- Multi-culturalisme
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Multiculturalisme
Le multiculturalisme est un terme sujet à diverses interprétations. Il peut simplement désigner la coexistence de différentes cultures (ethniques, religieuses etc..) au sein d'un même ensemble (pays, par exemple). Il peut aussi désigner différentes politiques volontaristes :
- anti-discriminatoires, visant à assurer un statut social égal aux membres des diverses cultures ;
- identitaires, visant à favoriser l'expression des particularités des diverses cultures ;
- communautaristes, permettant l'existence de statuts (légaux, administratifs...) spécifiques aux membres de telle ou telle communauté culturelle.
Sommaire
Canada
En adoptant la Charte canadienne des droits et libertés en 1982, promue par le Premier ministre Pierre Elliott Trudeau (PLC), le gouvernement canadien a opté en faveur d'une politique favorable au multiculturalisme.
Au Québec, l'État ne contrôle que 60% de sa politique d'immigration. La sélection des immigrants revient donc à 40% au gouvernement fédéral. Tout de même, le Québec se tourne davantage vers un modèle à mi-chemin entre le modèle anglo-saxon canadien et le modèle républicain américain. Néanmoins, en 2007, le premier ministre Jean Charest (PLQ) a crée une Commission de consultation sur les pratiques d'accommodements reliés aux différences culturelles, co-présidée par le philosophe Charles Taylor et le sociologue Gérard Bouchard, qui a rendu son rapport en mai 2008.
Grande-Bretagne
- Dans les bibliothèques municipales britanniques, il est considéré comme normal de stocker un grand nombre d'ouvrages dans les langues minoritaires (surtout des langues du sous-continent indien).
- La collecte de statistiques sur l'origine ethnique de la population - et depuis le dernier recensement l'identification ou la non-identification à une religion - est pratiquée officiellement, dans le but de mieux comprendre les évolutions sociologiques et de formuler des politiques publiques adaptées.
Certains opposent la notion de "britishness" ("britannicité") au multiculturalisme, qu'on peut traduire par un sens d'appartenance à la nation britannique ainsi qu'une bonne connaissance et un respect de ses traditions. Les partisans de cette approche s'opposent parfois non seulement aux politiques publiques basées sur le multiculturalisme, mais aussi à la pratique des langues maternelles par les familles originaires du Pakistan, de l'Inde ou notamment d'autres pays non-européens [citation nécessaire].
Dans la gauche radicale [citation nécessaire], où l'opposition à la guerre en Irak à laquelle participe l'armée britannique est un sujet majeur, l'opposition à l'islamophobie et la défense du multiculturalisme vont souvent de pair. Le multiculturalisme est considéré comme un acquis du combat des travailleurs [citation nécessaire] immigrés (antillais, indo-pakistanais ...) dans les années soixante et soixante-dix, contemporaines, aux Etats-Unis, du mouvement des droits civiques et du Black power. Cette partie de l'opinion considère que la discrimination raciale a un important volet culturel (dénigration des cultures d'origine, enseignement eurocentrique de l'histoire ...). Certains critiquent le multiculturalisme "officiel" en affirmant qu'il reste souvent symbolique et cache les discriminations multiples qui existent en matière d'emploi, de logement et d'éducation.[1]
France
En France, certaines pratiques multiculturelles sont limitées (un projet d'école peut avoir comme thème "l'Afrique" etc). Mais très majoritairement le multiculturalisme est considéré comme une ouverture au communautarisme et est donc perçu comme comportant des dangers. Il est très controversé dans ce pays fortement empreint de centralisme, de républicanisme ainsi que par une conception particulière et exceptionelle (Par rapport à d'autres pays) de la laïcité. Un débat a récemment vu le jour au sujet de la "discrimination positive". L'accent est dorénavant mis davantage sur la notion d'"égalité républicaine" en reconnaissance des réels problèmes de discrimination qui existent et qui ont été tardivement reconnues dans les plus hautes sphères de l'État.
Maroc
- Les cultures berbères sont bien inscrite dans le paysage marocain, comme dans les autres pays d'Afrique du Nord (pays Tamazgha). Malgré la domination des systèmes référentiels arabes et musulmans, on peut dire que le Maroc est un pays multi-culturel dont le métissage s'est constitué essentiellement pas les mouvements migratoires de toutes les époques. Les principales différences culturelles sont liées aux religions monothéistes qui coexistent avec les pratiques africanisantes et les aspirations d'ouvertures des mouvements anarchistes ou libertaire.
Références
- ↑ interview de A. Sivanandan, directeur de l'Institute of Race Relations à Londres.
Bibliographie
- Andrea Semprini, Le Multiculturalisme, PUF (Que sais-je? n°3236)
- Charles Taylor, ''Multiculturalisme, différence et démocratie, Paris, Aubier (1992)
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Écoutez une entrevue avec Mathieu Bock-Côté (doctorant en sociologie à l'UQAM), dans laquelle il présente une vision critique des effets qu'applique le multiculturalisme sur la dynamique identitaire de la société où on l'institue.
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