- Métrologie
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La métrologie est la « science des mesures et ses applications »[1]. Elle « comprend tous les aspects théoriques et pratiques des mesurages, quels que soient l'incertitude de mesure et le domaine d'application »[1].
La mesure ou mesurage est un « processus consistant à obtenir expérimentalement une ou plusieurs valeurs que l'on peut raisonnablement attribuer à une grandeur »[1].
Problématique
Par quelque bout que l'on prenne le problème, une mesure (essai ou analyse) est effectuée pour prendre une décision.
- mesurer la glycémie (décision du médecin : prescrire un traitement ou pas),
- contrôler la qualité d'un produit (décision : le livrer au client ou pas),
- mesurer le volume de carburant (décision : le prix à facturer),
- ...
Or, si le résultat de mesure est erroné, il y aura une forte probabilité pour que la décision le soit aussi.
- vous n'êtes pas diabétique, mais à cause d'un résultat erroné, votre médecin vous prescrit un traitement pour diabétiques,
- un produit non conforme peut être déclaré comme étant conforme et livré au client,
- le pompiste remplit votre réservoir avec 38 litres de carburant, mais le volucompteur indique 40 litres,
- ...
Ce qui peut avoir des conséquences fâcheuses :
- vous prenez de l'insuline, vous faites un peu d'effort et vous êtes en « hypoglycémie » ;
- le client effectue un contrôle à réception et se rend compte que le produit est défectueux, le renvoie, réclame et éventuellement résilie ses contrats d'achats parce qu'il a l'impression de se faire arnaquer ;
- vous payez pour du carburant qui ne vous a pas été livré (multiplié par le nombre et le temps) ;
- ...
D'où la nécessité d'avoir des résultats de mesure fiables. Et c'est là qu'intervient cette science de la mesure.
Tout d'abord, commençons par expliquer ce qu'est un résultat de mesure fiable, mais de façon intuitive.
Pour expliquer ce concept, nous allons voir ce qu'est un résultat de mesure non fiable.
Un joaillier peut-il utiliser une balance ayant une résolution (pas de quantification) de 10 grammes pour peser les bijoux qu'il vend ? Un fondeur (fabricant de puces électroniques) peut-il mesurer la largeur des pistes de ses circuits électroniques avec un instrument ayant une résolution de 1 millimètre ? Non !, bien évidemment. Mais pourquoi ce non ?Commençons par le joaillier. Fin 2010, un gramme d'or coûte, à peu de chose près, 45 euros[2]. Donc, si la pesée d'un bijou en or se faisait à +/- 1 gramme, l'une des deux parties prenantes (le joaillier ou le client) risque de perdre, bien sûr dans le pire des cas, l'équivalent de cette masse, c'est-à-dire 45 euros.
Le +/- (plus ou moins) de cet exemple, en simplifiant les concepts pour rendre les choses compréhensibles, veut dire que la masse vraie du bijoux à peser se situe dans un intervalle, autour du résultat de la pesée, ayant pour demi largeur 1 gramme. Si la balance indique 100 g, la masse vraie est comprise dans l'intervalle 99 g - 101 g. Donc, le résultat de cette pesée est entaché d'un doute de +/- 1g.
On pourrait qualifier le résultat de cette pesée non fiable car les conséquences économiques de ce +/- 1g sont très négatives.
Un résultat de mesure fiable est tout le contraire. C'est-à-dire un résultat sur lequel pèse un doute acceptable. Qui pourrait être traduit par un +/- 0,01 g, par exemple, qui est équivalent à 0,45 euros.
Pour résumer, bien évidemment dans le cadre de cet exemple, un résultat de mesure qui induirait une perte pour l'une des deux parties prenantes, de 0,45 euros par transaction, serait considéré comme un résultat de mesure fiable (quelqu'un pourrait dire non je n'accepterai pas de perdre 0,45 euros, mais éventuellement 0,01 euro !, d'où le caractère partiellement subjectif de ce concept de résultat fiable).
Autre élément de réflexion, prenons le cas d'un marchand de fruits. Quel risque accompagnerait une pesée effectuée à +/- 0,01 g pour un produit qui vaut 1 euro le kilogramme ? 0,00 001 euros ! Quelle quantité correspondrai au risque de 0,45 euros ? 450 grammes !
