- Molothrus Ater
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Vacher à tête brune
Vacher à tête bruneMolothrus ater Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Classe Aves Ordre Passeriformes Famille Fringillidae Sous-famille Icterinae Genre Molothrus Nom binominal Molothrus ater
Boddaert, 1783Statut de conservation IUCN :
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sont disponibles sur CommonsRépartition géographique bleu: zone de nidification
vert: présent toute l'année
ocre: non-nicheurParcourez la biologie sur Wikipédia : Le Vacher à tête brune (Molothrus ater) est un oiseau parasite (pondant ses œufs dans les nids d'autres espèces) appartenant à la famille des Fringillidae.
Sommaire
Description morphologique
Cet oiseau de 15 à 20 cm de longueur a un bec court mais fort, presque conique. Les vachers ressemblent aux orioles par la forme générale mais leur tête et leur bec sont semblables à ceux des pinsons. Les adultes ont les yeux sombres. Le mâle adulte a un plumage noir iridescent et la tête brune. La femelle adulte est gris-brun. Les juvéniles ressemble à la femelle, mais leurs parties inférieures sont finement rayées et leur dos présente un aspect écailleux à cause de fines marges grises sur le bord des plumes.
Les adultes pèsent environ 40 grammes (38,1 g en moyenne)[1].
Comportement
Alimentation
Le Vacher à tête brune se nourrit au sol, de graines et d'insectes.
Comportement social
Relations intraspécifiques
Les vachers à tête brune sont grégaires et se réunissent souvent en troupes nombreuses, parfois mélées d'autres espèces d'Icteridae. Leurs vocalisations varient avec le sexe : les mâles émettent des sifflements aigus, un peu glapissants et des notes gargouillantes ; les femelles produisent des cris d'appel cliquetants ou des tsip doux[2].
Relations interspécifiques
Grégarisme
Le grégarisme du Vacher à tête noir n'est pas qu'intraspécifique : il se mêle volontiers à d'autres oiseaux de la famille des Icteridae[2], et à des mammifères herbivores (Bovidae notamment).
Parasitisme de couvée
Cette espèce est un parasite des nichées: les femelles pondent leurs œufs dans les nids d’autres passereaux, particulièrement ceux qui construisent des nids en forme de coupe. Après avoir éliminé un des œufs du nid, la femelle pond un des siens puis s'en va. L’oisillon Vacher à tête brune est nourri par les parents hôtes au détriment de la progéniture des hôtes et devient plus gros : ses frères de nichée finiront par mourir de faim ou par être éjectés hors du nid par leur encombrant frère adoptif[2]. Plus de 140 espèces différentes d’oiseaux ont été observées élevant des jeunes vachers[3].
Contrairement au Coucou gris, le vacher n’a pas d’hôte unique, et ses œufs n’imitent pas la coloration des œufs des hôtes[réf. nécessaire]. Les parents hôtes remarquent quelquefois l’œuf de vacher, et peuvent réagir de différentes façons selon l’espèce. Par exemple, le Moqueur chat détruit l’œuf de vacher en lui donnant des coups de bec[réf. nécessaire]. Le Gobemoucheron gris-bleu peut parfois déserter le nid parasité, surtout lorsque la femelle Vacher à tête brune dépose ses oeufs avant que le gobemoucheron ait fini de pondre les siens[4]. D’autres espèces recouvrent le fond de leur nid d’une nouvelle couche de végétation, comme la Paruline jaune[5]. Les oisillons Vacher à tête brune sont quelquefois éjectés du nid, par ex par le Moqueur roux[6] ou par le Moqueur polyglotte[7].
Il semble que les Vachers à tête brune vérifient périodiquement l’état de leurs œufs et oisillons après la ponte. Le retrait de l’œuf parasite peut alors entraîner un comportement punitif. Selon une étude du Muséum d'Histoire Naturelle de Floride publiée en 2007, les vachers sont revenus détruire les nids des espèces hôtes dans 56% des cas où leurs œufs avaient été enlevés. Ce comportement forçait en quelque sorte l’espèce hôte à construire un nouveau nid. Les vachers pondaient ensuite leurs œufs dans les nouveaux nids dans 85% des cas[8].
Reproduction
Au printemps, les adultes reproducteurs se réunissent dans une zone boisée pour commencer les parades nuptiales. Les liens de couple n'existent pas chez cette espèce ; les femelles s'accouplent avec des partenaires différents et vice-versa[2]. La parade nuptiale, réalisée par les mâles, comprend des chants et des postures, comme l'agitation de la tête et l'étalement de la queue en éventail. Les femelles cherchent les nids à parasiter ; quand leur choix est fait, elles suppriment un oeuf de la couvée de leur hôte et pondent un oeuf à la place[2]. Les femelles Vacher à tête brune peuvent pondre jusqu'à 36 œufs pendant une saison de reproduction. L'incubation dure 11 jours ; les petits pèsent à la naissance à peine plus de 2 grammes[1]. Il n'y a qu'une seule ponte par an[1].
