- Multiplicateur keynésien
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Effet multiplicateur
Un effet multiplicateur est un phénomène d'entraînement qui, pour une variation initiale d'une variable, provoque une variation finale plus importante.
En sciences économiques, l'effet multiplicateur d'une dépense sur l'activité, et son échéance, est un grand sujet de débat entre les écoles de pensée économique.
Sommaire
Multiplicateur keynésien
L'idée de l'effet multiplicateur de la dépense, décrit en premier par John Maynard Keynes, est que, dans une économie, une variation d'une des composantes de la demande agrégée, et en particulier une variation de la dépense publique, provoquera une variation plus élevée de la demande agrégée du fait d'une réaction positive de l'investissement à l'augmentation de la demande (l'investissement rentrant lui-même dans la demande agrégée). Cette idée d'effet multiplicateur est utilisée par les hommes politiques et certains courants économiques (dont le keynésianisme) pour justifier l'augmentation des dépenses de l'État, car cela augmenterait la demande agrégée et donc le PIB et l'emploi. En particulier, cet effet est mentionné dans les périodes de creux économique par les tenants des politiques de relance. Plusieurs aspects sont souvent omis : tout d'abord, l'effet n'est positif qu'à court terme, et il s'estompe rapidement voire devient négatif sur le moyen terme. Par ailleurs, l'effet positif est fortement amoindri dans le cadre d'une économie ouverte (ce qui est de plus en plus fortement le cas, avec l'augmentation du taux d'ouverture des économies) : la hausse de la demande agrégée se partage alors entre valeur ajoutée nationale et importations. Ce qui était (éventuellement) vrai à l'époque de Keynes ne l'est plus au XXIe siècle. Enfin, le financement de l'augmentation des dépenses doit être pris en compte. La nécessaire augmentation de l'imposition, ou l'annulation d'autres dépenses, pour couvrir la hausse évoquée des dépenses aura un impact négatif sur l'activité, lui aussi multiplié, qui annulera voire surcompensera l'effet multiplicateur positif. Ces effets négatifs pèsent seulement sur les entreprises et les ménages nationaux.
Des écoles de la pensée économique (école de l'offre, école monétariste, école autrichienne…) estiment que même l'effet à court terme est négatif. Une intervention supplémentaire de la sphère publique dans l'économie perturbe les acteurs et décourage la prise de risque et l'investissement privé.
Méthodes
L'augmentation des dépenses de l'État se fait soit par une augmentation des investissements (construction d'infrastructures, etc.) soit par des versements monétaires à certains agents économiques (fonctionnaires, bénéficiaires de minima sociaux,…)
En cas de transfert monétaire à des agents économiques, l'effet multiplicateur ne fonctionnera que si ces agents dépensent cet argent plutôt que de l'épargner. Or, selon le principe de l'équivalence ricardienne, les agents économiques pourraient avoir tendance à épargner en prévision d'une hausse future de l'imposition.
Formule théorique
Cas d'une économie fermée
Pour une économie fermée, soit ΔY la croissance économique, ΔI la variation de l'investissement, ΔT la variation de l'imposition, k1 le multiplicateur d'investissement et k2 le multiplicateur de l'imposition. On a :
Cas d'une économie ouverte
Dans une économie ouverte, il faut tenir compte de l'augmentation des importations provoquée par l'augmentation de la demande ; avec ΔM la variation des imports :
Voir aussi
Articles connexes
1 / 1 − c propension marginale à consommer
Liens externes
- politique budgétaire, site des administrations publiques françaises "vie publique"
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