On remarquera que le concept résultat de mesure fiable n'a pas la même signification que l'on soit bijoutier (ou acheteur de bijoux) ou marchand de fruits (ou acheteur de fruits) !
On se contentera, pour le moment, de dire qu'un résultat de mesure fiable correspond au besoin en matière de maîtrise des risques liés aux erreurs de mesure et à leurs conséquences (négatives bien sûr).
Un résultat de mesure fiable s'obtient par la maîtrise du processus de mesure. C'est-à-dire la maîtrise des facteurs ayant une influence sur la qualité des résultats délivrés. Ces facteurs sont classés en 5 familles (les fameux 5 M) :- Matière,
- Moyens matériels,
- Moyens humains,
- Milieu, et
- Méthode.
Histoire de la Métrologie
Jusqu'à la Renaissance européenne, les grandeurs étaient évaluées en comparaison avec des références humaines, comme le pied, le pouce ou la ligne (1/12ede pouce) pour les longueurs (souvent les organes des rois et empereurs), le journal pour la surface (champ gérable par une personne s'en occupant quotidiennement)…
Chaque pays, chaque région même, avait ses unités de mesure. L'Empire allemand ne comptait pas moins de 19 pieds de longueurs différentes, le reste de l'Europe 18 autres[réf. nécessaire]. Ceci compliquait les échanges commerciaux et gênait la diffusion des connaissances (Voir Unités de mesure de l'Ancien Régime).
Les scientifiques français, inspirés par l'esprit des Lumières et la Révolution française, ont conçu un système de référence basé sur des objets ayant la même valeur pour tous, sans référence à une personne particulière, bref universel — « universel » dans le sens « accessible à tous et reconnu par tous », mais il ne s'agit au fond que d'une convention arbitraire. C'est ainsi que l'on prit la circonférence de la Terre comme référence de longueur pour bâtir le mètre.
Les "parties" de la Métrologie
Métrologie scientifique ou fondamentale
La Métrologie scientifique est la partie de la métrologie qui est chargée de définir les unités de mesure, de les réaliser, de conserver et de les disséminer ces réalisations (étalons nationaux ou internationaux).
Métrologie industrielle
La Métrologie industrielle, quant à elle, est chargée de transférer les unités de mesure vers les utilisateurs finaux que sont les industriels, les commerçants, les artisans et, en gros, tous ceux qui utilisent des instruments de mesure (comme les écoliers avec leurs règles, rapporteurs, ...).
Le transfert des unités de mesure se fait grâce à l'étalonnage.
Elle est l'interface entre les laboratoires nationaux de métrologie et nous. Ses acteurs sont les laboratoires d'étalonnage accrédités.
Métrologie légale
La Métrologie Légale est la « partie de la métrologie se rapportant aux activités qui résultent d'exigences réglementaires et qui s'appliquent aux mesurages, aux unités de mesure, aux instruments de mesure et aux méthodes de mesure et sont effectuées par des organismes compétents »[3]
En clair, la métrologie légale concerne toutes les activités de mesure tombant sous le coup de la réglementation. Ce sont, par exemple, les mesures effectuées dans le cadre de transactions commerciales (mesure du volume de carburant que vous achetez dans une station service, mesure des quantité de produits pré-emballés, mesure de quantité de fruits et légumes, pesage des lettres et colis, mesure de l'énergie électrique consommée par une habitation,... ), les mesures effectuées pour définir le prix d'une taxe ou d'une amende (les fameux radars automobile, les éthylotests,...), les mesures des rejets de polluants, les mesures liées à la santé (mesure du volume d'une seringue, mesure de la température d'un autoclave, ...).
La métrologie légale inclut quatre activités principales :
- l'établissement des exigences légales,
- le contrôle/l'évaluation de la conformité de produits réglementés et d'activités réglementées,
- la supervision des produits réglementés et des activités réglementés, et
- la mise en place des infrastructures nécessaires à la traçabilité des mesures réglementées et des instruments de mesure[4].
