- Mustafa Kamil
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Mustafa Kamil Pacha ou Mustafa Kâmil (مصطفى كامل) (né le 14 août 1874, mort le 10 février 1908) était un journaliste et une figure politique égyptienne.
Mustafa Kamil est le fils d'un officier de l'armée égyptienne. Il a suivi des études de droit dans une école française au Caire, puis il a continué ses études à l'Université de Toulouse.
Partisan de l'Empire ottoman et du pouvoir du khédive, Abbas II, il est d'abord très proche de la France avant de s'en éloigner. Lors du mandat britannique en Égypte, il lance un appel aux Égyptiens pour qu'ils se révoltent contre la présence des Britanniques dans le pays.
Mustafa Kamil a fortement été soutenu par Mohammad Farid, un noble égyptien qui a financé son combat pour l'indépendance de l'Égypte. C'est grâce à lui que Kamil a pu visiter la France et la Grande-Bretagne. En 1897, il prononce un discours à Alexandrie sur la lutte nationale :
« Toute occupation étrangère est une honte et toute honte doit être effacée. Je ne veux pas que mes paroles vous excitent à la révolte contre les occupants du pays. Non, non, l'homme le moins renseigné sur les intérêts de l'Égypte sait que toute agitation lui serait préjudiciable. Mais je vous demande d'agir, par tous les moyens pacifiques, pour reconquérir vos droits usurpés et faire que l'Égypte soit gouvernée par des Égyptiens[1]. »
En 1900, Kamil fonde le journal Al-Liwa' (« la norme ») dans lequel il exposait ses points de vue. Conservateur sur le plan social, il affirme la nécessité pour les élites égyptiennes de développer l'éducation tout en maintenant intactes les structures religieuses et sociales du pays. Son nationalisme égyptien était très sentimental, il a été très influencé par la doctrine nationaliste de Maurice Barrès qu'il a rencontré en France. Il insiste de façon permanente sur l'appartenance ottomane et islamique de l'Égypte. En 1904, le sultan Abdülhamid lui accorde le titre de "Pacha" et il s'oppose en même temps au projet de Califat arabe, dans lequel il voit un plan des Britanniques destiné à diviser les musulmans.
Les rapports qu'il entretient avec le khédive se détériorent rapidement après les accords que ce dernier établit avec les Anglais. Après cet évènement, le mouvement nationaliste égyptien insiste sur la nécessité de mettre en place une constitution libérale et un système parlementaire.
Il meurt en février 1908. Des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles.
Notes et références
- L'Orient arabe, Arabisme et islamisme de 1798 à 1945, de Henry Laurens p.109
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