- Application contractante
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En mathématiques, et plus particulièrement en analyse, une application contractante est une application k-lipschitzienne avec . Le théorème de point fixe le plus simple et le plus utilisé concerne les applications contractantes.
Sommaire
Théorème du point fixe pour une application contractante
Théorème du point fixe pour une application contractante — Soit E un espace métrique complet (non vide) et f une application contractante de E dans E. Il existe un point fixe unique x * de f dans E, c'est-à-dire tel que f(x * ) = x * . De plus toute suite d'éléments de E vérifiant la récurrence xn + 1 = f(xn) converge vers x * .
DémonstrationSoit (E,d) un espace métrique complet non vide et soit une application contractante de rapport k, avec .
Existence
Soit et soit la suite définie par son premier terme (x0) et la récurrence xn + 1 = f(xn) pour tout . Il s'agit d'une suite de Cauchy de E. En effet,
et par récurrence
On en déduit par application réitérée de l'inégalité triangulaire :
Ce dernier membre tend vers zéro quand n tend vers l'infini, donc on a bien une suite de Cauchy.
Comme E est complet, cette suite de Cauchy converge vers une limite x * . De plus de xn + 1 = f(xn), on déduit en passant à la limite et en utilisant la continuité de f (car c'est une application lipschitzienne) que f(x * ) = x * , ce qui montre l'existence.
Unicité
Soit x * et x * * deux points fixes de f. On a alors
Ce théorème est souvent mentionné comme Théorème du point fixe de Banach, qui l'a énoncé en 1922 dans le cadre de la résolution d'équations intégrales[1].
Approximations successives
Ce résultat donne un algorithme de calcul du point fixe (c'est la méthode des approximations successives) contrairement à d'autres théorèmes de point fixe qui nous assurent seulement de l'existence de points fixes sans indiquer comment les déterminer. De plus en passant à la limite pour p dans l'inégalité (*) et en utilisant la continuité de la distance d, on obtient (sans connaître exactement x * ) un majorant (souvent "pessimiste") de l'erreur:
Remarquons que si on note kn le rapport de Lipschitz de l'itérée n fois de l'application f on a majoré kn par kn. Cette majoration est souvent très mauvaise, ce qui explique que la majoration précédente de d(x * ,xn) soit souvent pessimiste. On peut alors énoncer un théorème du point fixe légèrement modifié qui permet d'aboutir à de meilleures majorations (par exemple dans le cas de la résolution des équations différentielles)
Théorème du point fixe modifié — Soit E un espace métrique complet (non vide) et f une application de E dans E. On suppose que pour tout entier n l'application obtenue en itérant n fois la fonction f est lipschitzienne de rapport kn et que la série de terme général kn est convergente. Alors il existe un point fixe unique x * de f dans E, c'est-à-dire tel que f(x * ) = x * . De plus toute suite d'éléments de E vérifiant la récurrence xn + 1 = f(xn) converge vers x * .
Dans ce cas on a la majoration
Applications classiques
- Résolution d'équations numériques, voir notamment méthode de Newton
- Résolution approchée de systèmes linéaires par itération
- Résolution d'équations différentielles : théorème de Cauchy-Lipschitz
- Théorème des fonctions implicites
Annexes
Note
- S. Banach, Sur les opérations dans les ensembles abstraits et leur application aux équations intégrales, Fund. Math. 3(1922), pp .133-181
Article connexe
Catégories :- Analyse réelle
- Analyse numérique
- Théorème de topologie
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