La mesure en physique
Article détaillé : Mesure physique.Processus de mesure
La mesure se fait à l'aide d'un instrument de mesure qui donne un nombre.
La mesure peut se faire par comparaison :
- pour mesurer les longueurs, on peut comparer la dimension de l'objet avec celles d'un objet de référence, comme une règle graduée ;
- de la même manière pour les angles, on peut utiliser un rapporteur gradué ;
- pour mesurer la masse, on peut utiliser une balance de Roberval avec des masses marquées en laiton.
Cette comparaison peut faire intervenir un dispositif modifiant l'intensité du phénomène, comme par exemple un effet de levier dans les balances à fléau pour mesurer la masse.
La mesure peut transformer un phénomène physique en un autre plus facilement mesurable ; l'intensité du phénomène à mesurer doit être reliée au phénomène mesuré de manière non ambiguë. Par exemple :
- l'allongement d'un ressort est proportionnel à la force, donc en mesurant une longueur, on déduit la force.
- À un endroit donné de la Terre, la masse est proportionnelle au poids, donc en mesurant le poids (une force), on peut déduire la masse.
- Un courant électrique parcourant une bobine crée un champ magnétique ; ce champ attire une aiguille métallique qui est retenue par un ressort de rappel. On a donc transformé un courant électrique en force, puis une force en déviation angulaire, la déviation étant lisible à l'aide d'un compas, c'est le principe de l'ampèremètre.
- Pour mesurer une vitesse, les radars d'autoroute (cinémomètres) utilisent le décalage de fréquence d'une onde électromagnétique selon l'effet Doppler-Fizeau ; on a donc transformé une vitesse en une différence de fréquence.
De nombreux phénomènes peuvent être transformés en courant électrique, par exemple l'intensité lumineuse (avec une diode photoréceptrice), une force (par un cristal piézoélectrique])… Ainsi, la plupart des appareils de mesure moderne évaluent au final une intensité de courant électrique.
On distingue les appareils analogiques, pour lesquels la mesure est lue sur un cadran avec une aiguille, et les appareils numériques qui affichent une valeur numérique sur un écran ou qui la stockent dans un ordinateur.
Erreur de mesure
Articles détaillés : Calcul d'erreur et Calcul d'incertitude.Étalons
Définition
« Un étalon est une réalisation de la définition d'une grandeur donnée, avec une valeur déterminée et une incertitude de mesure associée, utilisée comme référence »[1].
Pour simplifier, un étalon est une matérialisation d'une grandeur donnée dont on connait la valeur avec une grande exactitude. Un étalon sert à étalonner d'autres étalons ou des équipements qui mesurent la même grandeur.
Unités de mesure
Consulter les articles Unités de base du Système SI et Unités dérivées du Système SIHiérarchisation des étalons
étalons internationaux
Un étalon international est un « étalon reconnu par les signataires d'un accord international pour une utilisation mondiale
EXEMPLE 1 Le prototype international du kilogramme.
EXEMPLE 2 Gonadotrophine chorionique, 4e étalon international de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
EXEMPLE 3 Eau océanique moyenne normalisée de Vienne (VSMOW2), distribuée par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour des mesurages différentiels des rapports molaires d'isotopes stables. »[1]C'est un étalon reconnu au niveau international et à partir duquel toutes les mesures effectuées de par le monde découlent. C'est-à-dire que tous les instruments de mesure et étalons utilisés sont raccordés à cet étalon.
étalons nationaux
Un étalon national est un « étalon reconnu par une autorité nationale pour servir, dans un état ou une économie, comme base à l'attribution de valeurs à d'autres étalons de grandeurs de la même nature. »[1]
Par exemple, l'étalon national français de la grandeur masse est le prototype national n° 35[5]. Il est détenu par le Laboratoire national de métrologie et d'essai (LNE), qui étalonne les masses étalons des laboratoires accrédités, qui étalonnent, eux, les masses étalons et balances des industriels (pour simplifier les choses).
étalons primaires
Un étalon primaire est un « étalon établi à l'aide d'une procédure de mesure primaire ou créé comme objet par convention
...
