est rapidement débordé par ces antagonismes et ne peut résister bien longtemps aux ambitions du nouveau prince de Sebennytos. À la mort d'Achôris, Nectanébo se revendique comme héritier légitime de la lignée de Néphéritès Ier et en -380 parvient à monter sur le trône d'Égypte. Soutenu par l'armée et le parti anti-perse grec très présent et allié traditionnel de l'Égypte, la menace d'une nouvelle invasion massive du pays par les troupes d'Artaxerxès II, précipitent alors les événements.
L'affrontement inévitable se produira en -373, et après une première défaite dans le delta, les troupes de Nectanébo parviennent à reprendre l'initiative à l'occasion d'une dissension entre les perses et leurs alliés grecs[2]. Lors de cette bataille les perses étaient alors soutenus par une flotte constituée de troupes grecques dirigées par Iphicrate un stratège athénien qui perça les lignes de défense égyptienne offrant aux envahisseurs une unique occasion de l'emporter. Mais le peu de confiance que s'accordèrent les généraux grecs et perses retarda l'issue fatale et Nectanébo, profitant de l'arrivée de la crue du Nil au début de l'été de la même année, contre-attaque et décime les troupes perses isolant les deux alliés. Devant le désastre la flotte grecque fait défection et le reste de l'armée du Grand Roi est chassée du delta devenu un piège[3]. La défaite perse est mal acceptée par les différentes provinces de l'empire qui se soulèvent une nouvelle fois les unes après les autres obligeant le Grand Roi à remettre à plus tard ses ambitions de reconquête des Deux-Terres.
Cette victoire offre un répit d'une trentaine d'année à l'Égypte, et parvenant à repousser la menace extérieure, le règne de Nectanébo fut le départ d'un ultime renouveau de l'art et de la puissance de l'Égypte qui pour encore quelques décennies maintiendra son indépendance face à la Perse.
En effet, il ouvre une nouvelle période de prospérité pour le pays, de reprise du commerce avec le levant et la Grèce avec laquelle la confiance se restaure suite à la victoire contre l'envahisseur perse. En Égypte, il se montre très actif, restaurant les temples ruinés dans tout le pays, dont Louxor et Philaé. On lui doit également la reconstruction des grandes enceintes des sanctuaires principaux de Tanis, Héliopolis et peut être Memphis même.
Il restaure les lois et en édicte de nouvelles au travers de grands décrets inscrits sur des stèles en granit placées dans chacune des grandes cités d'Égypte. Le fameux décret de Naucratis fixe ainsi les taxes que chaque marchand étranger, notamment grec, empruntant le delta devait verser au temple de Neith à Saïs. Un nouvel exemplaire de cette stèle monumentale a été découvert récemment au large d'Aboukir non loin d'Alexandrie.
Plus à l'ouest, il fait construire à Hibis dans l'oasis de Khargeh un temple consacré à Amon qui fut continuellement embelli par ses successeurs à l'instar d'autres temples égyptiens bien connus.
Il fonde un temple à Abydos où a été retrouvé un naos fragmentaire actuellement exposé dans les collections du musée du Caire. C'est de son règne également que date le premier mammisi de Denderah, dont l'architecture inaugure un type de monument qui connaît un développement systématique dans les grands sanctuaires du pays à la période lagide.
Il développe le site de Karnak en commençant l'édification du premier pylône du temple, mais également en le protégeant par une enceinte monumentale en briques crues. Il fait de même pour Louxor et réaménage le grand dromos qui précède le temple d'Amon-Min dont les sphinx portent tous sa titulature. Enfin c'est de son règne que date le premier état du sanctuaire d'Isis au temple de Philaé près d'Assouan, ainsi que le kiosque qui accueille toujours les visiteurs de l'île sacrée.
Notes
- ↑ Cf. J. Pirenne, L'Égypte divisée en face de la menace perse, p. 308-310
- ↑ La situation est confuse en ce début du IVe siècle avant notre ère. Les égyptiens et les perses s'affrontent depuis plus de dix années en s'appuyant tour à tour sur des troupes de mercenaires grecs. Cf. N.Grimal
- ↑ Cf. Ibidem, Le retour à l'indépendance
Bibliographie
- Jacques Pirenne, Histoire de la civilisation de l'Égypte ancienne, vol. 3, Éd. de la Baconnière, Neuchâtel, 1963 ;
- Nicolas Grimal, Histoire de l'Égypte ancienne.
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