Musique algorithmique

Musique algorithmique

Depuis le démarrage de la réflexion sur la composition assistée par ordinateur, première expérimentation musicale à utiliser l’ordinateur, les systèmes de composition se sont tour à tour préoccupés d’infléchir ou de laisser l’initiative à la machine, et, parallèlement, de libérer totalement l’homme de certaines tâches de régulation ou de lui laisser une part importante de création.

Pour tenter de réduire la proportion de hasard l'ordinateur fut utilisé pour ses fonctions de contrôle de l’automation. L’algorithme sert à résoudre des classes de problèmes grâce à une hiérarchisation des étapes dans une suite finie et ordonnée de règles. Cette forme opératoire de contrôle se retrouve à tous les niveaux de la programmation informatique.

Pierre Barbaud débuta dans cet esprit fonctionnel ses travaux sur la composition “automatique” et mit au point avec Roger Blanchard en 1959 le programme ALGOM I-5 pour l’ordinateur Gamma 60 du Centre de calcul électronique de la compagnie Bull à Paris. Cette approche logicielle utilise des techniques aléatoires fondées sur des algorithmes de création musicale automatique.

Dans cette approche de l'informatique musicale, la problématique finit par osciller de façon quasi paradoxale mais finalement foncièrement dialectique, entre déterminisme et aléatoire, entre aléa et logique, entre hasard et nécessité. Elle influe par là même sur une création déjà ébranlée dans ses fondements, et qui recherche à la fois la précision dans les détails de la matière explorée et une liberté, voire une complète indétermination dans le mouvement structurel de sa construction.

Sommaire

Survol historique

  • Jean-Charles Abermann, « Survol historique de la musique algorithmique », décembre 2004.-Article en ligne

Travaux universitaires

  • Nicolas VIEL, "Pierre Barbaud et la naissance de la musique par ordinateur en France : de la cybernétique à l'algorithmique", Conférence EMS07, Universite DeMontfort, Leicester, juin 2007.-Article en ligne

Travaux privés

Les travaux de René-Louis Baron sur la composition musicale automatique et cohérente » de mélodies populaires orchestrées ont débuté en 1989. Ils sont mentionnés dès l'année 2000, dans Science et Vie Micro[1].
Ces recherches, alliant programmation informatique et synthétiseur d'une part et contraintes et tirages aléatoires d'autre part, ont abouti dès 1998 à une première invention protégée par copyrights et par brevets internationaux (PCT).
L'invention, dite « de rupture » est dénommée Midal puis Medal, elle permet notamment :

  • - La composition musicale automatique d'un très grand nombre de mélodies orchestrées dans un style musical donné (variétés, classique, jazz, hip-hop, country, etc.)[2].
  • - Une rapidité de traitement selon la puissance du microprocesseur employé (plus de cent mélodies orchestrées composées en une seconde)
  • - La métamorphose modulable d'une œuvre générée en cours d'écoute (propriété baptisée « Musical-morphing » par l'inventeur). Tout paramètre physique extérieur mesurable peut agir sur tout ou partie de l'ensemble des valeurs possibles des paramètres musicaux de l'œuvre générée.

Exemple d'application Musical-morphing :
A partir d'un seuil déterminé arbitrairement, la pression atmosphérique agit sur le mode harmonique de l'œuvre en cours d'écoute. Un même thème en mineur (donnant donc une impression de tristesse, de mélancolie...) passe, en toute cohérence, en mode majeur (donnant ainsi une impression de gaité alors que la pluie menace). D'autre paramètres musicaux peuvent être liés à ce changement harmonique : Le tempo, la densité des notes de la mélodie ou bien d'une ou plusieurs parties d'orchestre, la clé (transposition). Une centaine de paramètres musicaux sont ainsi accessibles.
En 2009, une société française[3] vient d'acquérir une concession de licence des brevets Medal et prépare, grâce au soutien d'Oséo, la réalisation d'une nouvelle génération de puce musicale intégrant la technologie MedalComposer[4].

Notes et références

Liens externes

Voir aussi

Athanasius Kircher, scientifique de l'époque baroque à qui l'on doit les premières tentatives de composition musicale automatique.


Wikimedia Foundation. 2010.

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