EXEMPLE 4 Étalon primaire de température thermodynamique constitué d'une cellule à point triple de l'eau
EXEMPLE 5 Le prototype international du kilogramme en tant qu'objet choisi par convention. »[1]étalons secondaires
Un étalon secondaire est un « étalon établi par l'intermédiaire d'un étalonnage par rapport à un étalon primaire d'une grandeur de même nature. »[1]
étalons de référence
Un étalon de référence est un « étalon conçu pour l'étalonnage d'autres étalons de grandeurs de même nature dans une organisation donnée ou en un lieu donné. »[1]
étalons de travail
Un étalon de travail est un « étalon qui est utilisé couramment pour étalonner ou contrôler des instruments de mesure ou des systèmes de mesure. »[1]
Acteurs de la Métrologie (ou Infrastructure métrologique)
Au niveau international
- Le Bureau international des poids et mesures situé au Pavillon de Breteuil à Sèvres, créé par le traité diplomatique de la Convention du Mètre. Il y a 54 États-membres du BIPM et 31 Associés à la Conférence générale des poids et mesures (au 14 décembre 2010),
- Le Comité international des poids et mesures (CIPM) : la plus haute autorité mondiale en métrologie,
- ILAC
- EA
- L'Organisation Internationale de Métrologie Légale (OIML)
- IMEKO,
- IAF,
Au niveau national
- Le Laboratoire national de métrologie (ou Institut national de métrologie, INM),
- L'organisme accréditeur,
- L'organisme chargé de la métrologie légale,
- Les laboratoires d'étalonnage accrédités.
Organismes de normalisation
- l'ISO, qui fédère les organismes nationaux de normalisation.
Chaque pays a son propre organisme de normalisation : l' Association française de normalisation — AFNOR en France, le American National Standards Institute — ANSI aux États-Unis, le Deutsches Institut für Normung — DIN en Allemagne, l'Institut belge de normalisation — IBN en Belgique, le British Standards Institution — BSI au Royaume-Uni, l' Office fédéral de Métrologie — METAS en Suisse, etc. Notons que ces organismes nationaux sont, dans leur grande majorité, privés (l'Afnor par exemple est une association type loi 1901) et que les normes qu'ils éditent sont payantes.
- La Commission Électrotechniques Internationale (CEI) pour les domaines de l'électricité et de l'électrotechnique.
Étalonnage, vérification et ajustage d'un équipement de mesure
D'après le VIM édition 2008, l'étalonnage est une "opération qui, dans des conditions spécifiées, établit en une première étape une relation entre les valeurs et les incertitudes de mesure associées qui sont fournies par des étalons et les indications correspondantes avec les incertitudes associées, puis utilise en une seconde étape cette information pour établir un résultat de mesure à partir d'une indication"[1].
En clair, cette opération consiste à mesurer la même grandeur avec l'équipement à étalonner et l'équipement étalon et à comparer les indications des deux instruments, puis à exploiter les résultats de cette comparaison.
Prenons par exemple l'étalonnage d'un thermomètre, que nous allons simplifier : Dans un milieu homogène, à une température stabilisée (four ou bain thermostaté), nous plongeons deux instruments, l'un à étalonner (thermomètre) et un étalon (donc accompagné d'un certificat d'étalonnage), nous mesurons la température du milieu (bain ou four). le thermomètre étalon (ajusté) indique 25,30 °C, le thermomètre à étalonner indique 24,10 °C. Nous avons alors T° thermomètre = T° étalon - 1,20 °C, qui est une relation entre les indications et les valeurs fournies par un étalon. c'est la première étape de la définition. La seconde étape dont parle le VIM, consiste à exploiter les résultats de la première. Quand ? Lors de l'utilisation de l'instrument. c'est-à-dire pour notre cas lorsque nous utilisons notre thermomètre pour mesurer la température d'un laboratoire, par exemple. supposons que (pour les besoins de ce exemple) notre thermomètre, maintenant étalonné, indique 24,10 °C. Es-ce que cela signifie que la température "vraie" du laboratoire est égale à 24,10 °C ? Si on se réfère aux résultats de l'étalonnage, nous constatons que lorsque notre thermomètre indique cette valeur, le thermomètre étalon indique lui 25,30 °C, qui est la température qu'aurait du indiquer notre thermomètre était "parfait". Ce qui revient à dire que, pour avoir la température "vraie" de notre laboratoire, nous devons ajouter (une correction de) 1,20 °C, tel que la formule notée plus haut l'indique. CQFD.
