Monsieur le Prince

Monsieur le Prince

Henri Jules de Bourbon-Condé

Henri Jules de Bourbon-Condé

Henri III Jules de Bourbon-Condé (1643-1709), prince de Condé (1686-1709), premier prince du sang, duc de Châteauroux, duc de Montmorency, duc d'Enghien (1646-1686) et duc de Guise, Pair de France, marquis de Graville, comte de Sancerre (1686-1709), comte de Charolais, est né à Paris le 29 juillet 1643 et mort à Paris le 1er avril 1709.

Fils du Grand Condé et de Claire-Clémence de Maillé-Brézé, il fut baptisé à l'église Saint-Sulpice de Paris le 29 juillet 1643. Le cardinal Mazarin fut son parrain. Il fut surnommé « Condé le Fol » et « le singe vert ». Il rentra en France après la signature du traité des Pyrénées. En 1663, il reçut du roi de Pologne, Casimir V, le royaume de Suède et le Grand-duché de Lituanie. Il porta le titre de duc d’Enghien jusqu’à la mort de son père en 1686, date à laquelle il prit celui de prince de Condé et fut communément appelé « Monsieur le Prince ».

Il fut nommé brigadier de cavalerie le 2 février 1668, maréchal de camp le 20 avril 1672, lieutenant général le 3 avril 1673. Il commanda en second, faisant office de chef d’état-major, l’armée du Rhin. Il n’eut jamais de commandement réel, le roi et Louvois ne pouvant se fier à son esprit tordu et sans talents hors sa bravoure. Après la mort de son père, le Grand Condé, il s’installa à Chantilly. En 1688, par un jeu habile de rachats de créances, il fit rentrer en France la majeure partie de l’énorme fortune de Mlle de Guise, la dernière des princesses lorraines.

Très instruit, il poursuivit l'œuvre de son père à Chantilly. En revanche, il était colérique, avare et brutal. Saint-Simon le dépeint ainsi :

« Fils dénaturé, cruel père, mari terrible, maître détestable, pernicieux voisin, sans amitié, sans amis, incapable d'en avoir, jaloux, soupçonneux, inquiet sans aucune relâche, plein de manèges et d'artifices à découvrir et à scruter tout, à quoi il était occupé sans cesse. »

Il était atteint de lycanthropie, mal que l'on attribuait à l'hérédité de sa mère. Saint-Simon explique ainsi : « on disait tout bas qu'il y avait des temps où tantôt il se croyait chien, tantôt quelque autre bête, dont il imitait les façons. »

Mariage et descendance

Il avait épousé à Paris, dans la chapelle du palais du Louvre, le 11 décembre 1663, Anne de Bavière (1648-1723), seconde fille fille d’Édouard de Bavière, prince Palatin du Rhin et d’Anne de Gonzague de Clèves, dont il eut :

  1. Henri de Bourbon-Condé, duc de Bourbon, né à Paris le 5 novembre 1667, mort le 5 juillet 1670 ;
  2. Louis III de Bourbon-Condé, duc d'Enghien, futur prince de Condé, né en 1668 et mort en 1710 ;
  3. Henri de Bourbon, comte de Clermont, né à Saint-Germain-en-Laye le 3 juillet 1672, mort le 6 juin 1675 ;
  4. Louis-Henri de Bourbon-Condé, comte de la Marche, né le 9 novembre 1673, mort à Paris le 21 février 1675 ;
  5. Marie-Thérèse de Bourbon-Condé, Mademoiselle de Bourbon, née à Paris le 1er février 1666 et morte en 1732, qui épouse à Versailles, le 22 janvier 1688, François Louis de Bourbon-Conti, cousin germain de son père ;
  6. Anne de Bourbon-Condé, mademoiselle d’Enghien, née à Paris le 11 novembre 1670, morte le 27 mai 1675 ;
  7. Anne-Marie-Victoire de Bourbon-Condé, nommée en naissant Mademoiselle d’Enghien puis Mademoiselle de Condé, née le 11 août 1675, morte à Paris le 23 octobre 1700 ;
  8. Anne-Louise Bénédicte de Bourbon-Condé, Mademoiselle d’Enghien, puis Mademoiselle de Charolais, née le 8 novembre 1676, morte le 23 janvier 1753 : elle épousa à Versailles le 19 mars 1692 Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine ;
  9. Marie Anne de Bourbon-Condé, Mademoiselle de Montmorency puis Mademoiselle d’Enghien, née le 24 février 1678, morte à Paris le 11 avril 1718. Elle épousa Louis Joseph, duc de Vendôme ;
  10. N. de Bourbon-Condé, Mademoiselle de Clermont, née à Paris le 17 juillet 1679, meurt le 17 septembre 1680.


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