- Mur Des Fédérés
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Mur des Fédérés
Le Mur des Fédérés au Père Lachaise (Paris) symbolise la lutte pour la liberté et des idéaux communistes, autogestionnaires. Là, le 28 mai 1871, cent quarante-sept fédérés, combattants de la Commune furent fusillés et jetés dans une fosse ouverte au pied du mur. Le mur est proche de l'angle est du cimetière [1].
Histoire
Le cimetière du Père-Lachaise fut établi en mai 1804 dans un domaine qui avait longtemps appartenu aux Jésuites et où le Père Lachaise, confesseur de Louis XIV, avait résidé à la fin de sa vie. La Ville de Paris le transforma en cimetière en 1804. On y transféra les restes de personnages célèbres des époques antérieures et il devint au XIXe siècle le cimetière de l'aristocratie.
C'est là qu'au cours de la Commune, au printemps 1871, se retranchèrent les derniers combattants communards. Les Versaillais dirigés par le président de l'époque Adolphe Thiers, maîtres du lieu vers la fin de l'après-midi du 28 mai, y fusillèrent tous les prisonniers contre un mur appelé depuis lors Mur des Fédérés.
Selon Karl Marx, la Commune de Paris est la seule période de l'histoire française durant laquelle fut - brièvement - réalisée une dictature du prolétariat. En effet, cet épisode révolutionnaire s'est construit sur un soutien fort de la masse ouvrière, et plus largement d'une large partie de la population parisienne, ayant versé son sang. Cette lutte d'importance et la terrible répression qui s'ensuivit (le nombre de morts causés par la guerre civile et la répression, s'établit entre 25 000 et 30 000) laissa un souvenir vivace. Celui-ci se cristallisa autour du Mur des Fédérés, emblème d'une époque d'autant plus insaisissable qu'elle fut brève et laissa peu de monuments. De nombreux événements montrent que le Mur des Fédérés fut un lieu de commémoration important, un symbole fort d'émancipation et de liberté dans la mémoire militante :
- Le 23 mai 1880, deux mois avant l'amnistie des Communards, se déroulait à l'appel de Jules Guesde le premier défilé devant le Mur : 25 000 personnes, une rose rouge à la boutonnière, bravèrent ainsi les forces de police. Dès lors, cette « montée au Mur » ponctua l'histoire ouvrière, puisque chaque année, depuis 1880, les organisations de Gauche organisent une manifestation en ce lieu symbolique, la dernière semaine de mai. Jean Jaurès, bien que étranger à la mémoire communarde, y alla à plusieurs reprises, accompagné par Édouard Vaillant, par Jean Allemane et par des milliers de militants socialistes, syndicalistes, communistes ou anarchistes.
- Paul Lafargue, célèbre communard, gendre de Karl Marx, représentant de la France dans la Ière Internationale, et théoricien socialiste fut inhumé en face du Mur des Fédérés en 1911 avec son épouse.
- Une manifestation record s'y déroula le 24 mai 1936 : 600 000 personnes, Léon Blum et Maurice Thorez en tête, au beau milieu du mouvement gréviste, y manifestèrent quelques semaines seulement après la victoire du Front populaire. Autre date, autre temps fort, en ce lieu chanté par Jules Jouy :
Tombe sans croix et sans chapelle, Sans lys d'or, sans vitraux d'azur; Quand le peuple en parle, il l'appelle Le Mur.
Tous les ans, le premier mai, le Grand Orient de France, ainsi que le parti communiste, rendent hommage aux victimes de la Commune et à celles du nazisme en se rendant au mur des fédérés.
Références
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