La vérification métrologique consiste à apporter la preuve à partir de mesures (étalonnage) que des exigences spécifiées (les EMT) sont satisfaites. Le résultat d'une vérification se traduit par une décision de conformité (suivie d'une remise en service) ou de non conformité (suivie d'un ajustage, d'une réparation, d'un déclassement ou d'une réforme de l'appareil).
L'ajustage est un "ensemble d'opérations réalisées sur un système de mesure pour qu'il fournisse des indications prescrites correspondant à des valeurs données des grandeurs à mesurer"[1].
En clair, cela signifie que si le résultat d'une vérification métrologique est non conforme (aux EMT), et dans le cas où l'on dispose encore d'une marge de manœuvre, on agit sur l'équipement de mesure de façon à ramener son erreur d'indication à l'intérieur des EMT.
Dans le cas des masses, il peut s'agir soit d'ajouter de la matière ou d'en enlever. Dans le cas d'une balance, c'est l'opération qui consiste à placer une masse étalon, dont la valeur et la classe d'exactitude sont définies, et à suivre une certaine procédure, telle qu'indiquée par la documentation fournisseur (en général, l'appui sur deux touches en même temps).
La Traçabilité métrologique
Définition
C'est la « propriété d'un résultat de mesure selon laquelle ce résultat peut être relié à une référence par l'intermédiaire d'une chaîne ininterrompue et documentée d'étalonnages dont chacun contribue à l'incertitude de mesure »[1].
En clair, pour parler de résultat de mesure traçable (au Système international d'unités (SI)), il est nécessaire que l'équipement de mesure soit étalonné par rapport à un étalon, qui a été étalonné par rapport à un étalon, qui a été étalonné par rapport à un étalon, ..., qui a été étalonné par rapport à l'étalon national ou international.
On remarquera que dans le terme traçabilité il y a "trace". Il s'agit de tracer une information (l'"unité de mesure") jusqu'à sa source (l'étalon national ou international). En effet, pour que les résultats de mesure soient comparables, il est nécessaire que tous les instruments de mesure donnent leurs résultats dans la même unité, qui est matérialisée par un étalon national ou international reconnue par tous.
Les 6 points clés définis par ILAC
L'ILAC considère que les éléments nécessaires pour confirmer la traçabilité métrologique sont :
- une chaîne de traçabilité métrologique ininterrompue à un étalon international ou un étalon national,
- une incertitude de mesure documentée,
- une procédure de mesure documentée,
- une compétence technique reconnue,
- la traçabilité métrologique au SI, et
- des intervalles entre étalonnages[1],[6].
Anecdote
On se souviendra que la sonde spatiale martienne Mars Climate Orbiter s'est écrasée sur la planète Rouge car une équipe exprimait les longueurs en mètres alors que l'autre les exprimait en pieds (voir : Perte de la sonde).
Échantillonnage
Voir l'article détaillé : Échantillonnage
Dans certains cas, le phénomène que l'on veut évaluer n'est pas homogène, il faut donc faire plusieurs mesures.
Par exemple, si l'on veut mesurer l'épaisseur d'une plaque, il faut le faire en plusieurs endroits car l'épaisseur n'est pas strictement constante. Si l'on veut connaître la composition chimique d'un pétrole brut dans les soutes d'un pétrolier super-tanker, il faut faire des prélèvements en plusieurs endroits ; notamment, en raison de la décantation, les produits lourds sont au fond et les produits légers au-dessus. En géologie, il faut prélever des roches en plusieurs endroits pour déterminer la nature du sol. Lorsque l'objet est assez petit et liquide ou pulvérulent, on peut se contenter de le brasser (voire de le broyer pour un solide) avant d'en prélever une petite quantité.
