- Moïse ben Hanokh
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Moshe ben Hanokh
Moshe ben Hanokh est un rabbin du Xe siècle (décédé en 965), devenu le principal talmudiste de son temps en Espagne, permettant à la communauté juive andalouse de devenir l'un des centres du monde juif.
Sa vie et son œuvre ne sont connues jusqu'au début du XXe siècle que par ce qu'en rapporte Abraham ibn Dawd dans son Sefer HaQabbala[1] : Moshe serait, avec Houshiel ben Elhanan, Shemarya ben Elhanan et un autre dont le nom n'est pas mentionné, l'un des quatre étudiants partis de Bari vers Sébaste afin de lever des fonds pour l'académie talmudique de Soura, sur le déclin.
Cependant, ils sont capturés par un pirate hispano-maure, l'amiral Ibn Roumahis (ou Ibn Demahin), qui ne tarde pas à avoir des vues sur la jeune et belle épouse de Moshe. Celle-ci lui demande, en hébreu, si ceux qui périssent dans les flots seraient ressuscités et, lorsqu'il lui répond affirmativement par un verset des Psaumes[2], elle se jette à la mer et s'y noie. Moshe est vendu avec son jeune fils Hanokh comme esclave sur les marchés de Cordoue, où il est rédimé par la communauté juive locale, aux environ de 945 ou 948 EC.À Cordoue, Moshe se rend à l’école locale, et assis dans un coin, écoute calmement le cours de Nathan, juge et rabbin local, mais peu versé dans le Talmud. Les questions de Moshe attirent l'attention de l'auditoire, et son explication détaillée du passage cité par Nathan ainsi que ses réponses rapides à toutes les questions qui se posent révèlent sa valeur à l'assemblée. Nathan renonce spontanément à son poste, que la riche communauté de Cordoue s'empresse d'attribuer à Moshe. Hasdaï ibn Shaprut, conseiller personnel du calife omeyyade Abd al-Rahman III, intervient auprès de celui-ci pour qu'il ordonne à l'amiral Ibn Rumahis de renoncer à la rançon plus élevée qu'il a l'intention de demander pour Moshe. Selon Heinrich Graetz, le calife « s’était montré très empressé à donner satisfaction, dans cette question, à la communauté juive, parce qu’il voyait avec déplaisir des sommes considérables sortir tous les ans de son royaume pour soutenir le gaonat, placé sous l’autorité d’un khalifat ennemi[3]. »
La découverte par Solomon Schechter d'un manuscrit autographe de Houshiel parmi les documents récupérés dans la Gueniza du Caire (un entrepôt de documents sacrés et profanes, étudiés depuis le XIXe siècle) a fait conclure à la plupart des savants de la Wissenschaft des Judentums que ce récit est un mythe étiologique, visant à expliquer la montée en influence de centres de savoir juifs indépendants des académies babyloniennes, celui d'Espagne ayant été dirigé par Moshe ben Hanokh. Y. Halevy, un historien juif orthodoxe, considère cependant que le récit a une valeur historique[4] et Moshe Gil qu'il a au moins un fond de vérité[5].
Notes et références
- ↑ Sefer ha-Ḳabbalah, in A. Neubauer, Med. Jew. Chron. i. 68 ; voir aussi Graetz, Gesch. v. 336
- ↑ Psaumes 68:23
- ↑ Graetz, Gesch. v. 347 et suiv.
- ↑ (he) Halevy, Dorot HaRishonim, vol. 3
- ↑ Moshe Gil, trad. de l'hébreu par David Strassler, Jews in Islamic Countries in the Middle Ages, éd Brill 2004, pp.177-178, ISBN 9789004138827
Cet article comprend du texte provenant de la Jewish Encyclopedia de 1901–1906, article « MOSES BEN ENOCH » par Solomon Schechter & Meyer Kayserling, une publication tombée dans le domaine public.
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