Le record de longévité chez cette espèce est de 16 ans et 9 mois pour un individu en liberté[9]. La mturité sexuelle est atteinte à un an[1].
Répartition et habitat
Son aire de répartition s'étend du sud du Canada jusqu'au plateau mexicain. Ce sont des résidents permanents au sud de leur aire de répartition ; les populations plus au nord migrent au sud des États-Unis et au Mexique en hiver, pour retourner sur leur aire de reproduction en mars et avril.
On les retrouve dans des milieux ouverts ou semi-ouverts où ils se déplacent souvent en groupe.
Les vachers suivent souvent les animaux brouteurs tels que les chevaux et les bovidés, dont les mouvements déplacent les insectes.
Avant l’arrivée des Européens, le Vacher à tête brune suivait les hordes de bisons à travers les prairies. Le parasitage des nichées complémentait ce style de vie nomade. Le nombre de vachers a augmenté avec le défrichage des milieux forestiers et l’introduction de nouvelles espèces de brouteurs en Amérique du Nord. Le Vacher à tête brune est maintenant commun en banlieue, notamment près des mangeoires à oiseaux.
Taxinomie
Cette espèce compte trois sous-espèces[10]:
- Molothrus ater artemisiae (Grinnell, 1909)
- Molothrus ater ater (Boddaert, 1783)
- Molothrus ater obscurus (Gmelin, 1789)
Statut et préservation
L'IUCN a classé cette espèce en catégorie LC (préoccupation mineure), du fait de sa large répartition (estimée à 11 millions de km²) et sa population importante (estimée à 56 millions d'individus)[11]
Notes et références
- ↑ a , b , c et d (en) J.P. de Magalhaes et J. Costa, « AnAge entry for Molothrus ater » sur http://genomics.senescence.info, AnAge, The Human Ageing Genomic Resources. Consulté le 27 septembre 2009
- ↑ a , b , c , d et e (en) MacMahon J.A. (1997) Deserts p 610, National Audubon Society Nature Guides, Knopf A.A. Inc, ISBN 0-394-73139-5
- ↑ (en) Alvaro Jaramillo, New World Blackbirds: The Iceterids, Christopher Helm, Londres, 1999, p. 382
- ↑ (en) C.B. Goguen et N.E. Mathews, « Nest desertion by blue-gray gnatcatchers in association with brown-headed cowbird parasitism », dans Animal behaviour, vol. 52, 1996, p. 613-619 (ISSN 0003-3472) [texte intégral (page consultée le 26 septembre 2009)]
- ↑ (en) Spencer G. Sealy, « Burial of cowbird eggs by parasitized yellow warblers: an empirical and experimental study », dans Animal Behaviour, The Association for the Study of Animal Behaviour, vol. 49, no 4, April 1995, p. 877 [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2008-07-25)]
- ↑ (en) Carola A. Haas et Katherine H. Haas, « Brood parasitism by brown-headed cowbirds on brown thrashers : frequency and rates of rejection », dans The Condor, vol. 100, no 3, 1998, p. 535-540 (ISSN 0010-5422) [texte intégral (page consultée le 26 septembre 2009)]
- ↑ (en) John Quinn et Kim Marie Tolson, « Proximate Mechanisms of Parasite Egg Rejection by Northern Mockingbirds », dans The Wilson Journal of Ornithology, vol. 121, no 1, mars 2009, p. 180-183 [texte intégral (page consultée le 26 septembre 2009)]
- ↑ (en) Jeffrey P. Hoover et Scott K. Robinson, « Retaliatory mafia behavior by a parasitic cowbird favors host acceptance of parasitic eggs » sur http://www.pnas.org, 2006, Gordon H. Orians, University of Washington, Seattle. Mis en ligne le 22 janvier 2007, consulté le 26 septembre 2009
- ↑ (en) M.K. Klimkiewicz et A.G. Futcher, « Longevity records of North American birds: Supplement I », dans Journal of Field Ornithology, no 60, 1989, p. 469-494
- ↑ (en) Molothrus ater (Boddaert, 1783), ITIS. Consulté le 20 novembre 2008
- ↑ (en) BirdLife International 2008, « Molothrus ater », 2008 IUCN Red List of Threatened Species 2008. Consulté le 20 novembre 2008
Voir aussi
Références taxinomiques
- Référence Avibase : Molothrus ater (+répartition) (fr+en)
- Référence Fauna Europaea : Molothrus ater (en)
- Référence ITIS : Molothrus ater (Boddaert, 1783) (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Molothrus ater (en)
Liens externes
- Référence Oiseaux.net : Molothrus ater (+répartition) (fr)
- Référence Animal Diversity Web : Molothrus ater (en)
- Référence IUCN : espèce Molothrus ater (Boddaert, 1783) (en)
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