Le cas d'échantillonnage le plus connu, et sans doute le plus problématique, est celui des sondages d'opinion ; les organismes de sondage s'attachent à interroger un échantillon (ou panel) dit représentatif de la population, notamment en ce qui concerne le sexe, l'âge, les revenus, le métier pratiqué, le lieu d'habitation…
La mesure en génie logiciel
Mesure sur le code
On peut distinguer par exemple:
- mesure textuelle : elle porte sur le vocabulaire utilisé et le nombre d'occurrences des éléments du vocabulaire dans le texte du programme (mesure d'Halstead).
- mesure sur le graphe de contrôle du programme, par exemple :
- « mesure de McCabe » qui utilise le nombre cyclomatique (nombre de chemins linéairement indépendants dans le programme) + 1 (afin de tenir compte qu'un programme n'est pas modélisé par un graphe fortement connexe). La théorie sous-jacente est critiquable : ne tient pas compte de l'ordre des instructions !
- sur la structure du programme analysé en termes de structures de contrôle de base (séquence, alternative, itérative) : profondeur de nichage, etc.
- mesure sur le graphe d'appel
Mesure sur les spécifications
Nous citerons les mesures faites sur des développements avec preuve. Par exemple, lors des développements faits avec la méthode B, on compte le nombre de preuves automatiques, interactives. On calcule le rapport entre nombre de lignes de spécification et nombre de lignes de code exécutable généré.
La métrologie en informatique
Sur les serveurs informatiques, on parle de métrologie système, ce qui recouvre plusieurs notions:
- la mesure de la charge instantanée du serveur (charge processeur, mémoire, réseau...)
- la mesure de la capacité du serveur à assurer dans de bonnes conditions le fonctionnement d'une ou plusieurs applications
Dans ce dernier cas la notion se rapproche du Capacity planning ou l'enjeu est de faire évoluer les ressources (ajout mémoire par exemple) pour satisfaire l'augmentation de consommation des applications liée par exemple à un nombre croissant d'utilisateurs. La métrologie dans ce cas consiste à relever des indicateurs, prévoir leur évolution dans le temps et anticiper les adaptations nécessaires de l'infrastructure informatique.
Les constructeurs informatique utilisent des mesures relatives de puissance pour comparer les systèmes entre eux, soit des systèmes proriétaires (par exemple le rPerf chez IBM), soit normalisé par des organismes indépendants (par exemple le TPC)[7].
Capitalisation de la mesure
Le but de la capitalisation de la mesure est :
- d'inventorier toutes les données capitalisables sur la mesure (techniques, organisationnelles). Pour cela on utilise les non conformités produits, les résultats de contrôle, les anomalies processus, les résultats de réglages et d'audits, les revues de direction et de processus et les tableaux de bord ;
- d'identifier tous les seuils d'acceptation (seuils limites, objectifs) de chaque donnée : on utilise donc les gammes de fabrication, les cahiers des charges, les normes et les tableaux de bord ;
- de déterminer des méthodes d'analyse pour chaque type de données (qui le fait, fréquence, comment ?) : on reprend donc les tableaux de compétences de l'entreprise, les revues de processus et de direction, les planning prévisionnels et les instructions, procédures, méthodes ;
- de mettre en place une méthode de résolution de problème.
Les indicateurs de ce processus sont :
- le nombre de donnés analysées ;
- le nombre d'actions préventives mises en œuvre suite à l'analyse des données capitalisables.
Liste des différentes normes (métier) de Métrologie
- Vocabulaire international de métrologie — Concepts fondamentaux et généraux et termes associés (VIM) [8],
- GUM : Guide pour l'expression de l'incertitude de mesure[9] ,
- ISO/CEI 17025 (septembre 2005) Exigences générales concernant la compétence des laboratoires d'étalonnages et d'essais,
- ISO 15189 (aout 2007) Laboratoires de biologie médicale - Exigences particulières concernant la qualité et la compétence,
- ISO 10012 (septembre 2003) Systèmes de management de la mesure - Exigences pour les processus et les équipements de mesure,
- NF X 02-003 (décembre 1995) Normes fondamentales - Principes de l'écriture des nombres, des grandeurs, des unités et des symboles,
- NF X 02-006 (août 1994) Normes fondamentales - Le système international d'unités - Description et règle d'emploi - Choix de multiples et de sous-multiples,
- ISO/GUIDE 30 (novembre 1995) Métrologie - Termes et définitions utilisées en rapport avec les matériaux de référence,
- X 07-011 (décembre 1994) Métrologie - Essais - Métrologie dans l'entreprise - Constat de vérification des moyens de mesure,
- FD X 07-012 (novembre 1995) Métrologie - Métrologie dans l'entreprise - Certificat d'étalonnage des moyens de mesure,
- FD X 07-013 (décembre 1996) Métrologie - Métrologie dans l'entreprise - Critères de choix entre vérification et étalonnage, utilisation et conservation des résultats de mesure,
- X 07-014 (novembre 2006) Métrologie - Optimisation des intervalles de confirmation métrologique des équipements de mesure,
- X 07-015 (août 2007) Métrologie - Raccordement des résultats de mesure au système international d'unités (SI),
- X 07-016 (décembre 1993) Métrologie - Essais - Métrologie dans l'entreprise - Modalités pratiques pour l'établissement des procédures d'étalonnage et de vérification des moyens de mesure,
- X 07-017-1 (décembre 1995) Métrologie - Procédure d'étalonnage et de vérification des instruments de pesage à fonctionnement non automatique (IPFNA) - Partie 1 : vérification,
- X 07-017-2 (décembre 1997) Métrologie - Procédure d'étalonnage et de vérification des instruments de pesage à fonctionnement non automatique (IPFNA) - Partie 2 : étalonnage,
- X 07-018 (décembre 1997) Métrologie - Métrologie dans l'entreprise - Fiche de vie des équipements de mesure, de contrôle et d'essai,
- X 07-019 (décembre 2000) Métrologie - Relations clients/fournisseurs en métrologie,
- FD X 07-021 (octobre 1999) Normes fondamentales - Métrologie et application de la statistique - Aide à la démarche pour l'estimation et l'utilisation de l'incertitude de mesure et des résultats d'essais,
- FD X 07-022 (décembre 2004) Métrologie et application de la statistique - Utilisation des incertitudes de mesure : présentation de quelques cas et pratiques usuelles,
- FD X 07-025-1 (décembre 2003) Métrologie - Programme technique de vérification des équipements de mesure - Partie 1 : principes généraux - Démarche commune et générale pour élaborer un programme technique de vérification,
- FD X 07-025-2 (décembre 2008) Métrologie - Programmes techniques minimaux de vérification métrologique des équipements de mesure - Partie 2 : domaines électricité/magnétisme et temps/fréquence,
- normes de la série ISO 5725 Application de la statistique - Exactitude (justesse et fidélité) des résultats et méthodes de mesure - Parties 1 à 6.
Notes et références
- Vocabulaire international de métrologie — Concepts fondamentaux et généraux et termes associés (VIM) », 2008 JCGM - Joint Committee for Guides in Metrology, «
- [1]
- Vocabulaire International des Termes de Métrologie Légale (VIML) », 2000 Organisation Internationale de Métrologie Légale (OIML), «
- Éléments pour une loi de métrologie, document OIML D 1 », 2004 Organisation Internationale de Métrologie Légale (OIML), «
- Site de la Métrologie française
- ILAC Policy on Traceability of Measurement Results (ILAC P10:2002) », 2002 ILAC - International Laboratory Accreditation Cooperation, «
- http://www.tpc.org
- [2]
- [3]
Annexes
Bibliographie
- (en) Fenton, Software Metrics, A Rigourous Approach, Chapman & Hall, 1991
- (en) Fenton E.N., Pfleeger S.L., Softaware Metrics, A Rigourous & Practical Approach, Second Edition, Thompson Publishing, 1996
- Habrias H. , La mesure du logiciel, nouvelle édition, Tekenea, Toulouse, 1995
- Jean-Claude Hocquet, La métrologie historique, Paris, Presses Universitaires de France, Que sais-je ?, 1995.
- Franck Jedrzejewski, Histoire universelle de la mesure, Paris, Ellipses, 2002, ISBN 2729811060.
Articles connexes
Liens externes
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